L’émission, synoptique d’un émetteur, les antennes
L’émission
TV :
Le centre d’émission est
doté de deux appareillages distincts, l’un pour le sont, l’autre pour la vidéo
(car transmission simultanée de deux signaux différents : le son et l’image
animée).
Nous avons donc un émetteur
son à modulation d’amplitude ou de fréquence(selon le cas) , et un émetteur
vidéo à modulation d’amplitude. Le premier sera relié aux microphones de prise
de son, le second aux télé caméras de prise de vues avec un dispositif prévu
pour la génération des signaux de synchronisation.
Les courants à haute
fréquence des étages finaux des deux émetteurs sont superposés dans un circuit
spécial : DUPLEXEUR et envoyés simultanément à l’ensemble rayonnant :
ANTENNES EMETTRICES.
La (figure
1) montre le schéma synoptique d’un centre de transmission TV. On y voit le
générateur des signaux de synchronisation, élément essentiel et caractéristique
de la transmission vidéo, qui fournit aux télé caméras du studio(généralement
au nombre de trois), les tops de balayage et de synchronisation pour l’analyse
de l’image.
Le fonctionnement des
caméras est réglé par une cabine spéciale(régie) qui choisit l’image, c’est à
dire qui prélève le signal de l’une ou de l’autre des caméras de façon à faire
varier l’angle de prise de vues, ou bien à mélanger les signaux de deux caméras
pour obtenir des effets de scène (superposition d’images ou vision simultanée
de deux scènes différentes.
Parallèlement aux caméras, il y a les microphones, ceux ci
sont toujours au nombre de 3 ou 4, de sorte que les sons recueillis puissent
être correctement mélangés par l’ingénieur du son, pour la meilleure audition
possible, comme on le pratique dans les émissions radiophoniques.
Le signal vidéo délivré par
la caméra est encore amplifié par l’amplificateur vidéo fréquences puis envoyé,
par l’intermédiaire d’un relais radio ou d’un câble coaxial, à l’émetteur.
L’ensemble microphones,
caméras, générateur de synchronisation, amplificateur vidéo et son, ainsi que
les appareils éventuels de relais radio et toutes les alimentations
correspondantes, sont groupés dans le STUDIO.
Le studio doit aussi
permettre l’utilisation de projecteurs pour la transmission des films et être
éventuellement en liaison avec les centres mobiles de prise de vues en
extérieur.
Les centres de prise de vues
en extérieur sont équipés d’un générateur de signaux de synchronisation, de 2
ou 3 caméras, d’un service mise en onde et d’un petit relais radio pour la
liaison avec le studio le plus proche. Les appareils sont montés dans un grand
car où sont aussi installés les groupes électrogènes fournissant le courant
électrique.
L’émetteur, disposé dans des
endroits élevés et quelquefois très loin du studio, engendre les porteuses son
et vidéo, et les modules avec les signaux provenant du studio, puis après les
avoir mélangés dans le duplexeur , les rayonne dans l’espace.
L’émetteur vidéo :
La (figure 2
) donne le schéma synoptique d’un émetteur vidéo.
Il est constitué par un
oscillateur pilote suivi de plusieurs étages amplificateurs et multiplicateurs
de fréquence, d’un modulateur et éventuellement d’autres étages amplificateurs de
puissance qui, par l’intermédiaire d’un dispositif spécial appelé DUPLEXEUR,
alimentent l’antenne.
Le signal vidéo créé dans
les studios arrive à l’émetteur après un parcours souvent assez long, effectué
par câble coaxial ou relais Hertzien. Avant de l’envoyer au modulateur, il est
nécessaire de l’amplifier énergiquement et de le régénérer pour éliminer les
distorsions qu’il peut avoir subies. C’est opérations se font dans un
amplificateur spécial dit STABILISATEUR.
1) Amplificateur stabilisateur
Quand le signal vidéo arrive
à l’émetteur, il peut être quelque peu déformé, soit parce qu’habituellement,
la composante alternative seule est transmise le long des câbles de liaison
entre studio et émetteur, soit parce que, dans la liaison entre les relais Hertzien,
des phénomènes de propagation interviennent qui introduisent des distorsions.
Ces déformations entraînent une image défectueuse, et des difficultés de
synchronisation quand les impulsions de synchronisation sont très distordues.
Le but de l’amplificateur
stabilisateur est d’amplifier le signal vidéo jusqu’à le porter à l’amplitude
requise par le modulateur, et de corriger les déformations du signal même. En
principe, aucune correction n’est possible sur le signal vidéo véritable, on ne
peut que contrôler le niveau du noir du signal. En ce qui concerne les signaux
de synchronisation, on peut les régénérer complètement, en les amplifiant et en
les écrêtant, jusqu’à les ramener à leur forme d’onde d’origine.
2) Etage modulateur
Le signal vidéo après avoir
été régénéré, est envoyé à l’étage modulateur pour moduler en amplitude la
porteuse. Les étages modulateurs utilisés en TV fonctionnent sur le même
principe que celui des modulateurs dans les émetteurs radio AM ; l’unique
différence est que maintenant la plus haute fréquence qui module la porteuse
est d’une dizaine de MHz au lieu de 4,5kHz.
La modulation d’amplitude
s’obtient en envoyant à l’étage modulateur la porteuse à haute fréquence et le
signal de modulation ; l’étage modulateur peut être considéré comme un
amplificateur HF dont le gain est contrôlé par la tension du signal de
modulation. Si le gain varie proportionnellement à la tension du signal qui le
module, la tension HF de sortie variera en amplitude avec la même allure que
celle de (la figure 3).
