Tuners UHF
La réception en UHF
1) Généralités sur les tuners UHF
La structure générale des
tuners UHF est analogue, du point de vue des fonctions à remplir, à celle des
tuners VHF déjà étudiés.
On trouve donc dans un tuner
UHF, en partant de la prise d’antenne : un amplificateur HF, un étage
changeur de fréquence.
Il n’y a pas de commutation
pour passer de la bande IV à la bande V. Toute la gamme UHF de 470 MHz à 830
MHz est couverte d’un seul coup.
L’étage amplificateur HF est
réalisé autour d’un transistor travaillant en base commune, ce qui permet
d’éviter le neutrodynage.
Cet étage est commandé en
gain par une tension de CAG différée.
L’étage changeur de
fréquence est réalisé autour d’un seul transistor travaillant à la fois en
oscillateur et en mélangeur. On parle parfois de mélangeur auto oscillant.
Afin de conserver des
conditions de travail constantes pour la fonction oscillateur, il n’est pas
appliqué de tension de CAG sur le transistor changeur de fréquence.
Comme tous les canaux UHF
sont de même sens (canaux inversés), l’oscillateur du changement de fréquence travaille toujours
en dessous du canal sélectionné.
L’étage changeur de
fréquence fournit un signal à fréquence intermédiaire de 32,7 MHz pour le signal
image et de 39,2 MHz pour le signal son en norme E.
2) Problèmes posés par les fréquences utilisées en UHF
Aux fréquences utilisées en
bandes IV et V, il est difficile de réaliser des circuits accordés avec les
conceptions classiques. En raison de la valeur élevée des fréquences de
travail, les valeurs d’inductance et de capacités appropriées sont très
faibles.
Les signaux se propagent à
la vitesse de 300 000 Km/s environ. Un signal à 830 MHz (canal 65) a une
longueur d’onde de : 0,35 mètre
Les valeurs d’inductance des
selfs présentant les caractéristiques convenables, amènent à des bobinages
constitués par des fils droits, de longueurs comparables à la longueur d’onde
des signaux.
Ces fils portent le nom de
lignes de transmission.
3) Les lignes utilisées dans les tuners UHF
Quand on parle de lignes, en
haute fréquence, on parle toujours de deux conducteurs parallèles.
Dans les tuners UHF, cette
solution n’est pas retenue. Afin d’éviter, au maximum, des rayonnements et des
couplages indésirables, les lignes ne sont pas réalisées sous forme bifilaire,
mais sous forme coaxiale.
Chaque ligne est en fait le
conducteur central d’un élément coaxial. Le conducteur extérieur du coaxial est
un compartiment même du tuner (figure 1 et 2) .
a) Caractéristiques des lignes, schéma équivalent
Une ligne de transmission,
en haute fréquence, présente une certaine résistance, une certaine capacité,
une certaine inductance. Ces trois paramètres sont définis par la réalisation
physique de la ligne (toutes dimensions et positions).
La résistance est celle du
conducteur.
L’inductance résulte du
champ magnétique crée par le courant à haute fréquence qui parcourt la ligne.
La capacité existe par le
fait que deux conducteurs parallèles se comportent comme les deux armatures
d’un condensateur.
On peut représenter une
ligne coaxiale comme sur (la figure 3) .
b) Tuners demi onde : l / 2
On obtient de bons résultats
avec des lignes en demi onde. C’était le cas des premiers tuners UHF à tubes
vers 1958.
En fait, les lignes sont de
longueur inférieure à la demi onde, car il faut tenir compte de l’inductance
des connexions et des capacités parasites inévitables (câblage, tubes) en plus
des condensateurs variables nécessaires à la couverture, sans commutation, de
la gamme UHF.
En effet, un circuit LC est
en résonance, quand on a :
Lw =
Si on fait C grand (tout est
relatif à cause des capacités parasites), diminue. Pour conserver l’égalité Lw =
, il faut faire L petit ou, en pratique,
monter des lignes courtes.
Ces tuners présentaient deux
inconvénients majeurs :
l’encombrement
fonction de la dimension des lignes
les risques de
vibration de ces lignes, ces vibrations modifiant la fréquence de travail des
lignes.
Ces défauts ont amené la
conception d’autres types de tuners : les tuners quart d’onde.
c) Tuners quart d’onde : l / 4
L’évolution de la technique
a amené les tuners quart d’onde.
