Les tubes cathodiques noir et blanc – Déflexion –
Circuits de synchronisation
I – Constitution
d’un tube cathodique noir et blanc
Un tube cathodique
est constitué d’une enveloppe de verre en forme de cône plus ou moins allongé, dont
la face plus ou moins aplatie constitue l’écran (figure 1) .
A l’intérieur de cette enveloppe de verre où règne un vide très poussé, ce
trouve dans le col, le canon à électrons.
La jonction entre
écran constitué d’une dalle de verre assez épaisse et le cône en verre
également est la partie la plus critique. La plupart des implosions
accidentelles, dues aux énormes pressions (plusieurs tonnes) et aux grandes
contraintes que joue la pression atmosphérique sur la cathoscope, se produisent
au niveau de cette jonction.
Pour diminuer les
dangers de projections lors des implosions, les premiers téléviseurs
utilisaient une seconde plaque de verre placée devant le cathoscope.
De nos jours, on
utilise des tubes cathodiques auto protégés. Ces tubes ont la particularité
d’être ceints au niveau de la soudure cône écran d’un bandage métallique dont
la tension neutralise les forces internes pouvant y prendre naissance. Même en
cas de chocs violents au niveau de l’écran, celui-ci se fendille lentement au
lieu d’éclater violemment.
Ce type de tube est
maintenant universellement adopté et sur la ceinture métallique sont fixées des
pattes qui permettent la fixation du cathoscope sur l’ébénisterie du
téléviseur.
L’écran, rond dans
tous les premiers récepteurs est devenu dans les téléviseurs modernes pseudo
rectangulaire dans le rapport approximatif largeur / hauteur de 4/3, comme le
représente la (figure 1) . Sa dimension s’exprime par la
longueur en centimètres de la diagonale du rectangle. Ces dimensions vont de 5
cm à 65cm pour les récepteurs noir et blanc.
Les tubes supérieurs
à 67 cm que l’on a tenté de construire devaient supporter une pression
supérieure à 10 tonnes du fait du volume et de la surface plus importants. Ils
posaient des problèmes de résistance et de sécurité trop importants et ont été
abandonnés.
La face interne de
l’écran est recouverte d’une couche fluorescente de quelques dizaines de
microns.
Cette couche
fluorescente à la particularité d’émettre un rayonnement lumineux lorsqu’elle
est excitée par un bombardement électronique.
Ne pas confondre la
fluorescence que nous venons de voir avec la phosphorescence qui est la
propriété de cette couche de continuer à émettre de la lumière même après que
l’excitation ait cessé.
La nature de cette
couche fluorescente et phosphorescente est variable selon les fabricants qui en
conservent jalousement le secret.
Il s’agit de
mélanges assez complexes permettant d’obtenir une lumière la plus blanche
possible. Ce sont des silicates, des sulfures de cadmium, des tungstates de
cadmium. ….
Cette couche
fluorescente doit avoir d’autres propriétés : elle doit être assez
lumineuse tout en résistant au bombardement électronique assez violent qu’elle
subit pendant des milliers d’heures. Rappelons qu’un cathoscope moderne est
construit pour fonctionner pendant six ou sept ans pour une durée d’utilisation
journalière de quatre heures environ. Au-delà de cette durée, la couche est
plus ou moins détériorée et perd petit à petit ses propriétés lumineuses.
Une des propriétés
les plus critiques à obtenir est la rémanence qui doit être d’une durée très
précise.
En effet, la
brillance de la zone de l’écran explorée doit persister jusqu’au moment où elle
est balayée à nouveau par un faisceau électronique qui peut avoir une intensité
différente.
Si la rémanence est
trop courte, on obtient un effet de papillotement désagréable pour le
téléspectateur. Si la rémanence est supérieure à 20 millisecondes(durée de
balayage d’une image), il se produit un phénomène de traînage car les deux
excitations successives se superposent.
Il faut donc un
compromis entre ces deux extrêmes et la valeur généralement utilisée est proche
de 20 millisecondes.
Afin de réduire l’encombrement
des cathoscope, on a essayé de réduire les dimensions de la partie arrière
(c'est-à-dire du cône et du culot) ; pour cela, on a augmenté petit à
petit l’angle du cône et celui-ci est passé de 50° à l’origine, à 110° dans les
téléviseurs modernes. Ceci semble constituer une limite car au-delà, des
problèmes de pression et de balayage de l’écran se posent de façon très
intense. La (figure 2) montre très bien l’avantage des
tubes cathodiques 110° du point de vue de l’encombrement.
Le col du cathoscope
est constitué d’un tube de verre soudé d’une part au cône, d’autre part au
culot qui supporte les broches de sortie.
Ce col a un diamètre
normalisé, selon la grandeur de l’écran qui varie du 20 mm à 28,6 mm.
Il renferme le canon
à électrons dont nous verrons la composition et le fonctionnement.
Les tubes
cathodiques sont repérés par un système de chiffres et de lettres formant un
code.
Il existe deux codes
différents, celui employé en Europe et le code américain.
A – Le code
Européen
Un exemple en est
donné par le tube très employé : A 61 – 120 W
Ce code utilise donc
une lettre suivie de deux groupes de chiffres, puis d’une (parfois deux)
lettre.
La première lettre
désigne :
A – tube cathodique
utilisé en télévision
D – tube cathodique
pour oscilloscope
E – tube à plusieurs
faisceaux pour oscilloscope
M – tube cathodique
pour télévision professionnelle
P – tube cathodique
pour projection
Le premier groupe de
chiffres exprime la dimension de l’écran en centimètres.
Le second groupe de
chiffres est le numéro du type. Il varie selon les constructeurs et les
fabrications.
La (ou les) dernière
lettre indique la dominante de couleur de l’écran ainsi que le degré de
rémanence (figure 2b) .
