Détection – Amplification vidéo – Réception du son
I La détection vidéo
Dans la
quasi-totalité des téléviseurs, cette détection (appelée aussi démodulation) se
fait à l’aide d’une diode.
Le signal FI vidéo qui
arrive aux bornes du détecteur a la même forme que la tension HF émise par
l’émetteur, aux distorsions prés, seule la fréquence de la porteuse ayant été
changée dans l’étage convertisseur.
Le rôle de la
détection est d’éliminer toute trace de tension FI pour ne conserver que le
signal vidéo qui constitue l’enveloppe de ce signal FI modulé.
La (figure
1) montre le type de signal présent à l’entrée de la détection (moyenne
fréquence modulée) et le signal à obtenir en sortie, c'est-à-dire le signal
vidéo.
On remarque sue
cette (figure 1) que l’on peut distinguer deux sortes de
détection : la détection positive qui ne conserve que l’enveloppe
supérieure du signal modulé et la détection négative qui ne conserve que
l’enveloppe inférieure.
Notons également que
le signal d’entrée illustré sur la (figure 1) représente
le cas d’une modulation positive comme c’est le cas en France.
A – Fonctionnement
Les circuits
fondamentaux de détection sont au nombre de deux (figure 2)
.
Lorsque la
résistance R et le condensateur C sont disposés en parallèle et que la diode D
se trouve en série entre les bornes d’entrée et de sortie, la détection est de
type série (figure 2 a) .
En connectant le
condensateur C à la place de la diode et celle-ci en parallèle sur la
résistance R (figure 2 b) , on obtient une détection
parallèle.
Nous savons qu’une
diode présente une résistance très faible dans le sens direct.
Supposons que cette
résistance interne soit très petite par rapport à R et que l’on injecte à
l’entrée de la détection série (figure 2 a) une tension
sinusoïdale Ve.
Pendant l’alternance
positive de la tension Ve, la diode D est passante et sa résistance interne est
négligeable, le courant circule dans R et détermine à ses bornes une tension
presque égale à la valeur de crête de la tension alternative car le
condensateur C en parallèle sur la résistance R se charge progressivement à
cette valeur de crête. Ensuite, la tension Ve décroît, s’annule, et devient
négative.
La diode D ne
conduit plus, le circuit peut être considéré comme ouvert (résistance inverse de
la diode très élevée) et le condensateur C se décharge lentement dans R.
En choisissant des
valeurs élevées pour R et C, la tension aux bornes du condensateur C n’a pas le
temps de varier fortement avant l’arrivée des alternances positives suivantes
et l’armature du condensateur côté cathode reste positive par rapport à la
masse.
A l’alternance
positive suivante, l’anode de la diode D sera donc négative par rapport à sa
cathode et aucun courant ne circulera excepté la faible intensité nécessaire
pour compenser la décharge du condensateur C.
Ces explications
sont résumées dans la (figure 3) où sont représentées
pour les trois premières périodes la tension Ve injectée, le courant dans la
diode et la tension Vs de sortie.
On vérifie bien que
le courant traversant la diode est assez important au démarrage lors de la
charge du condensateur alors qu’aux périodes suivantes, il compense uniquement
la perte de charge du condensateur.
On remarque
également que la tension aux bornes de R reste très proche de la valeur de
crête de la tension révélée.
En mesurant la
tension détectée avec un voltmètre à courant continu de résistance interne très
élevée, on remarque que celle-ci est fonction de la valeur de R. En effet, la
diode n’a pas une résistance interne nulle dans le sens direct (conduction), ce qui
provoque, puisque
n’est plus négligeable devant R, une division de la chute de potentiel dans les
deux résistances,
(de la diode) et R.
De plus, si la
résistance est faible, le condensateur C se décharge plus rapidement entre deux
alternances positives successives.
B – Amortissement
provoqué par la détection
Bien entendu, le
montage détecteur se trouve comme nous l’avons vu en charge dans le secondaire
du dernier transformateur FI. De ce fait, il provoque un amortissement de ce
circuit oscillant car cette charge est comparable à une résistance : ceci
a pour effet d’élargir la bande passante tout en réduisant le facteur de
qualité Q du circuit. On démontre mathématiquement que pour une valeur
identique de la résistance R, la détection série amortit moins le circuit que
la détection parallèle. C’est d’ailleurs cette première que l’on rencontre dans
la plupart des récepteurs.
C – Le circuit de
détection série en télévision
Pour la vidéo fréquence,
les fréquences que doit révéler le circuit de démodulation, s’étendent du
courant continu à plusieurs mégahertz(7 MHz pour le 625 lignes – 10 MHz pour le
819 lignes), cela est nécessaire pour que les brusques variations d’intensité
lumineuse soient bien transmises une fois transformées en courant électrique.
Comme nous l’avons
vu, R doit avoir une valeur élevée, toutefois, la constante R x C ne doit pas
être trop grande pour que la charge du condensateur puisse suivre la modulation
(figure 4) .
Dans cette (figure 4) est représenté d’une part un signal FI modulé Ve
injecté à l’entrée de la détection, et d’autre part, les différentes allures de
la tension de sortie Vs récupérée en sortie, selon les valeurs de la constante
de temps de décharge RC du circuit. Dans cette figure, le produit(RC)
est beaucoup trop faible, la tension de sortie suit les variations du signal
FI.
Le produit (RC)
est plus important, le condensateur a le temps de se décharger entre chaque
pointe du signal FI, il en découle un signal de sortie très découpé ne
reflétant pas la modulation.
En augmentant
considérablement la constante de temps pour arriver à la valeur (RC) ,
on constate que la décharge du condensateur ne suit plus les variations trop
rapides de l’enveloppe.
Le meilleur résultat
est obtenu par la valeur (RC)
qui réalise un compromis entre ces cas limites.
Nous voyons tout de
suite l’importance que requiert le choix des valeurs de R et C pour obtenir une
détection n’introduisant pas une distorsion trop élevée. Ces valeurs sont très
critiques et sont choisies en opérant certains compromis. En pratique, c’est
souvent l’expérimentation qui fixe les valeurs exactes à employer.
