Les alimentations pour téléviseurs noir et blanc

 

 

L’alimentation d’un téléviseur classique ne diffère pas fondamentalement de l’alimentation d’un récepteur radiophonique, mise à part le nombre de sorties qui est, en général, beaucoup plus important.

Le bon fonctionnement du téléviseur dépend des performances de cette alimentation, celle ci alimentant tous les autres circuits.

 

Le rôle de cette alimentation est, à partir d’une tension secteur de 220volts ou dans certains cas d’une tension continue de 12 volts, de fournir les tensions continues nécessaires aux différents étages du téléviseur.

 

Nous allons voir d’abord le cas des téléviseurs mixtes comprenant des transistors et des tubes électroniques. Pour faire fonctionner ces tubes, il est nécessaire de disposer d’une tension de 6,3volts pour alimenter ces derniers.

 

Chauffage des filaments 

 

Le chauffage des filaments peut se faire en série, ce qui nécessite parfois plusieurs chaînes de chauffage, ou en parallèle, les filaments étant tous sous la même tension de 6,3volts.

 

1)   Montage en série

 

Le montage en série est plus généralement employé lorsque l’alimentation du téléviseur ne comporte pas de transformateur. Les filaments sont alors connectés comme le montre (la figure 1) .

 

Comme il arrive parfois que des accrochages indésirables dus à des tensions haute fréquence soient véhiculés par les conducteurs de chauffage d’un étage à l’autre, on découple ces conducteurs à proximité des tubes incriminés.

 

Pour cela, on dispose en série avec le filament, une petite self de choc L. cette bobine d’arrêt doit être faite en gros fil pour ne pas occasionner une chute de la tension de chauffage. Quelques spires suffisent et ces selfs sont parfois remplacées par des perles de ferrite enfilées sur le conducteur lui même.

 

On dispose également entre les filaments et la masse, un condensateur C de valeur assez élevé : 500 à 5000 pF.

 

Comme la somme des tensions 6,3volts appliquée aux filaments des tubes est parfois inférieure à la tension secteur de 220volts, on dispose en série une résistance R qui a pour rôle de chuter la tension excédentaire. Cette résistance est une résistance de puissance car elle doit dissiper des puissances pouvant aller dans certains cas jusqu’à 20 ou 30 W.

 

On dispose également en série dans le circuit, une CTN (résistance à coefficient de température négatif) dont la résistance propre à la particularité de diminuer avec la température. Ceci est nécessaire car à la mise sous tension, les filaments des tubes sont froids et possèdent donc une résistance minimale.

 

De plus, tous n’ayant pas les mêmes caractéristiques, certains risquent de supporter des tensions beaucoup plus fortes que les autres. Pour éviter un fort courant au départ et ces surtensions, on fait appel à la CTN qui limite assez fortement le courant à froid et dont l’action diminue au fur et à mesure qu’elle s’échauffe. On obtient donc un courant de chauffage pratiquement constant tout au long du fonctionnement.

 

Lorsque le nombre de tubes est trop important, on est parfois amené à créer une deuxième chaîne de chauffage en la branchant par exemple comme le montre (la figure 2) .

 

Il faut noter d’autre part que l’isolement filament cathode des tubes n’étant pas identique pour tous, on les dispose dans un ordre assez précis : en début de chaîne(du côté du réseau) se trouvent les tubes qui ont le plus fort isolement, pour finir du côté masse, par le tube cathodique dont l’isolement est généralement assez faible.

 

De plus, le tube cathodique étant assez coûteux, il est préférable de le placer prés du potentiel de masse afin de le protéger contre tout court circuit accidentel risquant de l’endommager.

 

Certains tubes, étant beaucoup plus sensibles aux ronflements dus à la fréquence de la tension secteur, sont placés de préférence le plus prés possible de la masse.

 

Les filaments étant branchés en série, la coupure d’un seul d’entre eux provoque le non fonctionnement de tous les autres. Ceci constitue un petit inconvénient pour le dépannage de ces téléviseurs car la détermination de l’élément défectueux en est plus longue.

 

2)   Montage en parallèle

3)    

Le montage en parallèle des filaments n’est réalisable que lorsque l’alimentation se fait à partir d’un transformateur d’alimentation dont un secondaire délivre alors la tension de 6,3volts. Le branchement se fait comme sur (la figure 3) .

 

Comme on peut le voir, les filaments sont découplés comme dans le cas du montage série. Deux types de découplages peuvent être rencontrés : celui représenté (figure 3) et celui de (la figure 4) appelé découplage SHUNT. Le premier est plus efficace du fait de l’effet cumulé des cellules montées en cascade.