B – Le code
américain
Le tube cathodique
23 DG P4 en est un exemple.
Ce code utilise dans
l’ordre, un groupe de deux chiffres, une ou deux lettres puis la lettre P
suivie d’un chiffre.
Les deux premiers
chiffres indiquent la diagonale de l’écran en pouces (un pouce = 2,54 cm).
Exemple 23 = 59 cm environ.
Les lettres
indiquent le numéro du type.
La lettre P suivie
du chiffre donne la nature de la couche fluorescente (figure
3).
II – Fonctionnement
d’un cathoscope
Il est basé sur l’émission
électronique d’une cathode chaude. Les électrons sont concentrés en un faisceau
étroit et accélérés par diverses électrodes, en même temps que guidés par des
champs électrostatiques ou magnétiques, ils viennent bombarder un écran
fluorescent pour le rendre luminescent au point d’impact du faisceau.
Voyons la
constitution du canon à électrons qui est donné (figure 4) .
Ce canon est
constitué des électrodes suivantes :
A) Le filament
en tungstène qui chauffe la cathode et qui est en général alimenté en 6,3 volts
pour les tubes cathodiques supérieure à 44 cm, et en 11 volts pour les petits
cathoscopes.
B) La cathode
sur laquelle est envoyé, dans la plupart des cas, le signal vidéo qui commande
ainsi le flux d’électrons émis par cette cathode faisant varier l’intensité
lumineuse du spot qui apparaît sur l’écran.
C) La grille de
contrôle G
ou wehnelt dont la polarisation négative par rapport à la cathode
contrôle le flux électronique et donne la lumière moyenne de l’image.
Si la tension par
rapport à la cathode est très négative, il repousse la majorité des électrons
vers la cathode, n’en laissant passer qu’un petit nombre vers l’anode. Par
contre, si cette tension est peu négative, la plupart des électrons émis par la
cathode le franchissent, pour s’élancer vers l’anode.
Jusqu’ici, le
comportement du tube cathodique rappelle fort bien celui d’une triode, mais une
triode dont l’amplification serait très faible. Le courant du au faisceau est
de l’ordre d’une centaine de microampères, avec une pente d’une dizaine de
microampères par volt, et une résistance interne d’une centaine de mégohms.
Le wehnelt produit
également un second effet sur le faisceau électronique, effet qui est
étroitement lié à la forme même de la grille qui entoure complètement la
cathode.
La direction des
lignes équipotentielles qui se forment autour de la grille, par suite même de
l’existence d’une électrode accélératrice à potentiel positif placée à son
voisinage est telle, que les électrons se concentrent, à peine sortis du trou,
en un point appelé cathode virtuelle (figure 5) .
Cette zone minuscule
de concentration est l’image du point qui apparaîtra sur l’écran. Il faut donc
que ses dimensions soient les plus petites possible.
L’ensemble des
électrodes ainsi décrites forme la première partie du canon électronique ou
projecteur d’électrons.
A partir de ce
point, entrent en jeu les lentilles électroniques qui ont pour rôle de
concentrer le faisceau sur l’écran, de manière à obtenir l’image de la cathode
virtuelle.
D) La première anode
d’ accélération G
portée à un potentiel positif de 250 à 500 volts accélère le flux électronique.
E) L’anode de
concentration G
portée à un potentiel réglable de 0 à 400 volts forme en liaison avec l’anode G
portée à un potentiel positif très élevé une véritable lentille électronique.
La concentration est
ici électrostatique. Il se crée entre l’anode G
portée à environ 250 volts et l’anode G
portée à plusieurs milliers de volts, un champ électrique important (figure 6) .
Les lignes de force
de ce champ (en pointillé) créent des lignes équipotentielles, dont la forme
rappelle beaucoup une lentille optique : c’est pourquoi, on parle de
lentille électronique.
Le faisceau
électronique, divergent à la sortie de la cathode virtuelle, est soumis à
l’action de ce champ, qui tend à le faire converger à nouveau, exactement comme
le ferait une lentille optique sur un faisceau lumineux.
En faisant varier la
tension de l’anode G ,
on modifie la répartition des champs électriques, ce qui a pour effet de
modifier la courbure de la lentille électronique.
On ajuste ainsi la
concentration du faisceau qui doit fournir sur l’écran un spot de 1/10 de
millimètre de diamètre.
Comme ce fut le cas
dans quelques anciens téléviseurs expérimentaux, la concentration peut être
obtenue par un système électromagnétique placé à l’extérieur de l’enveloppe de
verre.
Il suffit pour cela d’enfiler
sur le col du tube une bobine (figure 7) à un point où le
faisceau d’électrons n’est pas soumis à l’action des électrodes internes.
Dans ce cas, le
champ magnétique produit par la bobine, sera dirigé suivant l’axe du tube. Les
électrons, qui en pénétrant dans ce champ sont parallèles à cet axe,
continueront dans la même direction. Par contre, ceux dont la direction fait un
certain angle avec cet axe, seront soumis à une force perpendiculaire à la fois
au champ et à la direction de leur mouvement. Il s’ensuivra une trajectoire
dans l’axe du tube.
F) Les anodes
d’accélération G et G
,
reliées entre elles et portées à un potentiel très élevé (THT) variant entre
11 000 volts pour les tubes de faibles dimensions (28 cm) à 20 000
volts pour les plus grands (65 cm), permettant d’accélérer le faisceau
électronique qui peut ainsi atteindre l’écran sans subir de déviation parasite.
Le cône du
cathoscope est recouvert à l’extérieur d’une couche de graphique reliée à la
masse qui forme avec l’anode G
une capacité servant de condensateur de filtrage pour la THT.
Ce condensateur a
une capacité assez faible (environ 100 pF) mais possède par contre le très bon
isolement nécessaire pour filtrer cette très haute tension.