D – La détection
parallèle en télévision
Le montage détection
parallèle de la (figure 2b) constitue quant à lui un
circuit de clamping où le condensateur C est chargé à la valeur maximal de la
tension Ve. Cette valeur maximum varie puisqu’il s’agit en fait de la tension
de modulation et l’on retrouve aux bornes de la résistance R le signal FI ainsi
que l’enveloppe détectée (figure 5) calés sous le zéro
puisque dans ce cas, le potentiel de référence est la masse.
Avec un tel détecteur,
on doit ensuite filtrer le résidu FI entre la détection et l’amplificateur
vidéo à l’aide d’un condensateur qui écoule les moyennes fréquences à la masse.
Ce type de détection
reste néanmoins peu employé surtout à cause de l’amortissement qu’il provoque.
E – Polarité de
la tension obtenue
La démodulation fait
apparaître aux bornes de R, non seulement les fréquences vidéo servant à
reformer une image visuelle, mais encore à révéler les tensions de
synchronisation.
Deux procédés de
modulation du cathoscope par le signal vidéo sont possibles : modulation
par le wehnelt (grille), ou la modulation par la cathode.
Supposons que l’on
désire un point lumineux sur l’écran. En attaquant le wehnelt, il faut lui
appliquer une tension positive de manière à moins le polariser, par contre, en
attaquant la cathode, il faut une tension négative qui, en se reportant sur le
wehnelt, le rendre moins négatif.
Il faut retenir que,
selon les récepteurs, on a besoin d’obtenir à la détection un signal vidéo qui
soit positif ou négatif. Il suffira de changer le sens de la diode de détection
pour obtenir ce résultat (figure6) .
Le choix de la
polarité est également fonction du nombre d’étages amplificateurs qui suivent
cette détection surtout si ceux-ci sont inverseurs comme c’est le cas d’un
transistor lorsque l’on injecte le signal sur sa base et que la sortie se fait
sur le collecteur (montage émetteur commun).
En résumé, le sens
choisi pour la diode de détection dépend du mode de modulation du cathoscope,
des étages contenus dans l’amplificateur vidéo et du type de modulation
positive ou négative choisi à l’émission. La (figure7)
donne quelques exemples qui illustrent ces différents cas.
En modulation négative
où les maxima d’amplitude correspondent au noir et aux tops de synchronisation
et ou les minima correspondent au blanc, il faut inverser la diode de détection
pour avoir une image correcte sur l’écran, c'est-à-dire pour qu’un blanc
corresponde bien à un blanc et non à un noir, auquel cas l’image serait
semblable à un négatif photographique.
La (figure
8) donne un exemple de détection dans le cas d’une modulation négative.
F – Importance de
la diode de détection
Tous les raisonnement
tenus jusqu’à présent supposent que la diode de détection a des
caractéristiques idéales.
Ce n’était pas le
cas notamment des diodes à vide dont la résistance interne dans le sens direct
n’est pas négligeable.
Ces diodes à vide
ont très vite été remplacées par les diodes à pointes telles que OA 70, OA 85,
OA 90, SFD 116 dont la résistance interne dans le sens direct est très faible
(de l’ordre de 10 à 100 )
bien que leur résistance en inverse soit un peu plus faible que pour les tubes
à vide.
En outre, la
caractéristique directe Id en fonction de Vd fait un coude très prés de zéro ce
qui favorise la détection des signaux de faibles amplitudes. La (figure 9) donne le fonctionnement comparé d’une diode à
vide et d’une diode à pointe.
On se rend
immédiatement compte de la supériorité des diodes à pointe sur les diodes à
vide qui ne détectent que les maxima des signaux forts, ignorant totalement les
signaux faibles. C’est la raison pour laquelle ces diodes à pointe sont universellement
adoptées.
II – Nombres complexes
A – Définition
Dans un système
d’axes orthonormés ox, oy définissent un plan, un vecteur peut être défini, soit par ses projections sur
chacun des axes (figure 10 a) , soit par son module m et
l’angle
qu’il fait avec l’un des deux axes
généralement, on choisit l’axe ox (figure 10 b) .
On peut utiliser
également une notation algébrique appelée NOTATION COMPLEXE qui simplifie cette
définition.
Pour ce faire, on
est amené à utiliser le nombre j (les électroniciens l’appellent j, les
mathématiciens le nomment i).
La notation complexe
utilise en fait les projections du vecteur sur les deux axes ox et oy.
Le nombre complexe, généralement
appelé z, se présente sous la forme :
z = a + j b
a est la partie réelle du nombre complexe z .
C’est la valeur de la projection du vecteur sur l’axe ox dont le vecteur unitaire est
.
b est la partie imaginaire du nombre complexe
z. C’est la valeur de la projection du vecteur sur l’axe oy dont le vecteur unitaire est
.
Cette forme
d’écriture est très utile pour calculer les impédances des circuits composés de
résistances, selfs et condensateurs branchés en série ou en parallèle.
Mais pour faire ces
calculs, il est indispensable de savoir faire les opérations élémentaires avec
les nombres complexes.
B – Egalité de
deux nombres complexes
Si l’on considère
deux nombres complexes :
z = a
+ j b
z’ = a’ + j b’
Ils seront égaux s’ils
ont même partie réelle et même partie imaginaire.
Pour que z = z’ = a
+ j b = a’ + j b ‘, il faut que a = a’ b
= b’
C – Addition de
deux nombres complexes
Soit deux nombres
complexes z = a + j b et z’ = a’ + j b’
La somme de deux
nombres complexes est un nombre qui a pour partie réelle la somme des parties
réelles des complexes z et z’ et pour partie imaginaire la somme des parties
imaginaires des complexes z et z’.
z + z’ = (a
+ a’) + j (b + b’)
D – Multiplication
de deux nombres complexes
Soit deux nombres
complexes z = a + j b et z’ = a’ + j b’.
Le produit de ces
deux nombres est égal à :
z x z’ = (a + j b) (a’ + j b’) = aa’ + jab’ +
jba’ + jbb’
or, on admet
mathématiquement que j =
-1
ce qui entraîne jbb’
= (-1) x bb’
donc zz’ = aa’ – bb’
+ j ( a’b + ab’)
Le produit de deux
nombres complexes est un nombre complexe qui a pour partie réelle le produit de
leurs parties réelles (aa’) moins le produit de leur partie imaginaire (bb’),
plus une partie imaginaire composée de la somme des produits des parties
réelles et imaginaires de l’un et de l’autre (a’b + ab’).