3) Etages à haute fréquence
Les étages à haute fréquence
d’un émetteur de télévision peuvent se diviser en trois types (figure
2) : l’étage pilote, les étages amplificateurs et multiplicateurs de
fréquence qui précèdent le modulateur, les étages amplificateurs qui suivent le
modulateur.
L’étage pilote a pour rôle
d’engendrer une fréquence très stable, puisque c’est d’elle que dépend la
fréquence de la porteuse qui doit satisfaire à de sévères normes internationales
pour éviter qu’une éventuelle variation de fréquence, même minime, ait pour
conséquence que les bandes latérales viennent se superposer à celles des canaux
adjacents en les brouillant.
Comme les fréquences des
porteuses de télévision sont très élevées( supérieure à 50MHz), l’étage pilote
n’engendre normalement pas directement la fréquence de la porteuse, mais une
fréquence sous multiple de celle ci qui est généralement inférieur à 10
MHz .
Cette nécessité est imposée
par les caractéristiques des cristaux de quartz employés pour stabiliser la
fréquence de l’oscillateur ; la stabilisation de fréquence est due à la
propriété que possède une fine lamelle
de quartz de vibrer sur sa propre fréquence de résonance mécanique, quand elle
est excitée par une oscillation électrique de la même fréquence. Comme la
fréquence de résonance mécanique dépend de l’épaisseur de la lamelle de quartz,
et est d’autant plus élevée que l’épaisseur est faible, il résulte que la plus
grande fréquence d’un quartz dépend de la plus petite épaisseur que l’on puisse
atteindre, en compatibilité avec les caractéristiques mécaniques des cristaux
de quartz, cette fréquence est de l’ordre de 10 MHz.
L’oscillateur produit donc une
fréquence extrêmement stable, mais de valeur inférieure à celle que l’on
désire : on obtient cette fréquence en maintenant le cristal de quartz à
une température constante au moyen d’un thermostat.
Pour obtenir la fréquence de
la porteuse, il faut multiplier la fréquence de l’oscillateur grâce à des
étages multiplicateurs de fréquence qui jouent encore le rôle d’amplificateurs.
Ceux ci sont des
amplificateurs HF fonctionnant en classe C, dans lesquels les circuits ne sont
plus accordés sur la fréquence d’excitation de l’étage, mais sur un multiple de
cette fréquence(généralement le double ou le triple). Si on multiplie au delà
de 3, les oscillations ne seront plus suffisamment constantes en amplitude ou
le rendement de l’étage deviendrait médiocre.
Pour obtenir des fréquences
très élevées, on utilise plusieurs étages multiplicateurs( pour obtenir la
fréquence de 180MHz, on peut partir de la valeur de 7,5MHz et la multiplier par
24 avec trois étages doubleurs et un étage tri pleur : 2 x 2 x 2 x 3 =
24).
Si l’on obtient pas encore
la fréquence désirée, on rajoute encore d’autres étages de puissance
fonctionnant en classe C.
Le signal HF est ensuite
modulé par le signal vidéo. Le signal obtenu est envoyé à un amplificateur de
puissance fonctionnant en classe A, ou mieux en classe B, dont le rendement est
très supérieur car la puissance absorbée est proportionnelle à l’amplitude du
signal appliqué. Ces amplificateurs possèdent une large bande passante de façon
à laisser passer le signal vidéo avec ses bandes latérales.
Suivant la normalisation du
standard de télévision, on élimine partiellement une des bandes latérales, pour
réduire la largeur d’ensemble occupée par un canal. Cette élimination est faite
par des filtres insérés entre l’étage final et l’antenne. La bande supérieure
sera alors amplifiée et la bande inférieure partiellement éliminée ou vice
versa, selon que le canal est direct ou inversé (figure 4) .
L’émetteur son
1) Emetteur son à modulation d’amplitude
Un émetteur son est composé
de plusieurs étages de multiplication de fréquence et d’amplification, puis
d’un étage final en classe C modulé par un amplificateur BF de puissance.
Quelquefois, on module un étage avant le final qui lui travaille alors en
classe B, surtout si la puissance est importante.
2) Emetteur son à modulation de fréquence
L’emploi de la modulation de
fréquence pour la transmission du son modifie sensiblement les schémas
traditionnels des émetteurs à modulation d’amplitude.
Deux types d’émetteur
télévision sont couramment utilisés :
les émetteurs
ou réémetteurs de très grande puissance qui comportent deux émetteurs séparés
pour le son et l’image . L’écart entre les deux fréquences d’émission
étant de 5,5MHz ou 6,5MHz selon les standards.
Les émetteurs
ou les réémetteurs de moyenne et de petite puissance qui n’utilisent qu’un
émetteur : la porteuse HF est alors modulé par la vidéo et par une sous
porteuse à 5,5MHz ou 6,5MHz modulée en fréquence par le signal basse fréquence.
L’économie en énergie consommée est évidente et celle du duplexeur également.
La précision nécessaire que ce soit pour l’émetteur ou pour le générateur de
sous porteuse est facile à obtenir grâce aux synthétiseurs de fréquence.
Le duplexeur
Le duplexeur est un dispositif
permettant de n’utiliser qu’un seul système rayonnant pour les deux émetteurs
son et vision sans que l’un n’altère la qualité de l’autre et vice-versa. Ce
duplexeur est constitué de cavités ou filtres convenablement disposées, de
façon à éviter tout effet d’inter modulation entre les deux émetteurs et à
obtenir un minimum de pertes de puissance.
Le schéma de principe d’un
duplexeur est représenté (figure
5) .
Il est constitué par un pont
formé de deux résistances égales R et
R
,
et de deux réactances X
et
X
,
constituées généralement par deux condensateurs de capacité égale : le pont est donc en équilibre.
Les sorties des deux émetteurs sont reliées respectivement aux diagonales A-B
et C-D.