Enfin, l’écran est
recouvert sur sa face interne, non seulement de la couche phosphorescente dont
nous avons parlé précédemment, mais aussi d’une très fine pellicule d’aluminium
conducteur (environ 5/ 100 de microns) déposée par vaporisation sous vide.
Cette couche
conductrice a pour rôle d’écouler les électrons excédentaires apportés par le
faisceau électronique à l’anode G à
laquelle elle est reliée.
Un autre avantage de
l’aluminisation est l’amélioration du contraste. En effet, la moitié des rayons
lumineux, au lieu de se perdre à l’intérieur du tube, sont réfléchis vers le
spectateur, d’où augmentation de la lumière et du contraste apparent de l’image
(figure 8) .
G) Les piéges à
ions
Avec les électrons,
la cathode émet également des ions, ou bien des atomes électriquement chargés.
Alors que les électrons sont très légers, les ions sont lourds parce qu’ils ont
une masse matérielle et en outre, ils sont peu sensibles à l’action du champ
magnétique de déflexion, tandis qu’ils sont sensibles aux champs
électrostatiques comme les électrons.
Puisque la nécessité
d’avoir des images très brillantes et lumineuses demande l’utilisation de
tensions anodiques très élevées, de 10 à 20 kV, selon les dimensions du cathoscope,
les ions, comme les électrons, sont fortement accélérés. Tandis que ces
derniers sont déviés par le champ magnétique se répartissant sur toute la
surface de l’écran, les ions ne sont pas déviés et c’est pourquoi ils
parviennent tous sur un même point de la matière luminescente.
Vu la masse élevée
des ions, le bombardement est tellement fort et concentré qu’il détruit en ce
point la fine couche active de la surface de l’écran, ce qui fait qu’après un
certain temps de fonctionnement, apparaît une tache noire au centre de l’image
appelée tache ionique.
Pour éviter ce
phénomène, on a recours au piége à ions jusqu’à ce que l’aluminisation de
l’écran ne se généralise.
Le fonctionnement du
piége à ions est basé sur le principe que les ions ne sont pas sensibles au
champ magnétique, en réalisant le canon électronique replié, et en disposant un
champ magnétique de façon opportune, les électrons sont déviés et poursuivent
leur chemin vers l’écran tandis que les ions, non déviés, vont toucher le métal
du canon électronique (figure9) et sont absorbés par
celui-ci.
Le champ nécessaire
pour redresser le faisceau d’électrons est généralement créé par un petit
aimant fixé entre deux expansions en fer doux (figure 10)
.
Le flux magnétique
parcourt les deux expansions et l’entrefer interposé entre eux, de sorte que
les lignes de force traversent le col du cathoscope et rencontrent le faisceau
électronique propre dans la zone de pliage du canon. Le réglage de la trappe se
fait en le déplaçant légèrement sur le col du cathoscope, jusqu’à atteindre la
luminosité maximum de l’écran, en ne se préoccupant pas si l’image n’est plus
concentrée : on agira dans ce cas sur le réglage de la concentration.
Ce système est maintenant
abandonné au profit du procédé d’aluminisation de l’écran que nous avons
examiné précédemment et qui a comme autre avantage d’être une barrière pour ces
ions. On peut considérer en effet cette couche métallique comme une espèce de
grillage à mailles fines au point de laisser passer les électrons mais de
stopper les ions plus gros et plus lourds.
La distinction entre
les cathoscopes qui requièrent la trappe ionique et ceux qui fonctionnent sans,
se fait en observant le canon électronique : s’il est plié, c'est-à-dire,
si la cathode (facilement remarquable parce que de couleur rose quand le
cathoscope est allumé) est inclinée par rapport à l’axe du col du cathoscope,
il faut utiliser le piéges à ions, si au contraire, il est droit et axial au
col, il s’agit d’un tube aluminisé fonctionnant sans trappe ionique (modèle
actuel).
III – Déflexion
du faisceau
Après avoir subit
l’action des lentilles électroniques, le rayon électronique tombe sur l’écran
fluorescent et en provoque la luminosité. Nous avons vu qu’on obtient ainsi au
centre de l’écran, une tache lumineuse (spot) dont les dimensions sont réduites
au minimum en agissant sur le potentiel des électrodes de concentration (anode
G)
ou en réglant le courant dans la bobine de concentration.
Nous avons vu
également que pour faire la synthèse de l’image, le faisceau électronique du
tube cathodique devait balayer l’écran à la fois dans le sens de la largeur et
dans le sens de la hauteur.
Comme pour la
concentration, on pourra utiliser pour dévier le faisceau, soit de la déflexion
électrostatique, soit de la déflexion électromagnétique.
Bien que la
déflexion électromagnétique soit universellement répandue, on trouve encore
quelques cas, notamment pour les écrans de très petite taille, dans lesquels on
utilise la déflexion électrostatique.
A) Déflexion
électrostatique
La déflexion
électrostatique est obtenue en faisant passer le faisceau entre deux plaques
identiques, opposées face à face et enfermés à l’intérieur du tube cathodique (figure 11) .
Dans les conditions
de repos, elles sont toutes les deux au potentiel de la dernière électrode. Le
faisceau est alors également attiré de part et d’autre et n’est pas dévié. Nous
pouvons supposer, sans changer les conditions de fonctionnement, que ce
potentiel est celui de la masse.
Appliquons à la
plaque supérieure un potentiel positif, les électrons sont attirés et le
faisceau se déplace de sa direction normale de repos pour s’approcher de la
plaque rendue positive. Le spot va se déplacer sur l’écran, du centre vers le
bord supérieur (figure 11 a) . Il se déplace en sens
inverse si l’on applique une tension négative à la plaque (figure
11 b) . Le déplacement sera ici vertical. Pour superposer un déplacement
horizontal, il suffit de disposer deux autres plaques semblables mais
perpendiculaires aux précédentes.