E – Module et
argument d’un nombre complexe
Le module d’un
nombre complexe z = a + jb, qui est égal à la longueur du vecteur est donné par l’égalité :
Module de z =
Il est égal à la
racine carrée de la somme du carré de la partie réelle a de z et du carré de la
partie imaginaire b de z.
On le représente
généralement par le nombre z encadré de deux traits verticaux :
=
L’argument d’un nombre
complexe z = a + jb est en fait l’angle que forme le vecteur
avec l’axe ox.
On démontre que tg =
=
La tangente de cet
angle (c'est-à-dire le rapport entre le sinus et le
cosinus de cet angle) est égale au rapport entre la partie imaginaire b de z et
sa partie réelle a.
L’argument d’un
nombre complexe z s’écrit Arg z, donc :
Arg z = avec tg
=
Lorsqu’on a calculé
la valeur du rapport , il suffit de regarder dans les tables
trigonométriques qui fournissent immédiatement la valeur de l’angle
. La plupart des machines à calculer actuelles
donnent également le résultat.
F – Impédances
complexes
La notation en
complexes permet d’utiliser la loi d’ohm dans le cas de grandeurs alternatives
et non plus seulement en courant continu.
On a U = Z
I
Z est l’impédance
complexe (exprimée en ohm). Son module que multiplie l’intensité du courant
permet d’obtenir la valeur de la tension.
Son argument
introduit le déphasage qui existe entre la tension et le courant.
1) Résistance
pure
L’impédance complexe
Z
d’une résistance pure est égale à la valeur R de cette résistance : ce
nombre complexe ne comporte pas de partie imaginaire car la tension aux bornes
de la résistance est en phase avec le courant qui la traverse (figure
11 a) .
Z = R
La valeur de cette
impédance c'est-à-dire le module de l’impédance complexe est égal à R.
En effet, =
= 0
L’argument de Z
est égal à :
tg =
= 0
donc
= 0
On vérifie bien que
la tension est en phase avec le courant ( =
0).
2) Inductance
pure
L’impédance complexe
Z
d’une inductance pure L est égale au produit de cette inductance L par la
pulsation
que multiplie j.
Z = j L
Ce nombre complexe
est un imaginaire pur , c'est-à-dire qu’il ne comporte pas de partie réelle,
ceci provient du fait que la tension est déphasée en quadrature avance par
rapport au courant qui traverse la self (figure 11 b) .
Le module de ce
nombre complexe c'est-à-dire la valeur de l’impédance est de :
=
= L
L’argument, donc le
déphasage entre tension et courant, est de :
tg
=
(infini)
Si l’on regarde les
tables trigonométriques, cela correspond bien à
= 90° .
3) Capacité
L’impédance complexe
Z
d’une capacité C est égale à l’inverse du produit de sa capacité C par la
pulsation
du courant qui la traverse que multiplie –
j : le signe négatif précédant le nombre j vient du fait que la tension
est alors en quadrature retard par rapport au courant I (figure
11 c) .
Z =
Valeur de
l’impédance Z :
=
=
Argument de Z :
tg =
(moins
l’infini)
Si l’on regarde les
tables trigonométriques, cela correspond bien à un angle de – 90°.
4) Circuit R L C
série
Considérons le
circuit R L C série de la (figure 12) :
L’impédance complexe
totale du circuit sera égale à la somme des impédances complexes de chaque
composant, d’où :
Z = Z +
Z
+
Z
Z = R + j
L
+
Ou encore en
regroupant les termes imaginaires (comportant j)
Z = R +
j ( L -
)
Le module de cette
impédance est égal à :
=
La valeur de ce module
dépend des valeurs respectives de L
et
. Si ces deux quantités sont égales, le module
de
se réduit à la valeur R. On dit alors que le
circuit est à la résonance : l’
impédance est minimale.
Le déphasage de la
tension sur le courant dépend également des valeurs respectives de L et
.
En effet tg =
L’angle peut être nul, positif ou négatif selon la
valeur du terme L
-
. Cet angle
peut varier par conséquent de + 90° à – 90°
selon les valeurs de L et C.
5) Circuit LC
parallèle
Si l’on considère le
circuit LC de la (figure 13) , on s’aperçoit que les
deux impédances Z
et Z
sont en parallèles.
L’association de
deux impédances complexes en parallèle répond aux mêmes lois que dans le cas de
deux résistances branchées en parallèle.
L’impédance
résultante à Z
et Z
en parallèle est donc égale à :
=
+
ou :
Z =
Soit :
Z = =
Nous avons vu
précédemment que j
= - 1
donc - j
= 1
D’où Z
=
En multipliant les
deux membres du rapport par j, on obtient :
Z =
Cette impédance
complexe ne comprend pas de partie réelle. Son module est :
=
Ce circuit étant un montage
très connu appelé circuit bouchon, on vérifie très facilement que son impédance
est maximum lorsque le dénominateur est nul, c'est-à-dire lorsque 1 - LC = 0
Soit =
donc
=
Comme = 2
F,
la fréquence pour laquelle l’impédance de ce circuit est maximale (appelée
fréquence de résonance) est égale à :
F =
Cette égalité
appelée formule de Thomson est très connue et très employée.
Il peut arriver que,
lors de calculs, on arrive à une impédance complexe qui se présente sous la
forme :
Z =
Pour supprimer la
partie imaginaire se trouvant au dénominateur ( c + jd ), il suffit de
multiplier les deux membres de la fraction par la partie conjuguée du
dénominateur, c'est-à-dire dans le cas présent par (c – jd).
Si le dénominateur
était de la forme c – jd, il conviendrait de multiplier par c + jd ; dans
notre exemple, on obtient :
Z = x
=
Le nombre complexe Z
se présente alors sous la forme : Z = A + jB
Avec A = et
B =
III – Amplification vidéo à lampes
La grosse difficulté
que nous rencontrons dans l’amplification vidéo est celui de la bande passante
qui doit s’étendre du continu jusqu’à environ 10 MHz dans le cas du 819 lignes
français. Son gain est compris entre 30 et 40 dB puisque l’amplitude du signal
détecté est de 1 V environ et que l’on doit attaquer le tube cathodique avec un
signal ayant une amplitude de plusieurs dizaines de volts.