 

Il arrive fréquemment que le chauffage du filament du tube cathodique soit alimenté par un autre enroulement secondaire du transformateur, spécialement destiné à cet effet ; ceci afin d’isoler complètement le catho scope des autres lampes et d’éventuels court circuits.

 

Alimentations HAUTE TENSION

 

Pour obtenir ces hautes tensions, deux méthodes sont employées : soit on fait appel à un transformateur d’alimentation, soit on utilise directement la tension du secteur que l’on redresse et que l’on filtre. Cette deuxième solution, moins onéreuse que la première du fait de la suppression du transformateur, est néanmoins peu employée : ceci, en effet, à cause du danger que représente le fait de relier directement le châssis du téléviseur à une borne du réseau.

 

Il faut donc empêcher que l’usager ait un contact quelconque avec le châssis et faire en sorte que la descente d’antenne soit elle même isolée de la tension du réseau.

 

Ce type de téléviseur est appelé tous courants ou encore châssis chaud.

 

1)   Transformateurs d’alimentation

 

Les transformateurs pour téléviseurs ne s’éloignent pas beaucoup, comme construction, de ceux utilisés dans les récepteurs radio. Ils sont simplement plus volumineux et ont parfois la particularité d’avoir une bande de cuivre qui entoure complètement l’empilage de tôles et la bobine des enroulements : c’est la bande antiflux, qui élimine les dispersions du champ magnétique à 50 Hz.

 

Dans le fonctionnement du transformateur, les tôles sont le siège d’un flux magnétique intense, déterminé en même temps par le primaire et par les secondaires parcourus par le courant.

 

Tout le flux produit par le courant alternatif circulant dans les spires des enroulements ne passe pas dans les tôles, soit parce que les spires ne s’appuient pas directement sur le noyau, soit parce que ce dernier présente par nécessités constructives, un certain entrefer. Le flux, qui n’est pas acheminé dans le noyau, n’est pas lié aux enroulements primaire et secondaire, il est appelé flux de fuite.

 

La bande de cuivre est soudée et forme un court circuit mais contrairement à ce que l’on pourrait penser à première vue, elle ne provoque aucune surcharge du transformateur d’alimentation. en effet, elle est liée avec le flux central existant dans le noyau intérieur aux enroulements, et avec les flux latéraux existant dans les deux colonnes latérales des tôles ( figure 5) .

 

S’il n’y avait pas de flux de fuite, le flux central ne se diviserait qu’en deux flux latéraux et, puisque ces derniers ont un sens contraire au premier, le flux résultant engendré sur la bande serait nul.

 

En pratique, au contraire, la somme des flux latéraux est inférieure au flux central d’une quantité qui est exactement égale au flux de fuite. La bande n’est par conséquent liée qu’au flux de fuite et, étant en court circuit, elle sera parcourue par un courant qui va produire à son tour, un flux dont la tendance est d’annuler le flux de fuite lui même.

 

Si la bande de cuivre a une résistance ohmique suffisamment faible, il y circule un courant très intense(la puissance en jeu est cependant très petite, puisque la tension induite dans la spire est de l’ordre du centième de volt), la réduction du flux de fuite est alors considérable, et en conséquence, il y a réduction des inconvénients provoqués par ce flux.

 

En effet, si le flux de fuite intercepte le trajet du faisceau électronique du catho scope, il provoque une déflexion partielle, avec comme résultat l’ondulation de l’image, ou son manque de concentration(il apparaît une rayure noire) ; le plus souvent, les deux inconvénients sont présents en même temps. Si la fréquence du réseau coïncide exactement avec celle de déflection verticale, l’ondulation et la bande noire sont immobiles et peuvent passer facilement inaperçues, si elles ne sont pas trop accentuées. Si au contraire les deux fréquences ne sont pas égales, on a un déroulement de haut en bas de l’ondulation et de la bande noire d’autant plus rapide que les fréquences sont différentes.

 

Pour éviter de tels inconvénients, il faut que le téléviseur soit ASYNCHRONE, c’est à dire qu’il n’y ait pas de champs magnétiques appréciables, à la fréquence du réseau, qui agissent sur le faisceau électronique. Ce qui s’obtient grâce à la bande de cuivre, une disposition adéquate du transformateur sur le châssis et d’autres précautions.