Le tube se présente
comme sur la (figure 12) .
Le déplacement du
spot est la résultante des actions des deux groupes de plaques (figure 13) . La grandeur de ce déplacement d (sur l’écran)
est proportionnelle à la différence de potentiel V appliquée entre les deux
plaques, à la distance D séparant les plaques de l’écran, à la longueur L des
plaques et inversement proportionnelle à la distance h, séparant les deux
plaques et à la tension d’accélération E appliquée à l’électrode finale qui
précède les plaques (figure
14) .
d
=
On peut ,à partir de
là, définir pour chaque tube et pour une condition de fonctionnement
déterminée, la sensibilité du tube, en l’exprimant comme le rapport entre le
déplacement du spot sur l’écran et la tension qui a provoqué ce déplacement :
S =
Si par exemple, en
appliquant 100 volts à une plaque, on obtient un déplacement de 50 mm, la
sensibilité est de 50/100 = 0,5 mm/V. Il est parfois plus utile d’exprimer la
sensibilité comme l’inverse du rapport
ci-dessus.
Nous aurons dans
dernier cas, un nombre qui indiquera la quantité de volts nécessaires pour
produire un déplacement de 1 mm. Dans l’exemple cité, ce sera 100/50 = 2V/mm.
Nous appellerons ce nouveau rapport : Facteur ou pouvoir de déflexion.
F =
On cherchera, pour
augmenter la sensibilité d’un tube, à augmenter la longueur de ce tube, afin
d’allonger la distance qui sépare les plaques de l’écran, mais on sera limité
dans ce sens par l’encombrement qui peut devenir excessif.
La réduction de la
tension d’accélération E sur l’anode G/G
réduit la vitesse des électrons, qui en passant entre les plaques, subissent
plus longtemps l’effet du champ et sont déviés davantage, d’où augmentation de
la sensibilité.
Malheureusement, la
luminosité diminue et là aussi, il faudra adopter un compromis.
Enfin, pour une
tension de déviation U donnée, allonger les plaques ou rétrécir l’espace qui
les sépare, finit par réduire l’angle de sortie (figure 15
a) .
On tournera la
difficulté en employant des plaques divergentes qui épousent en quelque sorte,
la déviation du faisceau (figure 15 b) .
On reste malgré tout
limité quand à la taille du tube cathodique, c’est pourquoi, ce type de
déflexion n’est plus employé que pour les très petits cathoscopes alors que la
déflexion électromagnétique est employée dans tous les autres cas.
B) Déflexion
électromagnétique
Substituons aux
plaques de déflexion électrostatique un système de bobines extérieures au tube
cathodique qui effectuent une déflexion électromagnétique
(figure 16) .
Rappelons qu’un
électron, animé d’une vitesse V est soumis, en pénétrant dans un champ H, à une
force F, perpendiculaire à la fois à la direction du champ et à celle du
déplacement de l’électron.
Le déplacement de
l’électron, à la sortie du canon, est horizontal. Si on le soumet à un champ
magnétique vertical, l’électron sera dévié horizontalement, suivant la règle
des trois doigts de la main droite (figure 17) .
Le pouce étant placé
dans le sens conventionnel du courant et l’index indiquant la direction et le sens
du vecteur induction, le majeur tendu perpendiculairement aux deux autres
doigts, indique la direction et le sens de la force électromagnétique F.
Cette règle
s’applique dans le cas de déflexion magnétique et la (figure
18) en donne deux exemples.
La règle des trois
doigts tient compte du sens conventionnel du courant, c'est-à-dire du sens
inverse au courant électronique, il faut donc inverser le sens.
En déviation
électromagnétique, les bobines disposées horizontalement provoquent un
déplacement vertical du faisceau, et celles bobinées verticalement provoquent
un déplacement horizontal du faisceau.
On démontre que la
grandeur du déplacement est ici proportionnelle au champ H, à la longueur L sur
laquelle il s’exerce, à la distance D séparant les bobines de l’écran et
inversement proportionnelle à la racine carrée de la tension d’accélération E
(k est une constante de l’électron).
tgd =
Comme le valeur du
champ dépend de l’intensité du courant qui passe dans les bobines, il suffit de
faire varier ce courant pour dévier plus ou moins le faisceau électronique.
Pour balayer correctement l’écran, nous aurons donc des courants en dent de
scie, l’un à la fréquence ligne sur les bobines de déviation horizontale,
l’autre à la fréquence trame sur les bobines de déviation verticale.
Les quatre bobines
de déviation sont regroupées dans un seul bloc de déflection appelé aussi
déviateur qui s’enfile sur le col du tube cathodique et dont la (figure 19) donne un exemple.
Dans ces déviateurs,
les bobines sont le plus possible collées au tube cathodique de façon à obtenir
le maximum de rendement, ainsi les bobines de déviation horizontale épousent elles
la forme du col (figure 20) . Elles sont en forme de
selle car ce type de bobinage permet d’obtenir une plus grande longueur donc
une action plus efficace nécessaire à la déviation horizontale qui est plus
importante que la déviation verticale (rapport 4/3 environ). La (figure 20) montre la forme d’un tel bobinage.
Le mécanisme de
fonctionnement des bobines de déflexion est très simple, nous considérons une
seule paire de bobines, L
et L
dont la (figure 21) donne une vue en coupe transversale.
Les lignes du champ magnétique parcourent le col du tube dans la direction
perpendiculaire à son axe : le mouvement de déflexion, dans le cas de la (figure 21) , est donc horizontal et les bobines
considérées sont dites horizontales.