Ces mêmes problèmes
se retrouvent que l’amplificateur soit à tubes ou à transistors.
Examinons tout
d’abord l’amplificateur à tubes.
L’amplification
diminue aux fréquences très basses et aux fréquences très élevées.
La cause en est, la
variation de réactance X = 1/C des capacités de liaison et de découplage,
pour les fréquences basses, et des capacités parasites pour les fréquences
élevées.
Ce problème qui se
pose en amplification sonore, et ici plus difficile du fait que l’on doit
amplifier sans atténuation, une bande beaucoup plus large de fréquences (10
MHz).
D’autre part, la
perte d’amplification aux fréquences extrêmes est toujours accompagnée d’une
rotation de phase qui va devenir catastrophique en télévision. En effet, alors
que l’oreille est peu sensible à la distorsion de phase, il n’en est pas de
même pour l’œil, et la phase de chaque signal et de ses harmoniques devra être
respectée.
A – Distorsion et
compensation aux fréquences basses
La chute
d’amplification et le déphasage aux fréquences basses sont dus au fait que la
réactance des capacités de liaison et de découplage, croît quand la fréquence
diminue.
Examinons le schéma
de la (figure 14) qui comprend deux capacités de
découplage de cathode (Ck) et d’écran (C)
et une capacité de liaison (Cℓ).
Les capacités de
découplage doivent court circuiter, au point
de vue alternatif, la résistance qu’elles shuntent, en d’autres termes X
= doit être négligeable devant R.
Or, puisque 1/C
croît quand
décroît, il arrive un moment où 1/C
est de l’ordre de grandeur de R. Une tension alternative va donc se développer
aux bornes de RC et il y aura baisse d’amplification due à la contre réaction
d’intensité développée dans la cathode ou l’écran.
On cherche donc à
augmenter la valeur de ces capacités, surtout celle de cathode qui ne sera pas
inférieure à 50 F.
Plus néfaste est la
capacité de liaison C.
Sa réactance doit être négligeable par rapport à la résistance de fuite de
grille R
.
Si elle augmente,
une tension alternative va se développer à ses bornes, et sur R on
n’aura plus que la tension :
V’ = V
Soit en
module :
= V
Si R = 500 k
et C
= 0,1
F
= 500 k
pour la fréquence f : 32 Hz
d’où
= V
=
Donc à 32 Hz, la perte
d’amplification est de 3 dB par rapport aux fréquences moyennes, et ,ce qui est
plus grave, le déphasage :
tg =
= 1
Le déphasage est
positif d’où l’avance de phase aux fréquences basses.
On cherche alors à
augmenter C
et R
mais pour R
,
on ne peut dépasser une certaine valeur indiquée par le constructeur de la
lampe, et pour C
,
plus la capacité est grosse, plus elle présente de capacités parasites par
rapport à la masse(qui sera néfaste aux fréquences élevées), et plus son
courant de fuite risque d’augmenter, provoquant une polarisation positive sur
la grille de l’étage suivant.
C’est pourquoi l’on
préfère monter un système de correction aux fréquences basses. Il consiste à
placer dans le circuit anodique une résistance Rc et un condensateur Cc en
parallèle (figure 15) , de telle façon que ce dernier
court circuite Rc aux fréquences moyennes et élevées.
La charge de plaque
est alors uniquement constituée par Rp. Mais quand la fréquence diminue, la
réactance de Cc devient notable, et la charge de plaque est alors constituée
par Rp en série avec l’ensemble Rc Cc. La charge augmente, d’où
l’amplification.
La (figure
16) met en évidence le pont obtenu avec Cc et R .
En choisissant Rc beaucoup plus grand que Rp et Cc de façon à satisfaire à
l’égalité :
Rp . Cc = R .
C
Le gain et la phase
pourront être maintenus à peu prés constants jusqu’à des fréquences très
basses.
B – Distorsions
et compensation aux fréquences élevées
La chute d’amplification
est ici due aux capacités parasites (capacité de sortie Cs de la lampe et
capacité d’entrée Ce de la lampe suivante). Normalement, leur réactance totale
doit être très grande par rapport à la résistance de charge sur laquelle elles
se trouvent en parallèle. Mais quand la fréquence augmente, cette réactance
diminue.
La charge de la
lampe n’est plus une résistance pure, mais une impédance dont le module diminue
( d’où perte d’amplification), et dont le déphasage augmente :
Zp =
En posant X : avec C = Cs + Ce
D’où le
module : =
Et le déphasage tg =
(il est négatif d’où un retard de phase aux
fréquences élevées).
Soit f
la fréquence pour laquelle on a :
Rp =
X =
L’impédance
devient :
=
=
Et le gain :
G = S =
=
Il a diminué de 3 dB
par rapport au gain nominal Go.
Et le déphasage ( tg
= 1) atteint :
= 45°
f est la fréquence
de coupure à 3 dB :
f =
d’où la formule plus commode : f
=
où f en
MHz , Rp en k
et C en pF
Ainsi, si l’on veut
une fréquence de coupure haute de 10 MHz avec des capacités parasites Cs = 5 pF
et Ce = 10 pF soit C = 15 pF, il faudra une charge de plaque :
Rp = =
1,06 k
Le gain nominal aux
fréquences moyennes sera, pour une lampe de pente S = 10 mA/V :
Go = S Rp = 10 x
1,06 = 10,6
Les capacités
parasites étant fixées, le seul moyen d’augmenter le rapport X/Rp serait de
diminuer Rp. Malheureusement, le gain est réduit par la même occasion.
On préfère alors
adopter un système de compensation par induction, qui, accordée avec les
capacités parasites sur une fréquence légèrement supérieure à la fréquence
supérieure que l’on désire amplifier, présentera une impédance plus élevée pour
cette fréquence et relèvera le gain du tube à l’extrémité de la bande.