 

Les conducteurs de chauffage sont parcourus par un courant élevé qui crée un champ magnétique pouvant influer sur la déflexion. On doit alors torsader les fils, ou bien dans le cas où le conducteur de retour de chauffage est constitué par la masse, on recherchera à réduire le courant en dédoublant le circuit de chauffage de façon à répartir également les courants. Avoir deux secondaires de chauffage général n’est pas compliquer la construction du transformateur, mais l’assouplit, parce qu’il est plus facile de bobiner plusieurs spires de fils de petit diamètre que peu de gros diamètre.

 

Au secondaire du transformateur d’alimentation, on trouve un ou plusieurs enroulements délivrant des tensions alternatives qui doivent être redressées et filtrées.

 

2)   Redressement et filtrage

 

Les circuits communément employés pour l’alimentation HT redressent les deux alternances. Le secondaire HT du transformateur peut être à prise médiane comme dans le schéma de  ( la figure 6a) , mais on utilise souvent aussi un circuit redresseur à PONT DE GRAETZ ( figure 6b) pour lequel le secondaire ne nécessite pas de point milieu.

 

Une comparaison entre le redressement à deux alternances avec prise médiane sur le transformateur et celui en pont, permettra de voir combien le second est plus économique.

 

Il est essentiel de distinguer avant tout, le type de charge sur lequel est refermé le circuit d’alimentation : il peut être purement résistif, purement capacitif ou mixte. Dans le premier cas (figure 7a) , la tension de sortie V est proportionnelle au courant I qui traverse R. La tension V et ce courant I ont la même forme représentée ( figure 7c) et sont dus à la diode de redressement D.

 

La tension inverse de crête à laquelle est soumis le redresseur est 1,41V, si Vs est la valeur efficace de la tension fournie par le transformateur.

En effet, à l’alternance négative de la tension Vs, le point a se trouve, par rapport à la masse, à une tension négative égale à la valeur de crête de la tension V fournie par le secondaire du transformateur c’est à dire à –1,41V.

 

Puisque durant cette période le redresseur ne conduit pas, la résistance de charge « R » ne sera pas parcourue par le courant, donc aucune tension ne sera présente à ses bornes : le point « B» sera alors au potentiel de masse.

 

Sur le redresseur sera appliquée la tension du point « A », il ressort de cela que la tension inverse de crête supportée par cette diode sera de V = 1,41V .

 

Lorsque l’on choisit une diode de redressement, il faut donc tenir compte non seulement du courant qui la traversera mais également de la tension inverse qu’elle devra supporter.

 

Pour filtrer le courant pulsé, fourni par le redresseur, il est nécessaire d’introduire dans le circuit un filtre, donc une capacité et, si le courant anodique n’est pas prélevé, le redresseur se trouve dans les conditions de la (figure 8a) , c’est à dire bouclé sur une capacité «C » , qui est celle d’entrée du filtre.

 

Bien que dans la pratique, il soit difficile de rencontrer un redresseur travaillant dans de telles conditions, il est utile de considérer ce cas, puisqu’il est celui où l’on se trouve avec une valeur maximum de la tension inverse de pointe : il faut donc en tenir compte dans le projet d’une alimentation pour des raisons de sécurité.

 

Durant les alternances positives, le redresseur conduit et charge le condensateur « C » à la valeur maximum de la tension fournie par le secondaire du transformateur d’alimentation. Durant les alternances négatives, le redresseur ne conduit pas, et le condensateur maintient sa charge dans la mesure où le redresseur, en ne laissant pas passer le courant dans le sens B- A, ne lui permet pas de se décharger.

 

La tension du point « B » se maintiendra donc constamment à la valeur de charge de « C » , c’est à dire que l’on aura Vb = 1,41V.

 

A la différence du cas précédent durant les alternances négatives, le point « B » ne se trouve pas au potentiel de la masse, mais à une tension positive par rapport à la masse.

 

Le point « A » se trouve au contraire, comme nous l’avons vu dans le cas précédent, à une tension négatives égale à 1,41 fois la valeur de V par rapport à la masse. La tension aux bornes du redresseur sera alors la somme de la tension du point « A » et de celle du point  « B », c’est à dire V = 2,82 V, comme on le voit par le graphique de la (figure 8c) .

 

L’on en déduit qu’avec la charge capacitive, la tension inverse de pointe que le redresseur devra supporter est exactement le double de celle à laquelle il est soumis quand la charge est résistive : à égalité de tension V, il faut employer un redresseur différent quand celui ci est bouclé sur une charge capacitive plutôt que résistive.