De cette façon, l’émetteur vision
alimente R et
R
qui absorbent toute l’énergie qu’il fournit( les réactances n’absorbent pas de
puissance puisque le courant et la tension sont déphasés en quadrature), tandis
qu’entre les points C et D (émetteur son) il n’y a pas de tension vidéo, car le
pont, est en équilibre.
En considérant maintenant
l’émetteur son, nous voyons qu’il alimente aussi R et
R à
travers les réactances X
et
X
respectivement, tandis qu’aux points A et B(émetteur vidéo), il n’y a pas de
tension son : car pont en équilibre.
Le point D étant connecté à
la masse, l’émetteur son à sa sortie dissymétrique , tandis que l’émetteur
vidéo à sa sortie symétrique, puisque les
points A et B ne peuvent être reliés à la masse.
Sur ( la
figure 6) , nous voyons comment l’antenne est alimentée par l’intermédiaire
du duplexeur. Les résistances R et
R
sont remplacées par les impédances caractéristiques des éléments de l’antenne,
reliées au duplexeur par l’intermédiaire des adaptateurs A. L’émetteur son, à
sortie dissymétrique , est relié directement au points C et D, tandis que
l’émetteur vidéo, lui aussi à sortie dissymétrique, alimente les points A et B
par l’intermédiaire d’un « balun » ( par l’intermédiaire d’un
transformateur à entrée dissymétrique et sortie symétrique). Les réactances
X
et X
sont constituées, par des éléments à constantes réparties, généralement par des
éléments de lignes de longueur convenable.
Le système rayonnant
Le système rayonnant est constitué
par un ou plusieurs dipôles accordés sur la fréquence centrale du canal,
disposés et reliés de façon différente suivant le diagramme de rayonnement et
la polarisation que l’on veut obtenir. Précisons qu’un dipôle est une antenne
symétrique composée de deux brins égaux situés sur le même axe mais séparés
l’un de l’autre par une interruption aux bornes de laquelle se fait
l’excitation de l’antenne ( figure 7) .
Le rayonnement d’un tel type
d’antenne se fait dans la direction perpendiculaire au conducteur qui le
constitue : si le dipôle est disposé horizontalement, on aura un diagramme
en forme de huit dans le plan horizontale et un diagramme circulaire dans le
plan vertical car, par symétrie, le dipôle rayonne de façon égale dans toutes
les directions qui lui sont perpendiculaires (figure 8) .
Un dipôle simple ne convient
pas pour une grande zone, d’abord parce qu’il
Ne rayonne pas également
dans tout le volume qui l’entoure, ensuite parce qu’une grande partie de
l’énergie fournie par l’émetteur est rayonnée vers le haut et vers le bas(zones
où l’on ne peut installer d’antennes de réception).
Pour utiliser au maximum
l’énergie fournie par l’émetteur, il faudrait permuter entre les deux
diagrammes de la (figure 8 ) . De cette façon, on aurait un
rayonnement uniforme dans le plan horizontal. Pour cela il suffit de disposer
le dipôle verticalement : on obtient dans ce cas des ondes
électromagnétiques polarisées verticalement au lieu de l’être
horizontalement(système utilisé en France dans le cas de quelques émetteurs et
réémetteurs pour éviter des interférences possibles avec d’autres canaux à
polarisation horizontale d’une même zone).
Le diagramme de rayonnement
d’un dipôle disposé ainsi est représenté
On obtient alors un
élargissement maximum de l’aire utile desservie par l’émetteur.
Pour obtenir des diagrammes
analogues avec des antennes à polarisation horizontale, il faut utiliser des complexes
rayonnants formés de plusieurs dipôles reliés et orientés d’une certaine façon.
En combinant deux dipôles,
disposés orthogonalement l’un par rapport à l’autre et en les alimentant avec
des courants HF déphasés de 90°, on obtient un diagramme de rayonnement dans le
plan horizontale de forme presque circulaire comme sur (la
figure 10) .
Le système prend le nom
d’antenne en croix dont le diagramme de rayonnement est constitué des lobes A
et A’ du dipôle 1 et des lobes B et B’ du dipôle 2. L’alimentation des deux
antennes se fait de façon très simple en les reliant à l’émetteur par deux
câbles séparés, l’un d’entre eux étant plus long que l’autre d’un quart de
longueur d’onde : de cette façon, le signal qui parcourt le câble le plus
long arrive déphasé de 90° par rapport au signal qui arrive sur l’autre antenne
( figure 11) .
Pour concentrer l’énergie
rayonnée dans une zone de hauteur limitée, on utilisera plusieurs dipôles en
parallèle distants d’une demi longueur d’ondes (figure 12)
et alimentés par des courants en phase.
De cette façon, les ondes
émises dans le plan horizontal sont toutes en phases alors que celles émises
vers le haut ou le bas s’annulent deux à deux : l’onde émise vers le haut
par le dipôle 2, se superpose à celle qui est émise par le dipôle 1, mais avec
un retard de ½ période, car elle doit parcourir un trajet plus long, exactement
la distance entre deux dipôles qui est égale à ½ longueur d’onde l (figure 12) .
Les deux ondes sont alors en
opposition de phase et s’éliminent en donnant un rayonnement vers le haut
pratiquement nul.
Une autre caractéristique
que doit représenter une antenne TV est celle d’avoir une largeur de bande
convenable ce qui s’obtient avec l’antenne papillon.
Pour obtenir en même temps
un diagramme circulaire dans le plan horizontal, un diagramme en huit dans le
sens vertical et une largeur de bande importante, on pourra donc utiliser une
série d’antennes en croix formées de deux systèmes dans lesquels chaque dipôle
est remplacé par un élément papillon. Ceci donne naissance à la classique et
imposante antenne émettrice de TV de (la figure 13) .