1) Compensation
parallèle
L’inductance L
est mise en série avec la charge anodique. Elle se trouve ainsi en parallèle
sur les capacités des lampes (figure 17 a) .
La (figure
17 b) nous montre le genre de courbes obtenues pour différentes valeurs du
facteur de qualité Q du circuit anodique.
Q =
2 = 2
f 2
correspond à la fréquence maximum que l’on veut amplifier. On peut
adopter les formules suivantes :
R =
L
=
0,42
C
avec C = Cs + Ce
R en k
f 2 en MHz C
en pF L
en
H
Ainsi pour f 2 = 10
MHz et C = 15 pF , on aura :
R =
= 1,8 k
L
= 0,42
x
x
15 = 20,4
H
Le gain nominal aux
fréquences moyennes sera pour une lampe de pente : S = 10 mA/V :
Go =
S R =
10 x 1,8
= 18
La compensation
parallèle nous permet non seulement d’amplifier également les fréquences
moyennes et la fréquence élevée de 10 MHz, mais aussi d’augmenter le gain, qui
de 10,6 est passé à 18.
Il est évident qu’on
peut intervenir, sans rien changer, les emplacements de R
et L
.
2) Compensation
série
On interpose une inductance
Ls entre les capacités de sortie C
et d’entrée C
(figure 18) .
Elle se trouve ainsi
en série avec elles. On s’arrange ici également, pour que l’inductance Ls
résonne avec la capacité C = Cs + Ce, toujours sur une fréquence plus élevée
que la fréquence maximum que l’on veut amplifier.
Les formules
deviennent alors : R =
Ls = 0,55 C
en k
fo en MHz C en pF Ls en
H
En reprenant l’exemple précédent :
R
=
= 2,2
k
Ls = 0,55 x
x 15
= 40,15
H
Et le gain nominal
devient : G = S R = 10 x
2,2 = 22
Il a encore augmenté
(deus fois le gain sans compensation) .
3) Compensation
mixte
On peut adopter une
combinaison de ces deux systèmes correcteurs, on obtient la compensation mixte
série parallèle ( figure 19) .
On s’arrange pour
faire Cs = 2 Ce (en mettant s’il le faut, une capacité additionnelle). Les
formules employées seront alors :
R =
L
=
0,14
C
Ls =
0,52
C
R en k
f 2
en MHz C
en pF L
et
Ls en
H
Toujours dans
l’exemple précédent :
R =
=
2,41 k
L = 0,14
x
x
15 = 12,2
H Ls
= 0,52 x
x 15
= 45,3
D’où le gain : Go = 10 x
2,41 =
24,1
On utilise
indifféremment chacun des trois montages. Il est cependant nécessaire, dans les
systèmes de compensation série, de shunter les inductances par une résistance
d’amortissement, pour éviter qu’un signal rectangulaire à fronts raides
n’excite le circuit oscillant, formé par ces inductances et les capacités
parasites.
En effet, ce dernier
se mettrait à osciller et les fronts du signal seraient suivis de légères
oscillations (figure 20) qui provoqueraient sur l’écran,
après le passage brusque d’un noir à un blanc, par exemple, une série de raies
verticales et le contour de l’image serait flou.
C – Composante
continue du signal vidéo
Le signal vidéo à la
sortie de la détection est soit entièrement positif, soit entièrement négatif
selon le type de détection, seuls les fonds des tops de synchronisation sont au
potentiel zéro (figures 21a et 21b) .
Après passage dans
un condensateur de liaison de l’amplificateur vidéo, la composante continue du
signal est supprimée et celui-ci va s’aligner autour de sa valeur moyenne qui
varie sans cesse. Les tops de synchronisation ne sont plus alignés (figures 21c et 21d) .
Il sera alors
impossible de synchroniser les bases de temps et de plus, les différentes
teintes de l’image ne seront plus respectées. Il faut donc absolument conserver
le signal tel qu’il est à la sortie de la détection.
Une première
solution est, évidemment, de supprimer le condensateur de liaison. Prenons le
cas d’un seul étage vidéo. On pourra relier directement la plaque de la pentode
au wehnelt du tube cathodique.
Par le fait, ce
dernier se trouvera à un potentiel positif, et il suffira de porter la cathode
à un potentiel fixe supérieur à celui du wehnelt, pour maintenir la
polarisation du tube.
Cette opération peut
être dangereuse au cas où le tube amplificateur vidéo cesse de fonctionner
(rupture du filament par exemple) : la haute tension se retrouve alors sur
la plaque, du fait que le tube ne débite plus, et le wehnelt est porté à un
potentiel positif par rapport à la cathode, le tube cathodique sera rendu
inutilisable rapidement par excès de sa cathode.
Par contre, ce
risque disparaît si, au lieu d’attaquer le wehnelt, on attaque directement la
cathode.
Il existe cependant
un autre moyen de restituer la composante continue. C’est de mettre en
parallèle sur la résistance de fuite du wehnelt, ou sur la résistance de
cathode (figure 22) une diode appelée diode de
restitution.
Il s’agit en réalité
d’un circuit de clamping, le signal vidéo injecté à l’entrée de ce circuit se
retrouve clampé (ou fixé) soit au dessus, soit en dessous du potentiel de
référence (ici la masse) selon le branchement de la diode D.
On obtient donc en
sortie un signal vidéo dont les tops de synchronisation sont alignés sur zéro
volt (figure 23) .
La (figure
24) représente une chaîne vidéo complète à lampes composée de la détection,
d’un amplificateur à pentode où l’on remarque les compensations série et
parallèle d’un circuit de restitution et d’un tube cathodique.
IV – Amplificateurs vidéo à transistors
Les amplificateurs
vidéo à transistors doivent répondre également aux deux mêmes critères à savoir
une bande passante très large et une amplification importante de façon à
obtenir un signal de sortie qui, pour pouvoir commander le cathoscope, doit
atteindre des valeurs de l’ordre d’une centaine de volts.
On peut
immédiatement remarquer que ce second problème n’existait pas en pratique dans
le cas des amplificateurs à tubes puisque des valeurs de tension de cet ordre
de grandeur sont courantes, tandis qu’elles sont excessivement élevées pour la
plupart des transistors. On devra donc avoir recours à des transistors de types
spéciaux au silicium qui soient en mesure de supporter des tensions de travail
entre collecteur et émetteur d’au moins 150 à 200 V comme on le verra plus
loin.