Les inconvénients des tuners
demi onde ont alors disparu par réduction d’encombrement et meilleure rigidité
des lignes. Mais cela a entraîné en contre partie, un réglage en usine délicat
et un tri sévère des composants, principalement des semis conducteurs
(transistors et diodes varicap).
4) Sélection des émetteurs
Pour sélectionner un
émetteur, il suffit, tout comme en radio, de disposer d’un circuit accordé sur
la fréquence de travail de l’émetteur.
Une ligne coaxiale se
présentant comme une succession de cellules LC, possède nécessairement une
fréquence de résonance.
Pour modifier la fréquence
de résonance, on intervient sur la valeur de L ou sur la valeur de C, on peut
alors sélectionner un émetteur ou un autre.
Deux méthodes sont utilisées
pour modifier la fréquence de résonance. La plus courante consiste à placer un
condensateur variable en bout de ligne.
La seconde consiste à
déplacer un contact à curseur le long de la ligne. Cette dernière méthode a été
retenue par GRUNDIG sur certains tuners UHF, dans lesquels les lignes sont, non
pas des fils droits mais des bandes plates en arc de cercle.
Sur un schéma théorique, on
reconnaît tout de suite un tuner à ligne demi onde ou un tuner à lignes quart
d’onde.
Un tuner à ligne demi onde
possède un condensateur à chaque extrémité de la ligne. Un tuner à ligne quart
d’onde n’en possède qu’un seul (figure 4 et 5) .
Des condensateurs variables
mécaniques ont été utilisés dans les débuts. Depuis plusieurs années, les
condensateurs variables sont remplacés par des diodes varicap.
On trouve, en plus des
condensateurs variables, des condensateurs ajustables prévus pour permettre le
réglage des tuners en usine (figure 6) .
5) Couplage entre étages
Chaque ligne constitue avec
les cloisons de son compartiment une portion coaxiale. Les cloisons assurent le
blindage de la ligne. Pour permettre un couplage d’une ligne à l’autre, comme
entre le primaire et le secondaire d’un transformateur, on prévoit des fentes
ou des ouvertures dans les cloisons des compartiments.
La proximité plus ou moins
marquée de la ligne avec l’ouverture détermine le degré de couplage et définit
la bande passante.
Les ouvertures permettent
également le passage des fils de liaison.
6) Conclusions
De tout cela, il faut
conclure que dans un tuner UHF, la forme et l’emplacement des composants n’est
pas le fait du hasard et qu’il ne faut pas modifier quoi que ce soit dans le
montage.
7) Tuner UHF THOMSON
a) Généralités
Ce tuner assure la réception
des émetteurs entre 470 MHz et 860 MHz. Il est équipé de deux transistors au
germanium PNP, tous deux de type AF 139.
La tension d’alimentation
est de 12 volts.
La sélection des émetteurs
se fait par condensateur variable triple avec un entraînement par
démultiplication à pignon, actionné par un bouton.
L’aspect mécanique du tuner
est celui de la (figure 7) . Le schéma électrique
est donné (figure 8) . Le transistor TR1 est l’amplificateur
HF, le transistor TR2 réalise le changement de fréquence en remplissant les
fonctions d’oscillateur et de mélangeur.
Le réglage optimal de
commande unique des condensateurs ajustables T1, T2 et T3 permet de couvrir
toute la gamme UHF en conservant un écart de 6,5 MHz en tous points de la gamme
UHF.
Ce résultat ne s’obtient pas
avec les condensateurs T1, T2 et T3 seuls. Les lames mobiles des condensateurs
variables CV1, CV2 et CV3 sont fendus (figure 7) . les
petites lames ainsi réalisées sont déformées pour permettre (en usine) un
réglage correct du tuner (figure 9) .
b) Amplificateur à HF ( figure 10)
Le transistor TR1 est monté
en base commune(base à la masse au point de vue signaux par C2 = 22 pF.
Dans ce montage, le
transistor ne reçoit pas de tension de CAG.
Le circuit d’entrée ne
possède pas de possibilité de réglage pour sélectionner un émetteur ou un
autre. Ce circuit est à très large bande puisqu’il couvre les bandes IV et V ce
qui fait 390 MHz.
Le signal d’antenne,
disponible sur la bobine S1 est appliqué à l’émetteur de TR1 via C1 (7
pF).
La base est reliée à un
potentiel fixe de 9,8 volts, déterminé par les résistances R2 (2,7 kW) et R3 (12 kW).
Le collecteur de TR1 est
relié à la ligne B1, en un point déterminé pour réaliser une adaptation
d’impédance entre TR1 et la ligne elle même.