Réseaux de
transmission :
Les bases du réseau de
télévision sont évidemment les stations d’émission. Celles ci dispersées sur le
territoire national d’une manière stratégique, diffusent simultanément un ou
plusieurs programmes aux récepteurs situés à l’intérieur des zones respectives
qu’ils desservent.
A la différence des
premières stations radio, les émetteurs de télévision ne possèdent pas de
studio pour la prise de vues. En effet, leur position particulière sur des
hauteurs, sommets de collines ou contreforts montagneux, les rend d’accès
incommode, et le plus souvent ils sont loin des villes.
Les studios, c’est à dire
les locaux où se font les prises de vues et où se contrôlent les documents
d’actualité, sont implantés dans les villes importantes. La liaison entre
studio et émetteurs, ou de studio à studio, est confiée à un réseau de câbles
coaxiaux et de relais radio.
Les émetteurs TV sont
répartis en fonction de la propagation des ondes qui obéissent aux lois de
l’optique : on étudie sur une carte topographique un emplacement qui permette
de desservir le plus grand nombre d’utilisateurs. Ainsi, les collines au milieu
des plaines ou les crêtes montagneuses descendant vers les plaines, constituent
les points préférés pour l’emplacement d’un émetteur TV(exemple le Mont Pilat
qui est un massif boisé de la bordure du Massif Central à 1 434 m au dessus du
niveau de la mer).
Les antennes sont
construites de telle sorte que le rayonnement d’émission atteigne son maximum
d’intensité dans le sens horizontal, l’énergie rayonné vers le haut demeurant
inutilisable. En langage technique, on dit que l’angle zénithal de rayonnement
doit être très petit et même négatif, parce que les stations sont plus hautes
que les antennes réceptrices ;
Dans les stations TV, on
veille à ce que le signal télévisé à l’arrivée ait une forme correcte et avec
ce signal on module l’émetteur local proprement dit. Simultanément par réseau
radio ou par câble, arrive aussi le son dont on doit moduler la porteuse, en
l’associant au signal télévisé.
Au cours de la transmission,
on contrôle continuellement la forme d’onde de la HF, modulée au moyen de
l’oscilloscope. Pour plus de sécurité un récepteur normal de télévision,
installé avec les précautions nécessaires pour ne pas souffrir d’un champ
électromagnétique trop puissant, sert d’élément témoin permettant de surveiller
la qualité de l’émission : on l’appelle récepteur Moniteur ou Pilote.
Durant le fonctionnement de
l’émetteur, s’établit dans tout l’espace environnant, un champ
électromagnétique qui induit dans les antennes réceptrices une tension à haute
fréquence. Le champ se mesure en volt/ mètre
ou ses sous multiples : mV/m
et mV/m au moyen d’appareils
mesureurs de champ.
Plus le champ sera élevé,
plus le fonctionnement du récepteur sera meilleur. Réciproquement, au dessous
d’une valeur déterminée, la réception devient impossible. Plus le récepteur est
perfectionné, plus le signal nécessaire aux antennes devra être petit pour
assurer une réception satisfaisante.
On a l’habitude alors de
diviser la zone dans laquelle le champ engendré par une station TV est
sensible, en AIRE CENTRALE ou citadine et en AIRE PERIPHERIQUE ou marginale,
selon que le champ dépasse la valeur limite admise pour l’une ou pour
l’autre : la zone complète représentera l’AIRE DE SERVICE.
Avec les récepteurs normaux,
on peut admettre 2 mV/m et 50mV/m comme
valeurs indicatrices respectivement de l’aire centrale et de l’aire limite de
service.
Une plus grande
approximation de la valeur du champ est donnée par la lecture de la carte de
rayonnement d’un émetteur sur laquelle on réunit par un trait continu les
points où le champ atteint un certain niveau. Mais même en adoptant cette
dernière carte, il peut y avoir de grandes différences entre la valeur
théorique et les mesures expérimentales.
Sur (la
figure 14) est donné l’exemple d’une telle carte et plus précisément celle
qui concerne la zone de Dijon Nuits-Saint-Georges.
Si la zone entourant
l’émetteur était toute entière plane, l’aire de service serait représentée par
un cercle(en pointillé sur la figure 14) puisque tel est
le diagramme de rayonnement de l’antenne émettrice qui rayonne uniformément
dans toutes les directions, en effet, du haut de la tour d’émission où sont
situées les antennes, on verrait théoriquement à égale distance dans toutes les
directions.
Par contre, comme la région
n’est pas plate, l’horizon optique prend la configuration marquée par la ligne
en trait plein et c’est la zone qu’on peut considérer comme desservie par
l’émetteur. Une telle zone est calculée sur la carte, mais pratiquement, il
peut y avoir des différences non négligeables dues aux conditions particulières
du lieu où est installé le récepteur. Souvent aussi, on peut avoir une bonne
réception en un point situé hors de la zone desservie, alors que, en un point
compris dans cette zone, la réception peut quelquefois n’être pas
satisfaisante.
On enregistre quelquefois,
des trous ou zone d’ombre dans des secteurs situés à une faible distance de
l’émetteur sans qu’apparemment il y ait des obstacles à la propagation. Les
trous sont dus à l’interférence optique entre les ondes provenant de l’antenne
émettrice et celles qui sont captées après réflexion. En effet, avec la
diminution de la longueur d’onde, les ondes radio ont un comportement qui se
rapproche plus de celui des ondes lumineuses et provoquent les mêmes
phénomènes : réflexion sur des parois conductrices, réfraction à travers
des substances différentes de l’air, diffraction et dispersion sur le bord des
obstacles, interférence.