Le premier problème,
c'est-à-dire celui de la bande passante existait également pour les tubes, mais
pour les transistors, il se présente d’une manière différente, précisément
parce que le transistor est d’une nature différente de celle du tube. Il
convient donc de s’arrêter brièvement sur le comportement des transistors pour
mettre en évidence les différences existantes avec les tubes.
Enfin, le problème
de la puissance maximale dissipatrice se pose également. Tandis que pour les tubes,
cette valeur limite est fixe, pour le transistor, étant donné ses petites
dimensions, elle peut prendre des valeurs différentes suivant les dimensions
des ailettes de refroidissement utilisées.
Il conviendra de
choisir une surface de refroidissement permettant au transistor de dissiper la
puissance nécessaire sans que la jonction collecteur base ne dépasse la
température maximale admise qui est de l’ordre de 200° pour les transistors au
silicium.
Il ne faut pas, en
effet, oublier que les transistors, s’ils sont nettement plus robustes que les
lampes du point de vue mécanique, sont extrêmement sensibles aux excès de
tension ou de température.
Ils ne supportent
pas que les valeurs limites soient dépassées, ne serait ce que pendant un bref
instant ou d’une faible quantité.
Le problème de la
tension et de puissance dissipatrice est donc étudié avec soin, en laissant les
marges nécessaires pour éviter les surprises désagréables lors du
fonctionnement.
A – Fréquence de
coupure d’un transistor
Le problème de
l’étude de la bande passante d’un étage amplificateur réalisé avec un
transistor est plus complexe que celui d’un amplificateur analogue à tubes.
Dans ce dernier cas,
la fréquence de coupure haute dépend exclusivement du circuit de sortie du
tube, c'est-à-dire de la valeur de la résistance de charge et de la capacité
totale de sortie (capacités de sortie du tube, d’entrée du cathoscope et des
liaisons).
Dans le cas du
transistor par contre, le circuit de sortie a une importance de deuxième ordre
dans la détermination de la bande passante, tandis que le circuit de commande
tient un rôle prépondérant.
La fréquence de
coupure sera plus élevée dans le cas d’une commande en tension que dans celui
d’une commande en courant. Ces deux types distincts de commande sont purement
théoriques. En pratique, on est toujours en présence d’un cas intermédiaire qui
se rapproche de la commande en tension quand la résistance interne du circuit
de commande est faible tandis qu’il se rapproche de celle du courant quand la résistance
interne du circuit de commande est très élevée. On obtiendra donc en pratique
une fréquence de coupure intermédiaire aux deux valeurs extrêmes, dépendant de
la valeur de la résistance du circuit de commande, c'est-à-dire de la
résistance de sortie de l’étage qui fournit le signal de commande à
l’amplificateur vidéo.
Pour déterminer la
fréquence de coupure, il convient de rappeler qu’elle est définie comme étant
la fréquence pour laquelle l’amplification en courant du circuit considéré se
réduit à 70,7 % de sa valeur aux fréquences basses (ce qui correspond à une
atténuation de – 3 dB).
Etant donné qu’en
pratique on n’utilise pour les amplificateurs vidéo que le circuit émetteur
commun, déterminons pour ce montage comment varie le gain en courant en
fonction de la fréquence du signal.
Il faut donc pour
cela tenir compte des capacités parasites du transistor (capacités des
jonctions collecteur base et base émetteur) ainsi que des résistances internes
de base et de collecteur comme le montre la (figure 25) .
A titre d’exemple,
donnons des valeurs typiques pour un transistor utilisé dans les amplificateurs
vidéo :
rbb’ = 100 rb’e = 1 k
rce = 82 k
rb’c = 4 M Cb’e = 100
pF Cb’c = 3 pF
Ces valeurs, comme
tous les paramètres d’un transistor, dépendent du point de fonctionnement du
transistor même, en particulier de son courant de collecteur, elles ne sont
donc valables que pour une valeur déterminée de ce courant.
On peut de suite
remarquer que les valeurs de rce et de rb’c sont très élevées par rapport à
celles de rbb’ et rb’e, les premières peuvent donc être négligées devant ces
dernières. De plus, on démontre que la capacité cb’c existant entre collecteur
et base peut être représentée par une capacité équivalente placée entre la base
et l’émetteur (donc en parallèle avec cb’e)
de valeur égale à (1 + A) fois la valeur de cb’c, A ayant une valeur que
nous déterminerons ultérieurement.
En tenant compte de
ces quelques simplifications, on arrive au schéma équivalent de la (figure 25 b) .
Ce schéma est très
pratique pour déterminer la fréquence de coupure car on peut calculer d’une
manière très simple le courant de sortie de l’étage( que nous désignerons par
is), donc l’amplification en courant Ai définie comme étant le rapport entre le
courant de sortie is et celui d’entrée ie.
Le courant de sortie
d’un transistor, comme on le sait, est donné par la valeur du courant de base
ib multiplié par le coefficient d’amplification en courant du transistor
(désigné habituellement par ou par le paramètre h21e). Pour étudier le cas
présent, il convient de se rappeler que le courant de base ib est le courant
qui parcourt rb’e. Aux fréquences basses, pour lesquelles l’effet de la
capacité de la jonction ne se fait pas sentir, le courant ib coïncide avec le
courant ie envoyé de l’extérieur pour commander la base du transistor. Aux
fréquences élevées, il convient de se rappeler que ib sera seulement une partie
de ie : c’est la raison pour laquelle l’amplification en courant diminue
aux fréquences élevées.
1) Cas d’une
commande en courant
il s’agit du cas où
l’on envoie au transistor un courant de commande ie de valeur constante et de
fréquence progressivement croissante.
En tenant compte de
la présence de la capacité Ce(équivalente à Cb’e et Cb’c (1 + A) en parallèle),
nous devons considérer que le courant ie se divise en deux parties : le
courant ib parcourant rb’e (qui représente le courant de commande proprement
dit) et le courant ic qui parcourt la capacité Ce(qui représente la partie
perdue, car il ne contribue pas à la production d’un courant de sortie).