 

Si par exemple, on prend V = 210 volts, on a une tension inverse de crête de 1,41 V  égale à 300volts environ sur charge résistive. Si la charge est purement capacitive, il faudra au contraire prévoir une diode pouvant supporter une tension inverse de crête de 600volts environ.

 

Dans la pratique, la charge des circuits d’alimentation anodique, donc du redresseur, n’est jamais purement ohmique dans la mesure où les capacités de filtrage sont toujours présentes, pas plus qu’elle n’est purement capacitive, dans la mesure où cette condition n’est obtenue que lorsque le courant de l’alimentation n’est plus prélevé, ce qui en général n’arrive pas, à moins que ne se coupe la liaison entre le filtre et le circuit anodique à alimenter.

 

La tension inverse de crête est par conséquent comprise entre les valeurs 1,41V et 2,82V  selon la valeur du courant délivré par l’alimentation, la tension étant d’autant plus élevée que le courant est faible.

 

Puisqu’il n’est pas à exclure que le courant produit puisse s’annuler, il est prudent de tenir compte de la valeur maximum possible, c’est à dire 2,82V.

 

La charge a pour effet de décharger « C » quand le redresseur ne laisse plus passer le courant, comme on le voit par la forme d’onde de (la figure 9) , relevée au point « B » du circuit.

 

Durant l’intervalle de temps t – t, on a conduction du redresseur : le condensateur se charge positivement jusqu’à la tension de crête, puis se décharge exponentiellement dans « R » jusqu’à la nouvelle alternance de charge. Plus « R » est petit par rapport à « C », plus la décharge est rapide ; la composante alternative présente en « B » devient supérieure, tandis que la tension inverse de crête devient inférieure, comme cela est indiqué dans (la figure 10) .

 

Ceci est l’explication théorique de la raison pour laquelle la tension fournie par une alimentation est moins filtrée quand elle débite de forts courants : cela explique encore pourquoi l’on doit employer de gros condensateurs dans les alimentations à fort débit de courant. Ces considérations sur la tension inverse sont d’une grande importance dans les redresseurs secs, puisque dans ceux ci la tension inverse de pointe est limitée.

 

On voit sur (la figure 6a) que chaque redresseur doit supporter 600 volts. Considérons maintenant ce qui se passe dans le cas de (la figure 6b) , c’est à dire dans un PONT DE GRAETZ.

 

Durant l’alternance négative (figure 11a) , les diodes D et D conduisent, en négligeant leur résistance interne qui est toujours très petite, on peut admettre que le point « A » se trouve au même potentiel que le point « E », c’est à dire au potentiel de la masse, et que le point « B » se trouve au même potentiel que le point « D », c’est à dire à +300 volts (si on suppose que telle est la valeur de crête de la tension V fournie par le secondaire du transformateur).

 

Les diodes D et D ne conduisent pas et la tension inverse qui leur est appliquée est celle existant respectivement entre les points A-B et D-E. Il est facile de voir que ces tensions sont toutes les deux de 300 volts, durant la crête de l’alternance négative. On peut alors penser que la tension inverse de crête est encore de 600 volts comme dans l’exemple de (la figure 6a) , mais elle se trouve maintenant répartie sur les deux redresseurs au lieu d’un seul.

 

Durant les alternances positives (figure 11b) , les diodes D et D conduisent. En répétant le raisonnement fait plus haut, on trouve que le point « D » est maintenant au potentiel de masse tandis que « A » se trouve à 300 volts, la tension inverse de crête de 300 volts est appliquée aux diodes D et D.

 

En outre, dans les raisonnements faits, on n’a pas parlé du type de la charge : la tension inverse de crête est en effet indépendante de la charge et reste la même, que celle ci soit capacitive ou résistive, elle garde toujours pour valeur V = 1,41 V .

 

Pour les condensateurs de filtrage C , il ne faudra pas choisir des valeurs trop importantes, car il s’en suivrait des courants de pointe au démarrage du téléviseur très important(lorsque les condensateurs sont déchargés), qui risqueraient de détériorer les diodes de redressement.

 

Les quatre diodes du PONT DE GRAETZ  sont très souvent regroupées dans un même boîtier que l’on appelle communément REDRESSEUR PONT.

 

 

Généralement, on obtient les diverses hautes tensions nécessaires au

téléviseur à partir d’une seule, comme le montre (la figure 12) , ceci afin d’éviter que l’on ait une multitude d’enroulements secondaires sur le transformateur et de redresseurs. Dans l’exemple, à partir de la tension de 260 V, sont obtenues d’autres tensions inférieures (250 V, 220 V…) par adjonction en série dans chaque circuit d’une résistance R qui fait chuter la tension suivant le courant consommé par l’étage alimenté.