Ces phénomènes, agissant
séparément ou ensemble, produisent des modifications très curieuses du champ
spécialement dans les agglomérations urbaines et dans les zones montagneuses
où, quelquefois une réflexion sur des parois rocheuses permet
providentiellement une réception théoriquement impossible.
La dispersion est, par
contre bénéfique dans les cas où un obstacle pas très important barre la vision
optique de l’antenne émettrice, allongeant ainsi le trajet de l’onde incidente qui
réussit à surmonter l’obstacle (figure 15) .
L’interférence est
quelquefois utile, parfois fâcheuse. Le cas le plus simple d’interférence se
produit entre deux faisceaux de rayonnement qui se croisent au point où est
située l’antenne réceptrice et qui proviennent tous deux de l’antenne
d’émission, l’un directement, l’autre après une ou plusieurs réflexions, ce qui
explique pourquoi le second parcours est plus long.
Si la différence des deux
trajets est égale à une longueur d’onde ou à un multiple, le champ résultant
est la somme des deux champs provoqués séparément ; si par contre, elle
est d’une demi longueur d’onde, alors le champ résultant sera donné par la
différence des deux, et il sera donc moins intense et pourra même être nul. Il
arrive exactement la même chose avec la lumière dans les expériences sur les
miroirs de Fresnel (figure 16) ; il est exact, bien
que cela paraisse absurde à première
vue, de dire : lumière + lumière = obscurité. Mais cette règle est
cependant valable également pour les ondes radio.
Il est très difficile
d’établir à quoi est dû le manque de champ en un point déterminé parce que les
causes susceptibles d’intervenir sont trop nombreuses ; Il faut procéder
par tâtonnement, mais les connaissances théoriques sont pourtant toujours
utiles, car elles diminuent le nombre des tentatives inutiles et déterminent
une orientation dans les essais .
Le choix et l’installation
de l’antenne réceptrice dépendent précisément de ces considérations et nous
verrons par la suite comment on doit procéder dans le cas où le champ se trouve
faible.
Les câbles coaxiaux :
Nous allons étudier le moyen
de liaison entre studio et émetteur, entre studio et studio, ou entre
émetteurs.
Il faut d’abord faire la
comparaison entre plusieurs émetteurs qui bien que fonctionnant sur des
longueurs d’onde différentes (ou sur des canaux) diffusent tous le même
programme.
Il y a deux difficultés à
surmonter : transmettre le signal vidéo(complet avec ses signaux de synchronisation)
conjointement au signal son, et éviter les interférences entre les émetteurs.
Pour éviter des confusions, précisons que maintenant nous donnons au mot
interférence une signification purement électrique, à savoir les battements
entre les deux porteuses .
L’envoi à distance du signal
télévisé constitue la difficulté principale rencontrée dans le domaine de la
technique TV.
Il n’est pas possible
d’utiliser les câbles téléphoniques usuels, souterrains ou aériens, parce
qu’ils possèdent des selfs et des capacités parasites de faible valeurs de base
mais qui deviennent importantes lorsque la distance est grande. Ces capacités
parasites ont pour effet de transformer ces câbles en un véritable filtre passe
bas, ce qui est incompatible avec la transmission des fréquences élevées.
De plus, la self et la
capacité des lignes téléphoniques provoquent d’autres inconvénients, comme
l’atténuation variable en fonction de la fréquence et la vitesse de propagation
différente pour des courants de fréquences différentes. L’effet pratique de ces
propriétés fâcheuses est la déformation de la forme d’onde du signal vidéo,
c’est à dire la distorsion de l’image. Pour éviter ces inconvénients on a
cherché un remède et on en a trouvé tout d’abord deux : la « pupinisation »
et la « krarupisation » des câbles ; mais ils amènent à un
abaissement ultérieur de la fréquence de coupure et ne peuvent donc servir à
nos fins.
Dans la pupinisation, on a
introduit des selfs le long de la ligne, et dans la krarupisation on enroule un
fil à haute perméabilité tout autour du câble de liaison. Pour après de
nombreuses expériences aux câbles coaxiaux actuels qui sont constitués par un
fil de cuivre suspendu, grâce à des rondelles d’excellent matériau isolant,
dans un tube obtenu en pliant en forme d’étui une fine feuille de cuivre (figure 17) .
Les fibres optiques :
Les fibres optiques
présentent sur les câbles coaxiaux de nombreux avantages tant techniques,
qu’économiques.
-qualités techniques
Le poids d’une fibre optique
est de quelques grammes au kilomètre et le diamètre extérieur de l’ordre du
10éme de mm
La bande passante de 1 GHz
permet de passer en même temps plusieurs canaux de télévision sur une même
fréquence porteuse.
Egalement l’insensibilité
aux parasites électromagnétiques et la non conduction du courant électrique.
Qualités
économiques :
Le matériel de base, fibre
de verre ou silice, est abondant et la quantité d’énergie nécessaire à la
fabrication d’une fibre est comparable à celle nécessaire pour le traitement
d’un fil de cuivre.
Principe de
fonctionnement :
Une fibre optique (125 mm de diamètre en moyenne) est constituée par deux milieux
optiques : le cœur et la gaine (figure 18) .
Ces deux parties, toutes
deux en verre, ont des indices de réfraction différents, celui du cœur étant
plus élevé que celui de la gaine. La lumière est injectée dans le cœur et se
propage par réflexion sur la surface de séparation des deux milieux (figure 19) avec très peu d’atténuation, de l’ordre de 3 dB /
Km alors que les bons câbles coaxiaux ont 7 dB / 100m d’atténuation.
Ces fibres optiques
fonctionnent dans les bandes radio de fréquence très élevées d’environ 1 micron
de longueur d’onde soit une fréquence de 1 tera-hertz ( 10Hz
) , c’est à dire en lumière visible.