Le courant ic est
très faible lorsque la fréquence est faible, mais il croît au fur et à mesure
que la fréquence augmente car la réactance de Ce diminue. Comme le courant ie
est constant, lorsque la fréquence croît, le courant ic croît et le courant ib
diminue d’autant, ce qui entraînent une diminution du courant de sortie is =
ib x h21 et de l’amplification en courant Ai =
is/ie.
L’amplification en
courant se réduit ainsi à 70,7% de sa valeur lorsque is donc ib se réduit dans
les mêmes proportions. Ceci se produit quand la réactance de Ce devient égale à
rb’e d’où :
rb’e = =
donc
Fc =
Ce qui donne la
formule :
Fréquence de coupure
Fc =
avec rb’e en
Ce en
F F
en Hz.
En supposant 1
+ A =
50 on obtient :
Ce : Cb’e
+ Cb’e (1 + A) = 100 + (3 x
50) =
250 pF
Fc = = 0,
636 MHz
2) Cas d’une
commande en tension
c’est le cas où l’on
applique entre les bornes B et E du schéma de la (figure
25b) une tension d’entrée Ve constante en amplitude et de fréquence
croissante.
Pour déterminer la
fréquence de coupure dans ce cas, il suffit de reprendre les mêmes
raisonnements que dans le cas précédent en tenant compte qu’à présent le
courant ie dépend aussi de la valeur rbb’ ( qui n’intervient pas dans ce cas de
commande à courant constant). Il s’agit de déterminer la fréquence pour
laquelle ib se réduit à 70,7% de sa valeur aux basses fréquences (atténuation
de 3 décibels).
On arrive à la
conclusion que cette condition est obtenue lorsque la réactance de Ce devient
égale à la mise en parallèle de rb’e et de rbb’ c'est-à-dire :
=
=
D’où Fc
= x
La résistance
équivalente à rb’e et rbb’ en parallèle est égale à :
req =
=
= 91
donc Fc
= x
=
6,989 MHz
En comparant les résultats
obtenus dans les deux types de commande, on remarque que la fréquence de
coupure donc la bande passante est considérablement plus élevée quand on
utilise la commande en tension.
Dans l’exemple
donné, elle est onze fois plus élevée que dans le cas de commande en courant.
Il faut se rappeler que les calculs sont faits en supposant 1 + A = 50 , pour
d’autres valeurs, les résultats seront évidemment différents.
A ce propos, il
convient de remarquer que la valeur de A dépend non seulement des paramètres du
transistor, mais aussi de la valeur de la résistance de charge Rc, disposée sur
le collecteur du transistor, dont dépend également l’amplification en tension
de l’étage.
La valeur de A doit
représenter le rapport entre la tension de sortie Vs (entre collecteur et
masse) et la tension Vb présente aux bornes de rb’e puisque c’est précisément
aux bornes de cette résistance que l’on reporte la capacité collecteur base.
A ne représente donc
pas exactement l’amplification en tension de l’étage mais prend une valeur
légèrement différente.
Les tensions Vs et
Vb sont rapidement calculables. En fait, la tension de sortie n’est autre que
la tension présente aux bornes de la résistance de charge Rc placée en série
avec le collecteur et parcourue par le courant de sortie Is du transistor.
Vs =
is x Rc
La tension Vb est
égale à la chute de tension dans rb’e
Vb =
ib x rb’e
D’où la valeur de
A :
A = =
=
x
Rc = S
x Rc
On désigne par s le
rapport qui représente la pente ou transconductance
du transistor, de façon analogue à celle définie pour les tubes (en particulier
pour les pentodes), on l’exprime généralement en mA/V (milliampères par volt)
ou en mS(millisiemens).
Dans le cas de
l’exemple donné, h21 étant égal à 50 et rb’e = 1 k,
on a : S = 50 mA/V (ou mS).
On remarque ainsi
que lorsque la valeur de la résistance de charge Rc augmente, A, donc la
capacité Ce augmente et en conséquence la fréquence de coupure diminue.
Dans les caractéristiques
fournies avec les transistors, les fréquences de coupure sont données pour une
valeur de Rc nulle ,ce qui implique une liaison directe du collecteur à la
tension d’alimentation.
Dans ce cas précis (Rc
= 0), on trouverait Fc = 1,55 MHz dans le cas d’une commande en courant et Fc =
17 MHz pour une commande en tension. La première de ces valeurs est souvent
désignée par F.
Une autre valeur
fréquemment donnée dans les caractéristiques désignée par F représente
la fréquence pour laquelle le courant de sortie devient égal au courant
d’entrée (gain en courant égal à 1) dans le cas d’une commande en courant et
pour Rc = 0, cette valeur est sensiblement égale à h21 fois la fréquence F
ce qui donnerait une valeur de 78 MHz environ dans le cas de l’exemple choisi.
B – Fréquence de
coupure d’un étage réel
Les cas étudiés
précédemment sont purement théoriques car on suppose que la source de signal
(par exemple : l’étage préamplificateur qui le précède) a une résistance
interne infinie ou nulle.
En pratique, de tels
extrêmes ne se rencontrent jamais car le circuit de commande a toujours une
résistance interne bien définie que nous désignerons Ro.
Pour tenir compte de
cette résistance interne, nous pouvons modifier le schéma de la (figure 25 b) en ajoutant en série avec rbb’, la résistance
Ro comme le montre la (figure 26) et commander le
transistor avec la tension Ve.
On peut ainsi
déterminer la fréquence de coupure Fc avec les mêmes formules que précédemment
en tenant compte que la résistance en série avec la base ne sera pas seulement
rbb’ mais rbb’ + Ro.
La (figure
27) donne les différentes courbes correspondant à la valeur de la fréquence
de coupure Fc en fonction de la résistance de charge Rc, ceci avec différentes
valeurs de Ro.
Les courbes
désignées par Ro = 0 et Ro infinie correspondent respectivement
aux commandes théoriques en tension et en courant.
On s’aperçoit que plus
la résistance de commande est élevée, plus la fréquence de coupure diminue.
En conclusion, il
convient de commander le transistor avec un circuit ayant une résistance
interne très faible.