 

Ainsi, pour une même valeur de résistance( 1 kW pour R et R), on obtient deux hautes tensions HT et HT de valeurs différentes (250 et 220 volts).

 

Après chaque résistance est branché un condensateur chimique de forte valeur qui parfait le filtrage de chaque haute tension. Mais par ce moyen, les tensions obtenues ne peuvent être qu’inférieure à la première. Pour obtenir des hautes tensions plus élevées, on utilise des montages DOUBLEURS DE TENSION.

 

3)   Doubleurs de tension

 

Il existe deux montages courants : le doubleur de LATOUR et le doubleur de SCHENKEL.

 

a)    Doubleur de LATOUR

 

La (figure 13) donne le schéma de principe du doubleur de LATOUR

Lorsque la première alternance positive apparaît sur l’anode de D(point A), la diode devient conductrice, le courant part donc de A, traverse la diode D, charge le condensateur C et revient en B. Pendant tout ce temps, la diode D est restée bloquée et C s’est chargé à la tension V.

 

Lorsque l’alternance négative parvient au point A, D se bloque tandis que la tension positive apparaît en B et débloque D. Le courant part alors de B, charge C, traverse D, puis revient en A. Le condensateur C se trouve ainsi également chargé à la valeur V .

 

Comme le condensateur C n’a pas eu le temps de se décharger(D étant bloqué), on retrouve entre C et D une tension double, égale à 2 x V puisque les deux condensateurs sont branchés en série.

 

Ce montage est appelé DOUBLEUR DE TENSION DE LATOUR.

 

Si la tension alternative V est de l’ordre de 110 volts efficaces(tension de crête d’environ 155 volts), les condensateurs C1 et C se chargent respectivement à cette valeur et donnent entre les points C et D, une tension redressée de 155 x 2 = 310 volts : à vide et avant filtrage.

En charge et après filtrage, la haute tension sera de l’ordre de 230 à 245 volts.

 

b)   Doubleur de SCHENKEL

 

Sur ( la figure 14 ) est représenté le schéma de principe.

Pendant l’alternance négative de la tension V, le point A est négatif donc la diode D est bloquée. Par contre le point B est positif par rapport au point A ce qui revient à dire que l’anode de la diode D est positive par rapport à sa cathode. Cette diode D conduit donc et charge le condensateur chimique C avec les polarités indiquées (figure 14a) .

 

La tension de charge V de ce condensateur est égale à la tension de crête Ve donc sa valeur efficace V eff multipliée par 1,414.

 

Pendant l’alternance positive de V (figure 14b), le point A est positif par rapport au point B, la diode D conduit alors que la diode D se bloque.

 

La tension appliquée à la diode D résulte de la mise en série de la tension provenant de l’enroulement secondaire du transformateur pendant l’alternance positive et de la tension V aux bornes du condensateur C qui est resté chargé.

 

Le condensateur C se charge donc à travers D à la tension V ( V x ) plus la tension crête V ( V  x ) donc à 2 x V x  .

 

Pour une tension V  de 110 volts, la tension V en sortie du doubleur sera donc de :

V = 2 x 110 x 1,414 = 310 volts

 

En réalité, la tension V en charge sera inférieure à cette valeur car le condensateur ne se charge que pendant les alternances positives et se décharge dans la charge le reste du temps. La tension délivrée devra donc être filtrée pour éliminer la tension d’ondulation et ne conserver que la tension continue.

 

L’avantage de ce montage DOUBLEUR DE SCHENKEL sur le DOUBLEUR DE LATOUR est que l’on peut, par adjonction d’autres cellules diode- condensateur, obtenir ainsi des tri pleurs, quadrupleurs ….. de tension.

 

Les (figures 15a et 15b) donnent un exemple d’application de ces doubleurs pour la commutation en 110 volts ou 220 volts d’un téléviseur à alimentation sans transformateur.  En 110 volts, les deux circuits fonctionnent en doubleur de tension alors qu’en 220 volts, ils fonctionnent en redresseur simple alternance. Dans ce dernier cas, les diodes D et D se trouvent en effet en série.

 

Alimentations basse tension

 

a)    Alimentations stabilisées à transistors

 

Les basses tensions, obtenues après redressement et filtrage de la même façon que pour les hautes tensions, sont généralement régulées car leur valeur doit être plus précise et constante que celle des hautes tensions. Elles alimentent en effet des circuits à transistors ou à circuits intégrés sensibles aux variations de tension.