La transmission du signal
par fibre optique se fait selon le schéma de principe décrit (figure
20) .
Dans ce système de
transmission, le signal à transmettre module un émetteur micro-onde, c’est à
dire un générateur de lumière(diode électroluminescente ou laser). Il y a donc
transformation d’un signal électrique en signal lumineux qui se propage le long
des fibres optiques avec très peu d’atténuation. A l’arrivée, un décodeur
effectue la transformation inverse et retransforme le signal lumineux en signal
électrique exploitable par le récepteur de télévision.
Les relais hertziens :
On a également recours à une
autre forme de liaison, à savoir les relais hertziens. Ce sont des ensembles
EMETTEURS-RECEPTEURS fonctionnant à des fréquences très élevées ( de 300MHz à
1GHz), ce qui correspond à des longueurs d’onde de 100 à 30cm), mettant en jeu
des puissances très petites sur des antennes à faisceau dirigé consistant en un
radiateur dipôle placé au foyer d’un miroir réflecteur parabolique et
permettant ainsi une concentration maximum de la puissance (figure
21) .
L’énergie à haute fréquence
émise par le dipôle est transmise dans le canal, comme cela se passe avec le
faisceau lumineux des réflecteurs optiques, et envoyée sur une antenne
réceptrice analogue, qui est placée à portée optique à une distance comprise
entre 50 et 100 km.
Si la distance entre les
deux points à relier est supérieure, les stations intermédiaires servent de
répéteurs où le signal est reçu, amplifié puis retransmis.
On peut avoir 4 ou 5
stations répétitrices intermédiaires avec 6 ou 7 tronçons de 50 à 100 Km
chacun.
Ce type de transmission est appelé
FAISCEAUX HERTZIENS ou même CABLES HERTZIENS ce qui évidemment est impropre,
puisqu’il n’y a aucun fil de liaison.
Il faut des soins
particuliers pour que les stations répétitrices intermédiaires n’introduisent
pas de troubles ou de signaux parasites dans les communications ; en
outre, aussi bien le récepteur que l’émetteur doivent être très bien étudiés et
de construction parfaite pour que la distorsion soit minime : en effet,
les distorsions des stations répétitrices s’ajoutent et il est impératif que la
distorsion totale ne soit pas supérieure à celle qui serait provoquée par
l’utilisation d’un câble.
Un appareillage à faisceau
hertzien est plus économique que la pose d’un coaxial et de manipulation moins
difficile : il est donc préférable tant au point de vue prix
d’installation que de fonctionnement.
Le second écueil à surmonter
dans le fonctionnement en parallèle des stations TV est l’interférence qui naît
à cause du battement entre porteuses.
La fréquence porteuse est
introduite par l’oscillation d’un quartz piézo-électrique et les
multiplications successives de fréquence ; par suite des différences
minimes mais inévitable entre les quartz pilotes des différentes stations, il
est impossible que deux de ceux ci émettent exactement sur la même fréquence,
et la chose est encore moins possible si les stations sont plus de deux.
Dans les récepteurs
naîtraient alors des battements de fréquence très basse, avec de graves
inconvénients pour la qualité de l’image.
Pour l’éviter, on fait
travailler les stations qui peuvent donner lieu à interférence sur des canaux
différents, ce qui interdit ainsi toute interférence.
Mais , comme les canaux à la
disposition de la télévision sont larges, donc relativement peu nombreux, il
n’est pas possible que toutes les stations d’un réseau national fonctionnent
sur des fréquences différentes : il faut donc assigner le même canal à
plusieurs stations, on devra alors avoir soin de choisir les deux aires de
service très lointaines, si possible séparées par des reliefs montagneux
interdisant toute interférence.
Vu le nombre élevé de
stations répétitrices TV qu’il est nécessaire d’installer pour desservir les
zones non couvertes ou mal couvertes par les grands émetteurs, on peut avoir
dans certains cas, des interférences, même si les répéteurs voisins
fonctionnent sur des canaux différents.
Pour éviter un tel
inconvénient dans ces cas, on utilise la polarisation verticale sur un des
émetteurs, et on garde la polarisation horizontale qui est la polarisation
normale pour l’autre.
Cela s’obtient simplement en
disposant le dipôle d’émission(l’antenne) avec des éléments placés
verticalement ou horizontalement . De même les antennes réceptrices
devront être orientées de façon analogue ; ainsi l’antenne verticale ne
captera pratiquement pas le signal, éventuellement interférent, rayonné par la
station d’émission ayant son antenne horizontale et inversement.
Doublets :
Comme dans le cas des
émetteurs, les antennes de réception peuvent être constituées d’un doublet
ayant comme longueur totale la demi longueur d’onde de la fréquence à recevoir.
Pour une fréquence F, la longueur d’onde l étant donnée
par la relation : l = 300/F avec l en m et F en MHz , la longueur l d’un doublet destiné à résonner pour
une fréquence de 600 MHz sera de : l = =
=
= 0,25m
La bande passante d’un
doublet dépend du diamètre du conducteur qui la compose : plus le rapport
entre le diamètre du doublet et sa longueur sera grand plus la bande passante
deviendra large. Le problème de la largeur de
bande est d’importance fondamentale en TV puisque l’antenne doit être en
mesure de recevoir un canal sans trop atténuer les fréquences extrêmes. Ceci
explique pourquoi les antennes de télévision ne sont pas faites avec un fil
mince, tel que celui utilisé dans les transmissions radiophoniques, mais avec
de gros tubes en général d’aluminium, dont le diamètre extérieur peut atteindre
25mm et plus.