CV1 est le condensateur
variable permettant le réglage sur émetteur(réglage effectué par l’usager). T1 est
le condensateur ajustable, réglé en usine pour obtenir l’étalement correct de
la bande de fréquences, tout au long de la rotation du CV.
La bobine S2 effectue la
liaison à l’étage mélangeur.
TR1 est placé dans une
fenêtre de cloison (figure 7) .
S1 = 12 spires sous soie.
Diamètre intérieur de S1 = 2 mm.
S2 = 11 spires sous soie.
Diamètre intérieur de S2 = 2 mm.
c) Changement de fréquence
Cet étage utilise le
transistor TR2 monté en base commune, base à la masse au point de vue signaux
par Bp4 : 1 nF (figure 11) .
Il n’est pas appliqué de
tension de CAG sur cet étage.
Le circuit d’entrée est
réglable sur émission par CV2.
La ligne b2 reçoit les
signaux venant de l’amplificateur HF via S2.
La ligne b2 est couplée à la
ligne b3. Cette dernière n’est pas une ligne droite, mais est constituée par un
fil rigide de 20 millimètres environ, mis en forme et en position par rapport à
la ligne b2 pour assurer la bande passante convenable.
La ligne b4 est celle d’oscillateur,
réglée en fréquence par CV3. Le couplage est fait, avec le circuit de
collecteur de TR2, par le condensateur by pass Bp5 : 9 pF. Ce dernier est
soudé directement sur la ligne b4.
Le potentiomètre ajustable
R5 est réglé en usine pour fixer le point de fonctionnement de TR2.
La sortie FI est faite entre
C7 et C8 montés en diviseur capacitif.
8) Tuner UHF TELEFUNKEN équipe de diodes varicap
a) Généralités
Le tuner TELEFUNKEN (figure 12) diffère du tuner déjà étudié par plusieurs
points. Il est équipé de trois diodes varicap D7201, D7202 et D7203, du type
BB221 et d’une quatrième diode varicap D7204 type BB105B.
Les deux transistors
utilisés sont identiques : BF272A. Ces transistors sont des NPN au
silicium montés en base commune. La tension d’alimentation de 10,8 volts n’est
appliquée qu’en réception UHF.
b) Amplificateur HF
Cette fonction est assurée
par le transistor T7201 (figure 12) . La tension
d’alimentation est appliquée au point 15 du module. Le transistor est commandé
en gain par une tension de CAG différée appliquée au point 13 du module. Cette
tension est de 7,3 volts et varie avec le niveau du signal reçu, mais seulement
en présence de signaux d’antenne importants.
Le circuit d’entrée est
apériodique et couvre toute la gamme UHF. Le circuit de sortie est réglable sur
émission avec la diode varicap D7201 sur la ligne LI.
La tension de varicap, la
même pour toutes les diodes varicap, est appliquée au point 11 du module et
varie de 0,6 volt à 28 volts. Avec 0,6 volt, le tuner travaille en bas de gamme
et avec 28 volts, en haut de gamme.
c) Changement de fréquence
Le transistor T7202 réalise
le changement de fréquence en remplissant les fonctions d’oscillateur et de
mélangeur (figure 12) .
La tension d’alimentation
est appliquée au point 8 du module. Le circuit d’entrée est réglable sur
émission avec la diode varicap D7202, sur la ligne II.
La ligne LIII est celle
d’oscillateur. La structure particulière de cet oscillateur impose deux diodes
varicap.
Le circuit de sortie
comporte un système de filtres très élaboré. Les signaux à fréquence
intermédiaire sortent au point 10 du module.
La diode D7205 fonctionne en
commutation. En réception UHF, la tension d’alimentation de 10,8 volts,
appliquée au point 8 du module, rend D7205 conductrice.
En réception VHF, le module
UHF n’est pas alimenté, la diode D7205 est bloquée, et interdit le passage de tous
signaux captés par l’antenne et véhiculés par les capacités parasites internes
du tuner UHF.
9) Tuner UHF GRUNDIG
Ce tuner (figure
13) présente une particularité qui le différencie nettement des autres.
En effet, il ne possède ni
condensateur variable, ni diode varicap.
Les lignes sont constituées
par des lames métalliques plates en arc de cercle. La sélection des émetteurs
est obtenue en jouant sur l’inductance des lignes, à l’aide d’un dispositif
mécanique.
Le reste du montage est de
même nature que celui des tuners déjà examinés.