Naturellement, les
deux bobines doivent être connectées en série de telle façon que les champs
créés par elles aient la même direction, ce qui fait que le champ global est la
somme des deux.
Les bobines
verticales, se comportent de façon analogue, en créant un champ dont les lignes
de force traversent le col du cathoscope en sens horizontal.
Les bobines de
déviation verticales sont enroulées sur un tore (anneau) de ferrite comme le
montre la (figure 22) et sont placées immédiatement
derrière les bobines de déviation horizontale mais isolées de celles-ci par un
film de plastique.
Le tore en ferrite
améliore les performances des bobinages en canalisant le champ magnétique et en
le faisant passer à l’intérieur du col du tube comme le montre la (figure 23) .
La caractéristique
des bobines de déflexion est la sensibilité qui se mesure en mm/mA pour une
tension anodique donnée sur le cathoscope.
Elle exprime de
combien de mm se déplace le point lumineux de sa position centrale quand la
bobine est parcourue par un courant continu de 1 mA.
La sensibilité varie
avec le type de bloc utilisé et est aussi différente pour les bobines
verticales et horizontales d’un même bloc.
C) Distorsions et
corrections
Comme les bobines de
déviation sont parcourues par des courants relativement importants, elles
finissent par s’échauffer ce qui provoque une augmentation de leur résistance
ohmique. Ceci a pour conséquence de faire diminuer le courant qui les traverse
et par là même, de diminuer l’amplitude du balayage. Ceci se traduit sur
l’écran par une diminution des dimensions de l’image. Pour éviter ce phénomène,
on introduit en série avec les bobines, une CTN dont la valeur ohmique diminue
avec la température. L’ensemble bobine et CTN conserve, de ce fait, une
résistance à peu prés constante en fonction de la température.
Pour améliorer cette
compensation, cette CTN est collée au bobinage.
De part la courbure
de l’écran qui n’est pas sphérique, il se produit une distorsion de la
géométrie de l’image due au fait que la déviation sur l’écran est de plus en
plus importante lorsque l’on s’éloigne du centre de l’écran, ceci pour le même
angle de déviation (figure 24).
Pour corriger ce
défaut, on fait passer dans les bobines de déflexion, un courant en dent de
scie ayant une forme de S (figure 25) .
La variation du
courant de déviation est alors plus rapide dans la partie qui correspond au
balayage du centre de l’écran alors qu’elle est plus lente ailleurs.
La surface
pratiquement plane de l’écran introduit un autre type de distorsion due au fait
que tous les points de cet écran ne sont pas situés à la même distance du canon
électronique. Il en découle une distorsion en coussin comme le montre la (figure 26) .
Ce défaut est
corrigé par l’adjonction sur le déviateur de petits aimants (deux ou quatre
selon les cas) dont le champ magnétique se superpose à celui des bobines. Le
réglage de positionnement de ces aimants se fait en regardant l’écran de façon
à obtenir la meilleure géométrie possible.
Une mauvaise
conception du bloc de déviation ou une mauvaise adaptation entre celui-ci et le
tube cathodique peut conduire à une déviation en tonneau (figure
27) .
Ce défaut vient de
ce que les champs verticaux et horizontaux ne sont pas perpendiculaires en tous
points de l’écran.
On remédie à ce
défaut par une technique de bobinage spéciale qui adapte le déviateur au type
de tube cathodique qu’il doit équiper. Les petits aimants placés sur le
déviateur peuvent comme dans le cas de la distorsion en coussin, rectifier de
légères déformations en tonneau.
Si les quadrillages
sont inclinés (figure 28) , il s’agit bien entendu, d’un
bloc de déviation qui a tourné autour du col du tube. Il suffit de le faire
tourner de l’angle nécessaire pour que les lignes de la grille soient
horizontales et verticales et de le bloquer dans cette position à l’aide du
collier de fixation.
Une déformation en
trapèze (figure 29) peut également se produire
lorsqu’une des bobines de déflexion comporte des spires en court circuit ce qui
provoque un déséquilibre du champ magnétique.
IV – Les circuits
de synchronisation
La (figure
30) rappelle le schéma synoptique de cette partie du téléviseur.
Ces circuits de synchronisation
ont donc deux rôles essentielles, en premier lieu d’extraire les tops de
synchronisation du signal vidéo, c’est ce qui est réalisé par le séparateur de
synchronisation, et d’autre part, de séparer les tops lignes des tops trames de
façon à les envoyer sur les bases de temps correspondants, c’est le rôle du
trieur de tops.
A) Séparation des
signaux de synchronisation
Après avoir amplifié
le signal vidéo, il est nécessaire, pour synchroniser les bases de temps, de séparer
les signaux de synchronisation du signal du signal modulation images. Nous
avons vu, dans les précédents chapitres que ces deux genres de signaux
occupaient des niveaux de modulation différents.
La séparation
consistera donc à écrêter le signal vidéo, en ne laissant passer que les tops
qui seront ensuite amplifiés, triés (tops lignes et tops trames), et dirigés
vers les bases de temps correspondantes.
La séparation doit
être suffisamment efficace, pour que les tops ne soient pas influencés par la modulation
du signal images. De plus, il faut absolument éviter toute rotation de phase
dans le séparateur, pour conserver aux tops, leur durée et leur espacement
constants. Par contre, une légère déformation des signaux n’est plus nuisible.
La séparation étant
fondée sur une différence d’amplitude, il suffit pour l’obtenir d’une simple
diode à seuil. On a employé également des pentodes dont l’avantage était
d’amplifier en même temps les tops. On emploie également des transistors ou
même des circuits intégrés.
Parmi les multiples
circuits connus, on peut faire une première distinction entre ceux qui opèrent
une simple séparation, et ceux qui servent en même temps d’amplificateurs.