Il est inutile d’employer un
conducteur plein à la place du tube, car les courants à haute fréquence ne
réussissent pas à pénétrer à l’intérieur du conducteur mais parcourent
seulement sa surface(phénomène EFFET DE PEAU). Ce n’est donc que le diamètre
extérieur du conducteur qui compte. En se basant sur ce phénomène et sur le
fait que plus la surface de l’antenne est grande, plus la bande passante est
large, on en arrive à la construction d’antennes doublet du type de celles
représentées (figure 22) .
Les antennes a et b sont
utilisées en réception et sont respectivement constituées par trois tubes
disposés en éventail et par cône en métal mince.
A l’émission, l’antenne
devant rayonner une grande puissance, on utilise le type d’antenne c constituée
d’une plaque de métal à profil spécial.
Pour réduire la résistance
au vent, tout en conservant les résultats de l’antenne c, on est amené à la
construction d’antennes du type d composées de doublets tubulaires de grandeurs
croissantes réunis entre eux à leur extrémités.
La descente est connectée au
centre du circuit, c’est à dire au dipôle le plus court. En remarquant que tous
les dipôles constitutifs de l’antenne sont connectés en parallèle, nous pouvons
attribuer la large bande passante de l’antenne au fait qu’elle est la
résultante de toutes les bandes passantes de chaque dipôle, pris séparément et
résonnant chacun sur une fréquence différente.
Antennes trombone :
La ( figure
23 ) représente ce type d’antenne trombone qui est en réalité constituée
d’un doublet replié. Ce trombone peut être réalisé avec un tube unique replié
aux extrémités (a) ou avec deux tubes de même diamètre et de longueur égale
joints aux extrémités (b) .
La longueur hors tout d’un
trombone est, comme dans le cas du doublet, égale à une demi longueur d’onde de
la fréquence à recevoir.
L’impédance au centre d’un
trombone est quatre fois plus grande que celle d’un doublet. Ceci offre
l’avantage, nous allons le voir plus tard, de conserver une impédance
convenable (75W) lorsqu’on
rajoute des éléments à ce type d’antenne, éléments qui ont pour effet
secondaire de diminuer l’impédance.
Si l’on considère le plan
contenant le doublet ou le trombone, le diagramme de rayonnement et, comme nous
l’avons vu précédemment, en forme de huit ( figure 24 ) .
On voit que l’antenne
doublet ou trombone a la propriété d’être directive dans la mesure où elle
reçoit de préférence les signaux arrivant suivant une direction perpendiculaire
à ses bras : ce type d’antenne doit donc être tournée parallèlement au doublet
émetteur. Si on la tourne de 90° d’un sens ou dans l’autre, on voit d’après le
diagramme de la figure 24 que le signal reçu sera minimum.
Pour obtenir une sensibilité
supérieure et une meilleure directivité, il faut adjoindre au trombone un ou plusieurs
éléments parasites. L’antenne ainsi formée prend le nom de YAGI du nom de son
inventeur japonais.
Antennes YAGI :
Les éléments parasites sont
composés de doublets simples d’un seul tenant sans coupure au centre. Leur but
est de concentrer le champ électromagnétique sur le point où se trouve le
doublet de réception et d’augmenter ainsi le courant qui y circule. La ( figure 25 ) représente un tel type d’antenne comprenant
trois éléments parasites en plus du trombone, le tout fixé sur un support.
L’élément se trouvant
derrière le trombone par rapport à l’antenne est appelé réflecteur et apporte
un gain de puissance au doublet. Le ou les éléments placés devant le trombone
et dont le nombre peut atteindre 21, voir plus, sont appelés directeurs. Ils
ont pour rôle d’obtenir une directivité d’autant plus élevée que leur nombre
est important. Les dimensions des éléments parasites sont très précises et
dépendent de leur nombre : ainsi dans l’antenne représentée (figure 25 a) , le
réflecteur est plus grand que le trombone de 5% alors que le premier directeur
est plus petit de 5%. Le second directeur est plus petit que le premier de 1%,
le troisième directeur est plus petit que le second de 1% et ainsi de suite.
La distance séparant ces
éléments est également très précise et dépend du nombre d’éléments. Dans le cas
de (la figure 25 ) , elle est de 0,15 fois la longueur
d’onde reçue.
La (figure
25b ) donne le diagramme de rayonnement, appelé également diagramme de
directivité ou lobe de directivité, d’une antenne YAGI à deux directeurs. En la
comparant à celui de la figure 24, on voit que l’antenne YAGI doit être bien
calée par rapport à l’émetteur car une faible erreur de direction entraîne une
grande diminution du signal reçu.
Le gain d’une antenne YAGI
est défini comme étant le rapport entre la tension maximum fournie par
l’antenne en question et celle fournie par un simple trombone placé dans les
mêmes conditions de réception. Il s'exprime en dB et atteint communément des
valeurs allant de 6 dB à 12 dB et plus.
Le rapport avant arrière
d’une antenne est défini comme étant le rapport entre la tension induite dans
l’antenne par une onde venant de l’avant de l’antenne et la tension induite par
une onde venant de l’arrière. Il s’exprime également en dB et atteint des
valeurs allant de 10 à 30 dB.
L’impédance d’une antenne
YAGI passe de 300 W environ si le
trombone était seul, à 75 W.
Précisons qu’en
professionnel on utilise des antennes en 50 W et que
certains pays comme l’Allemagne utilisent des antennes d’impédance 60 W.
Quand le signal à recevoir
est trop faible, il est préférable, plutôt que d’augmenter exagérément le
nombre des éléments parasites de monter plusieurs antennes YAGI en parallèle.