 

On est dons souvent obligé d’utiliser une alimentation stabilisée dont (la figure 16) montre un exemple.

 

Le potentiel d’émetteur du transistor T est maintenu à un potentiel de référence fixé par la diode  zener D.

 

Les variations de tension à l’entrée de l’alimentation sont donc sans influence sensible sur ce potentiel.

 

La base du transistor T est , quant à elle, reliée au pont diviseur de tension, formé par les résistances R et R et reçoit ainsi une partie de la tension de sortie.

 

La tension V du transistor T varie donc en fonction des variations de la tension de sortie V.

 

Si la tension de sortie augmente, la tension de base T augmente également et l’émetteur étant à un potentiel fixe, la tension V de ce transistor augmente. Le transistor T a tendance à conduire plus et son courant de collecteur I augmente. Comme ce courant traverse également la résistance R, la chute de tension aux bornes de cette résistance augmente et par conséquent, le potentiel de base du transistor T diminue. Le transistor T conduit moins et comme son courant de collecteur est également le courant de base de T, ce dernier a tendance à moins conduire.

 

L’alimentation débitant moins dans les résistances de charge R et R, la tension de sortie V a tendance à diminuer ce qui contrarie la condition initiale : on a donc bien régulation de la tension V de sortie.

 

On peut dire que le transistor T fonctionne en comparateur de tension entre un potentiel de référence et la tension de sortie délivre un signal erreur qui est ensuite amplifié par T.

 

Ce signal commande ensuite le transistor T qui est monté en transistor ballast, c’est à dire en série dans le circuit d’alimentation et qui se comporte comme une résistance variable.

 

Dans presque tous les cas, la puissance nécessaire pour l’alimentation des différents étages du téléviseur dépasse les possibilités du transistor ballast.

 

On utilise donc plusieurs lignes d’alimentation avec des transistors supplémentaires commandés par le transistor T  (figure 17) . Dans ce montage, la base de T est reliée au curseur d’un potentiomètre P qui permet de régler la tension de sortie par ajustable de la tension de base de T.

 

Pour réduire la puissance dissipée par T, il existe également une autre méthode assez employée et très simple.

 

Celle ci consiste simplement à shunter le transistor ballast, par une résistance de valeur ohmique assez faible(quelques ohms).

 

La ( figure 18) illustre le principe du montage, le courant total traverse d’une part le transistor ballast, et d’autre part la résistance R. Le coefficient de régulation de tension reste bon et le transistor est protégé efficacement.

 

4)   Régulateurs de tension intégrés

 

Ils comportent souvent trois bornes : La borne 1 qui constitue l’entrée et sur laquelle on applique la tension à réguler, la borne 2 que l’on relie au commun et la borne 3 qui correspond à la sortie régulée (figure 19) .

 

Outre le condensateur C de filtrage de l’alimentation, il est nécessaire de découpler l’entrée 1 du régulateur par un condensateur C, si ce régulateur est éloigné de quelques centimètres du condensateur de filtrage. Bien que le condensateur C en sortie du régulateur ne soit pas nécessaire pour la stabilité, il améliore sensiblement la réponse transitoire du système lors des brusques variations de tension à l’entrée.

 

La (figure 20 ) montre le schéma synoptique d’un régulateur de tension .

Pour obtenir des débits de courants importants, on utilise souvent un transistor extérieur monté en ballast comme le montre la ( figure 21) .

 

La tension de sortie qui correspond à la sortie du circuit intégré est donc régulée mais la majeure partie du courant débitée par l’alimentation passe par le transistor T.

 

Pour l’alimentation des tuners à varicaps, on utilise  souvent un régulateur 33 volts( ZTK 33 ou TAA 550). Ces circuits intégrés ne comportent que deux bornes et tiennent en fait le rôle d’une diode zener, qui aurait une très grande précision, une très grande stabilité dans le temps, et en température. Le branchement se fait exactement de la même manière que pour une diode zener comme le montre (la figure 22) .

 

Un exemple type d’une alimentation de téléviseur noir et blanc est  représenté (figure 23). Les condensateurs C à C branchés en parallèle sur les diodes du pont de redressement haute tension sont destinés à protéger celles ci des pointes de tension inverses très élevées qu’elles doivent supporter. Les fusibles F à F peuvent être du type RETARDES afin de laisser passer la pointe de courant qui se produit au démarrage du téléviseur lorsque tous les condensateurs sont déchargés.