1) Séparateur à
diode
Si l’on dispose d’un
signal comme celui qui est indiqué dans la (figure 31) ,
ayant une polarité négative ou positive, mais avec toutes les impulsions de
synchronisation au même niveau, il est possible d’avoir la forme de séparation
la plus simple.
La diode est placée de
manière à n’être conductrice que durant les crêtes du signal de
synchronisation, donc, seulement lors de ces périodes, l’anode de la diode doit
être positive par rapport à la cathode, ou vice versa, la cathode négative par
rapport à l’anode.
Une source de
tension continue V
de quelques volts, inférieure ou égale à l’amplitude des crêtes formant le
signal de synchronisation, est nécessaire pour polariser la diode (figure 31) .
De cette manière, si
le signal vidéo est négatif (figure 31 a) , la diode D
n’est conductrice que lorsque son anode sera moins négative que sa cathode donc
que - V ,
c'est-à-dire pendant les impulsions de synchronisation.
Dans le cas d’un
signal positif (figure 31 b) , il suffit de retourner la
diode D et d’inverser la tension de polarisation V .
Ces circuits
exigent, pour fonctionner, que les crêtes des impulsions de synchronisation
soient toutes au même niveau et précisément à une tension nulle : le signal
doit donc être complet avec sa composante continue, c’est pourquoi, le circuit
de la (figure 31) est presque toujours précédé d’une
diode restituant la composante continue : le circuit complet est donné
dans la (figure 32) .
Les montages que
nous venons de voir utilisent une diode en série dans le circuit, la (figure 33) donne le schéma d’un séparateur par diode en
parallèle.
L’anode de la diode
D est polarisée négativement à - V,
tension qui est au maximum égale à l’amplitude des tops de synchronisation
contenu dans le signal vidéo.
La diode D est donc
bloquée pendant tout le temps que durent ces tops de synchronisation et
conductrice pour le signal vidéo proprement dit, la cathode de la diode étant
alors plus négative que son anode. Ce signal vidéo est donc éliminé à la masse
et on obtient en sortie les signaux de synchronisation clampés sur la
tension - V .
Dans tous ces
séparateurs à diode, nous avons vu que la valeur de la tension de polarisation
V
de la diode est très critique et doit être inférieure ou égale à l’amplitude
des tops de synchronisation.
Le gros problème est
que l’amplitude du signal et donc des tops appliqués au séparateur varie
largement en fonction du champ reçu à l’antenne, du réglage de contraste…. Ceci
entraîne que de tels montages laissent parfois passer non seulement les tops de
synchronisation désirés mais aussi une partie de la modulation (figure 34) .
Cet inconvénient
ainsi que la nécessité de fournir à la diode, une tension de polarisation peut
facile à réaliser, font que ces séparateurs à diodes sont en fait très peu
employés.
On leur préfère des
circuits qui effectuent en même temps une amplification des tops de synchronisation
extraits. Ce fut le cas des séparateurs à triodes ou pentodes très employés à
l’origine.
2) Séparateurs à
triode ou pentode
On emploie de
préférence des tubes amplificateurs pour faire la séparation, car en plus du
fait que cette opération s’effectue plus aisément qu’avec une diode, on
recueille sur la plaque des tops amplifiés.
Le fonctionnement
est simple avec une triode ou une pentode, dans le cas d’une polarité négative (figure 35) . La
cathode étant au potentiel masse, l’espace grille cathode va jouer le rôle
d’une diode, et restituer la composante continue.
On règle la tension
plaque de façon à ce que la partie modulation image tombe au-delà du cut- off.
Ainsi, seuls les tops seront amplifiés. On recueille sur la plaque des tops
négatifs.
Dans le cas d’une
polarité positive (figure 36) , le fonctionnement est moins satisfaisant.
La séparation est faite ici, en utilisant la saturation du courant plaque.
C’est pourquoi on
préfère la pentode, dont la saturation est beaucoup plus nette que dans la
triode.
Le tube est polarisé
au voisinage du cut-off et la modulation image est écrêtée par zéro de grille.
Les tops recueillis
sur la plaque sont positifs.
Mais il va falloir
mettre à l’entrée une diode de restitution de la composante continue et de plus
intercaler en série, dans la grille, une forte résistance (0,5 à 1 M)
. La grille, en effet est fortement positive pendant la modulation vidéo.
Le courant de grille
crée une chute de tension dans la résistance R en série dans la grille, ce qui
à pour effet de maintenir celle-ci au potentiel zéro. On a intérêt à donner à
cette résistance la plus grande valeur possible, malheureusement, elle
constitue avec la capacité d’entrée un circuit intégrateur (filtre passe bas)
qui peut réduire la bande passante de la séparatrice. Il va s’ensuivre une
déformation des tops, pouvant amener une mauvaise synchronisation. Il faut donc
faire un compromis et la valeur de cette résistance est généralement de l’ordre
de 500 k
ou 1 M
.
3) Séparateurs à
transistors
Ces montages
utilisent un transistor qui passe du blocage à la saturation selon le niveau du
signal qu’il reçoit.
Un transistor ne
nécessitant pas un signal de commande de forte amplitude, le signal vidéo est
en général prélevé au niveau de l’étage adaptateur d’impédance de
l’amplificateur vidéo.
La (figure
37 a) donne un schéma type de séparateur à transistor utilisant un NPN.
La polarisation de base
du transistor est assurée par la résistance R
qui a une valeur telle qu’en absence de signal, le transistor se trouve
pratiquement à la saturation donc avec un courant I
important. Dans ces conditions, la tension de collecteur V
est minimale (inférieure à 1 volt) tandis que la tension de base est à sa
valeur maximum (environ 0,6 volt).
Voyons ce qui se
passe lorsque l’on applique à la base du transistor le signal vidéo qui, bien
entendu, devra avoir les impulsions de synchronisation tournées vers le haut,
c'est-à-dire le signal Ve représenté (figure 37 b).