Par simplicité, nous n’examinerons que le cas de deux antennes montées en
parallèle (figure 26) . Dans l’association des deux
antennes, il faut agir de telle sorte que les courants fournis par chacune d’elles
soient en phase afin qu’ils s’additionnent : pour cela, les bornes A et b
de la première antenne seront connectées respectivement aux bornes A’, B’ de la
seconde et la ligne de descente branchée aux points milieux M et N des
conducteurs qui relient les deux antennes ; ainsi leurs courants
parcourent des chemins d’égale longueur et arrivent en M et N en phase.
A l’inverse de ce qu’on peut
penser, le gain total des deux antennes montées en parallèle n’est pas le
double de celui d’une seule antenne, mais environ seulement une fois et demie.
Ceci parce qu’il y a toujours une certaine influence entre elles et aussi,
parce que dans la pratique, on ne réussit jamais à avoir les deux courants
parfaitement en phase.
Autres types
d’antennes :
Les antennes YAGI ont une
directivité assez élevée, cependant, il est des cas où l’on veut avoir un bon
gain tout en ayant un diagramme de directivité très large afin de recevoir deux
émetteurs, formant un angle assez important entre eux, sans avoir besoin de
deux antennes distinctes : il s’agit des antennes panneau représentées (figure 27a) .
Ces antennes sont
constituées d’un panneau réflecteur formé d’une grille et de plusieurs doublets
reliés entre eux de façon à obtenir un gain maximum et une impédance
convenable. La bande passante de ces antennes est très grande et permet par
exemple de recevoir tous les canaux des bandes IV et V UHF. Le diagramme de
directivité d’une telle antenne est représenté
(figure 27b ) . On remarque que l’angle d’ouverture
pour une atténuation de 3 dB est d’environ 60°.
Un autre type d’antenne est
l’antenne parabolique (figure 28) pour les liaisons
satellites qui se répand de plus en plus, elles possèdent une très grande
directivité : de l’ordre de quelques degrés. Les ondes électromagnétiques
frappant la parabole, sont réfléchies et se concentrent en son foyer sur le
doublet qui s’y trouve. Une deuxième parabole réfléchit sur le doublet les
ondes qui auraient tendance à se perdre, lors de la réflexion sur la première
parabole.
Installations d’antennes à
la réception :
Coupleurs –
Séparateurs :
Dans une installation
domestique, il est très souvent nécessaire d’avoir plusieurs antennes pour
capter les différents programmes reçus dans le lieu considéré (VHF , UHF ,
émetteurs étrangers …). Par contre, une seule descente d’antenne est employée
pour des raisons d’économie et de commodité ( figure 29) .
On utilise donc un coupleur
d’antenne qui dispose de plusieurs entrées d’antennes et d’une seule sortie où
sont regroupés les divers signaux captés.
Ces coupleurs sont des
mélangeurs dont les diverses entrées sont raccordées sur les fréquences reçues.
La (figure 30 ) donne le schéma d’un coupleur à deux
entrées VHF et UHF .
Les filtres formés de L et
C
,
L
et
C
sont respectivement accordés sur les VHF et UHF et laissent donc passer ces
signaux : en effet, à la résonance série, l’impédance de ces filtres est
minimum. Par contre, les filtres L
et
C , et L et C
sont respectivement accordés sur les UHF et les VHF. Ce sont des circuits
bouchons qui, à la résonance, ont une impédance maximum et empêchent donc le
passage des signaux d’une antenne sur l’autre. En sortie, on retrouve bien les
deux signaux VHF et UHF mélangés.
A l’entrée du téléviseur, ou
même de plus en plus souvent à l’intérieur de ce dernier, se trouve un
séparateur dont le rôle est comme son nom l’indique de séparer les signaux VHF
des signaux UHF pour les envoyer sur les tuners correspondants.
Ces séparateurs sont
constitués à peu prés comme les coupleurs, c’est à dire qu’ils comprennent des
filtres accordés qui bloquent ou laissent passer certaines fréquences réalisant
ainsi un aiguillage des signaux vers les sorties correspondantes.
Ces dispositifs sont conçus
en outre de façon à ne pas changer l’impédance des antennes qui, en France, est
en général égale à 75W.
Installations
collectives :
La (figure
31) montre un montage type d’installations d’antennes collectives telles
qu’on en trouve dans la plupart des immeubles en France.
Une telle installation
permet avec un seul groupe d’antennes, d’alimenter un grand nombre
d’appartements. Les amplificateurs utilisés sont extrêmement sélectifs et
amplifient généralement uniquement le canal utile. Leur gain est souvent
réglable de façon à harmoniser le niveau des divers
signaux reçus.
Les différents signaux
amplifiés sont ensuite dirigés sur un coupleur qui permet une descente unique.
Un répartiteur à n directions ( quatre dans notre exemple) permet de brancher n
groupes de dérivateurs. Ces dérivateurs, à deux directions dans notre schéma,
sont en fait des répartiteurs qui permettent un branchement en cascade des
prises tout en équilibrant les tensions disponibles sur chacune d’elles.
Les résistances R présentes
en bout de lignes sont destinées à reboucler
la sortie du dernier dérivateur à la masse. Cette résistance est égale à
l’impédance du câble et réalise ainsi une adaptation d’impédance.
En principe, pour parfaire
cette adaptation, chaque prise TV non utilisée devrait être refermée par une
impédance résistive de 75 W, or il arrive
souvent qu’il y ait des prises non utilisées par des usagers, pour un motif ou
un autre. De ce fait, le tronçon correspondant se comporte comme une ligne
résonante et il peut en résulter un effet d’échos(deux ou plusieurs images
légèrement décalées sur l’écran du téléviseur) et une perte sensible de gain.
La (figure
32 ) représente le schéma d’un répartiteur à quatre directions.
Les résistances comprises
dans ce répartiteur sont calculées de façon à ce que l’impédance vue sur chaque
sortie soit la même que l’impédance d’entrée du montage.