Il faut d’abord
remarquer qu’en raison de la présence du condensateur C et de la jonction base
émetteur semblable à une diode, le circuit fonctionne en restaurateur de la
composante continue.
En conséquence, les
crêtes positives des impulsions de synchronisation sont toutes portées à la
valeur de tension que la base prend dans les conditions de repos, c'est-à-dire
V =
0,6 volt.
De plus, en raison
de la résistance R, le signal V
arrivant sur la base du transistor sera atténué par rapport au signal Ve
injecté, il se présente donc comme sur la (figure 37 c)
.
Ainsi, on peut
affirmer que pendant les impulsions de synchronisation, c'est-à-dire pendant
les intervalles T1, le transistor continue à demeurer pratiquement dans les
conditions de repos, c'est-à-dire à la saturation avec le courant de collecteur
I
maximum et la tension de collecteur V
minimale.
Dés que cesse
l’impulsion de synchronisation, la tension Ve prend des valeurs moins
positives. En conséquence, la tension de base (figure 37 c)
descend à zéro et devient négative portant le transistor au blocage.
Dans ces conditions,
le courant de collecteur s’annule et la tension de collecteur devient égale à
la tension d’alimentation V.
Le blocage du
transistor se maintient jusqu’à l’arrivée de l’impulsion de synchronisation
suivante, c'est-à-dire pendant tout le temps de T.
On obtient en sortie
des créneaux synchronisés avec les tops de synchronisation d’amplitude plus que
suffisante (environ + V)
pour commander les circuits suivants (figure 37 e) .
Les impulsions de
sortie obtenues sont négatives (dirigées vers le bas). Pour les obtenir positives,
il suffit d’ajouter un étage inverseur (figure 38) .
A noter enfin que le
circuit peut être réalisé avec des transistors de type PNP. Dans ce cas, ils
devront être alimentés avec une tension négative et le signal vidéo appliqué à
l’entrée devra avoir les impulsions de synchronisation dirigées vers le bas.
Le circuit sera
ensuite suivi du réseau habituel pour trier les impulsions de ligne de celle de
trame.
Actuellement, la
séparation est de plus en plus assurée par des circuits intégrés qui effectuent
en outre d’autres fonctions telles que le triage des tops trames par
intégration, l’oscillation lignes avec comparateur de phase.
4) Séparateur à
circuits intégrés
La (figure
39) donne le schéma synoptique des fonctions réalisées par un circuit
intégré très employé : le TBA 950 F.
Nous examinerons que
la partie qui nous intéresse. Le signal vidéo composite prélevé au niveau de la
platine vidéo arrive vers la cosse 5 du circuit intégré TBA 950 F qui constitue
l’entrée du séparateur de synchronisation. Celui-ci, outre son rôle de
séparation comporte également un circuit ne nécessitant aucun composant externe
qui filtre les signaux de synchronisation en éliminant toute distorsion et tout
parasite.
Ces signaux sont
envoyés d’une part, sur un montage intégrateur qui extrait les tops trames
disponibles sur la cosse 7 et d’autre part, sur le comparateur de phase.
Celui-ci compare la
fréquence du signal en dent de scie engendré par l’oscillateur lignes local
avec celle des tops de synchronisation lignes venant de l’émetteur et crée une
tension qui corrige éventuellement la fréquence de l’oscillateur. Un limiteur
détermine la plage de rattrapage en fréquence.
Ce circuit intégré
comporte également un étage de commutation dont la fonction est la
suivante :
Quand les deux
signaux fournis par le séparateur de synchronisation et l’oscillateur sont en
synchronisme, un transistor saturé est mis en parallèle avec la résistance
intégrée de 2 k
entre les cosses 1 et 9. La constante de temps du réseau de filtrage à la cosse
4 diminue et par conséquent réduit le temps d’action du comparateur de phase à
une plage très étroite autour de la fréquence lignes (environ
25 Hz). Ce dispositif assure une opération de
protection contre toute perturbation parasite.
B) Tri des tops
de synchronisation
Les impulsions de
synchronisation ayant été séparées de la modulation images, il faut maintenant
faire un tri entre les tops de lignes et les tops images, de façon à n’envoyer
sur chaque base de temps que les tops la concernant.
Or, ces tops ont
tous la même amplitude. Ils diffèrent seulement par leur durée beaucoup plus
grande pour les tops images que pour les tops lignes. Le système le plus
employé pour séparer des impulsions courtes et des impulsions longues, consiste
à associer un circuit différentiateur (ou dérivateur), et un circuit
intégrateur.
1) Circuits
différentiateurs et intégrateurs
Examinons le circuit
RC de la (figure 40) utilisé très souvent pour effectuer
la liaison(ou couplage) entre étages.
On dit très souvent,
pour simplifier, qu’un tel montage bloque la composante continue du signal
injecté à l’entrée, alors qu’il laisse passer les tensions alternatives.
Voyons quel sera son
comportement en présence d’un créneau que l’on peut considérer comme étant la
somme d’un front de montée et d’un front de descente raides (figure 41 a) .
Ces formes d’onde
sont très simples à réaliser : un circuit formé d’une source de tension,
d’un interrupteur et d’une résistance permet de les générer en manoeuvrant
l’interrupteur.
Le circuit de
couplage à résistance capacité doit transmettre un front raide de tension, ce
qui revient à dire, une tension continue qui varie instantanément de zéro à x
volts (figure 41 b) .
A l’instant T,
la tension V
passant brusquement a une valeur maximum, le condensateur C laisse passer ce
brusque flanc de tension. On retrouve en sortie cette variation, mais après un
temps plus ou moins long, la tension V
redevient nulle car le condensateur s’est chargé et ne laisse plus passer aucun
courant.
La rapidité avec
laquelle la tension à la sortie du circuit de couplage retombe à zéro, dépend
du produit de la résistance R et de la capacité C. le facteur = RC, ou constante de temps du circuit,
exprime en un certain sens l’aptitude d’un couplage à transférer les tensions
alternatives. La constante de temps
se mesure en secondes, millisecondes ou
microsecondes, par exemple, si R est en M
et C en pF, RC est en
s.
A titre d’exemple,
supposons que l’on injecte une tension rectangulaire V
de 50 Hz à l’entrée du montage et observons quelle est la forme des tensions V
obtenues en sortie suivant les valeurs des composants RC, donc de la constante
de temps
du montage comparée à la période T du signal
injecté (figure 42) .
L’onde rectangulaire
de sortie devient trapézoïdale, puis triangulaire pour finir en impulsions à chaque
front d’onde. On obtient alors un dispositif qui fournit une indication de la
variation du signal d’entrée, ou encore, un circuit différentiateur.
Naturellement, les propriétés différenciatrices d’un circuit dépendent de la fréquence du signal
examiné, la
constante de temps devant être environ le 1/10e de la période, si
l’on veut une différenciation efficace.
Pour différentier
les impulsions de synchronisation en TV, il faut une constante de temps RC
d’une dizaine de microsecondes (par exemple, avec une capacité de 25 pF, une
résistance de 0,4 M
serait nécessaire).
Le comportement d’un
circuit composé d’une résistance comme organe de liaison (ou couplage) suivie
d’une capacité à la masse est totalement différent.
Dans ce cas, les
tensions continues peuvent passer sans être affectées, alors que toute
variation trouve un obstacle dans la présence du condensateur qui, pour les
composantes alternatives, se comporte comme un court circuit.
Une forme d’onde
rectangulaire applique à un circuit du modèle de la (figure
43) fournit une sortie rectangulaire, seulement si C = 0 , plus C est
grand, et plus la tension de sortie met du temps à atteindre la nouvelle
valeur.
On obtient en sortie
une onde assez curieuse constituée de courbes dites exponentielles tout à fait
semblables aux formes arrières des ondes différentiées.
Plus la constante de
temps = RC du circuit est grande par rapport à la
période du signal injecté, plus l’amplitude de la forme d’onde en sortie est
petite et déformée par rapport à la forme d’onde originale (figure
44) .
Ce montage constitue
un véritable filtre passe bas qui permet le passage des composants continues du
signal, faisant par contre obstacle aux courants alternatifs, et cela d’autant
plus que leur fréquence est plus élevée.
Si l’on applique à
ce montage des créneaux assez espacés, on obtient en sortie des impulsions
déformées (figure 45 a) .
Mais si les créneaux
sont rapprochés l’un de l’autre, la capacité n’a pas le temps de se décharger
et la tension à ses extrémités est toujours croissante : on a intégration
de la forme d’onde (figure 45 b) .
Ces considérations
autorisent à concevoir un circuit qui permettent le triage et la séparation des
impulsions de synchronisation de trame, de celles de lignes, du fait que
celles-ci n’ont pas la même fréquence.
2) Trieurs de
tops de synchronisation
Le signal sortant de
l’étage de séparation est appliqué simultanément à un circuit intégrateur et à
un circuit différentiateur (figure 46) . A la sortie du
premier circuit( intégrateur), on obtient des impulsions triangulaires à la
fréquence trame (V
), alors qu’à la sortie du second circuit (différentiateur) ressortent les tops
lignes différentiées (V
)
.
La (figure
46) est purement indicatrice , car les signaux de synchronisation
image sont plus complexes , mais l’idée de base est bien là. La seconde cellule
du circuit intégrateur sert à aplanir la dent de scie comme on le voit (figure 46 - V)
.
La différentiation
des signaux de synchronisation de lignes est moins essentielle, parfois même,
on a intérêt à maintenir telle quelle l’impulsion de synchronisation. Dans ce
cas, il suffit d’augmenter la capacité de couplage en la portant à 500 pF.
Dans le cas du
standard français 819 lignes où le top trame ne s’étend pas sur plusieurs
lignes (figure 47 a) , mais dont la durée est tout de
même plus grande qu’un top ligne, l’intégration crée pour ce top trame une dent
de scie d’amplitude nettement supérieure à celle correspondant à un top lignes (figure 47 b) . Il suffit alors que la base de temps trame
soit conçue de manière à être sensible à cette amplitude de tension et
insensible aux tops lignes intégrés, d’amplitude plus faible.
Dans bien des cas,
les deux cellules d’intégration et de différentiation sont complétées par des
étages de mise en forme des signaux de synchronisation. Ces étages
complémentaires servent à nettoyer les tops des éventuelles déformations qu’ils
pourraient avoir. Le schéma de la (figure 48) en donne
un exemple.
Le transistor T
est bloqué pendant tout le signal vidéo et ne conduit que pour les tops de
synchronisation. Ceux-ci apparaissent inversés sur le collecteur du collecteur
du transistor. Les tops trames sont extraits grâce à la cellule d’intégration
présente dans le circuit de base de T
.
Cette cellule est suivie de l’étage formé par le transistor T
qui effectue leur mise en forme. Les impulsions trames sont obtenues en lancées
négatives sur le collecteur de T
débarrassées de toute impureté.
Les tops de
synchronisation lignes obtenus sur le collecteur de T
sont envoyés tels quels vers la base de temps lignes afin de la synchroniser.
Il n’est pas utile
en règle générale d’éliminer les signaux de synchronisation trames arrivant sur
la base de temps lignes car cette base de temps est conçue pour fonctionner aux
alentours de la fréquence lignes. Les tops trames, de fréquence beaucoup plus
basse, n’influent pas sur son comportement.