Jusqu’à présent, la
fréquence de coupure a été déterminée en prenant en considération uniquement le
circuit d’entrée du transistor en ignorant celui de sortie. En fait, celui-ci
présente aussi une fréquence de coupure qui dépend de la capacité de sortie Cs
du transistor(pratiquement celle de la jonction collecteur base, c'est-à-dire
Cb’c) et de la résistance de charge Rc.
Cette fréquence de
coupure F’c est donnée par la
formule :
F’c = avec
F’c en MHz Rc en k
Cs en pF
Ce qui donne dans le
cas où Rc = 2 k Cs =
Cb’c = 3 pF :
F’c = =
26,5 MHz
On voit ainsi que la
fréquence de coupure due au circuit de sortie du transistor est beaucoup plus
élevée que celle due au circuit d’entrée, celle-ci pour Rc = 2 k
et Ro = 50
par exemple donnerait Fc = 3 MHz environ. Pour
cette raison, le circuit de sortie a été négligé jusqu’à présent.
Dans un circuit réel
cependant, le collecteur du transistor est relié à la cathode du cathoscope et
la capacité de sortie Cs est donc constituée non seulement de Cb’c mais aussi
de la capacité d’entrée du cathoscope et des capacités de liaisons. L’ensemble
de ces capacités peut facilement atteindre des valeurs voisines de 30 pF. Avec
une telle valeur de Cs, on a :
F’c = =
2,65 MHz
Ainsi la fréquence
de coupure due au circuit de sortie est dans ce cas nettement plus basse que
celle due au circuit d’entrée. Il est bien évident que le circuit de sortie ne
peut plus être négligé dans ces conditions et que des dispositions spéciales
doivent être prises pour que le bande ne soit pas limitée à des valeurs trop faibles
et inacceptables pour une bonne qualité de reproduction.
Les dispositions
auxquelles on a recours sont les mêmes que celles utilisées pour les circuits à
tubes, c'est-à-dire les compensations des capacités parasites par l’insertion
de bobines dans le circuit de collecteur. Comme pour les tubes, il y a trois
possibilités : la compensation parallèle, en série et en mixte. Les
schémas correspondants de principe sont illustrés dans la (figure
28) , le calcul des valeurs des inductances est effectué à l’aide des
formules applicables aux tubes.
On a parfois recours
à la compensation dite d’émetteur consistant à insérer une résistance sur
l’émetteur ayant en parallèle un condensateur de capacité appropriée. Ce type
de compensation correspond donc à la compensation cathodique des tubes. La
détermination des valeurs les plus appropriées de la résistance et du
condensateur est très compliquée.
C’est pourquoi on
établit souvent ces valeurs par expérimentation plutôt que par le calcul.
C- Amplificateurs
vidéo à transistors
Ils comportent un ou
deux étages et possèdent quelques caractéristiques propres aux transistors
eux-mêmes.
En premier lieu, la
base d’un transistor nécessitant un courant de polarisation, il convient de
relier de façon particulière, la base du transistor au circuit de détection
pour que ce courant n’introduise pas de distorsion du signal.
La commande de
contraste est insérée dans l’amplificateur vidéo alors que ce n’était pas le
cas dans les montages à tubes. Cette solution permet de régler le contraste
sans faire varier le niveau du noir donc sans avoir à retoucher le réglage de
lumière.
1) Amplificateur
vidéo à un étage
le schéma de
principe d’un amplificateur vidéo à un seul transistor est illustré (figure 29) . Le circuit de détection est également
représenté de façon à étudier le problème de la polarisation exposé
précédemment.
Le transistor T1 est
polarisé par la résistance d’émetteur R
et les résistances de base R1 et R2.
La charge est
constituée de la résistance R
et de l’inductance de compensation L
placée dans le circuit de collecteur sur lequel est prélevé le signal vidéo
amplifié et dirigé ensuite sur la cathode du tube.
Le circuit de
détection est inséré de façon à ce que le signal vidéo détecté présent aux
bornes de R
s’ajoute à la tension de polarisation présente aux bornes de R2 qui est
maintenue constante grâce au condensateur C2 de forte capacité.
Si l’on ignore
momentanément la présence de R, le courant IB absorbé par la base est fourni
par la résistance R1 et traverse la résistance R
dans le sens indiqué par la flèche, ce qui provoque une chute de tension V
à
ses bornes ayant les polarités indiquées.
Cette chute de
tension a pour conséquence de pré polariser la diode de détection.
Ceci a pour effet de
clamper le signal détecté au dessus de cette tension de pré polarisation V (figure 30) car la
diode est passante pendant l’alternance positive du signal ainsi que pendant
une partie de l’alternance négative.
Elle ne cessera de
conduire que pour des valeurs du signal plus négatives que la tension de pré
polarisation V.
Pour éviter ce
phénomène qui entraîne un changement du niveau du noir, il suffit d’insérer la
résistance R entre base et haute tension.
Ainsi le courant de
polarisation IB passe à travers cette résistance R (figure
29) et l’on peut ajuster sa valeur de façon à obtenir la même tension aux
points B’ et B ce qui annule la tension de pré polarisation V.
On supprime ainsi
toute perturbation causée au fonctionnement du circuit de commande du
transistor.
La résistance R de
forte valeur (100 k
ou plus) puisque reliée à la haute tension, est en général réglée pendant la
phase de mise au point de façon à annuler la chute de tension aux bornes de R.
L’amplificateur
vidéo à un transistor n’est pas très utilisé en pratique bien que son
amplification soit suffisante pour obtenir des tensions crêtes de l’ordre de 80
à 120 volts à partir des tensions détectées de l’ordre de 2 à 4 volts donc une
amplification de 30 à 40 fois.
Par contre, un des
défauts de l’amplificateur à un étage est le suivant : pour obtenir la
largeur de bande désirée, l’amplificateur vidéo nécessite, comme nous l’avons
vu, d’être commandé par un circuit ayant une faible résistance interne, ce qui
signifie que la valeur de R
doit être inférieur à 1 k
.
De telles valeurs sont trop faibles pour un bon fonctionnement du circuit de
détection et de plus chargeraient trop le dernier étage FI et en réduiraient le
gain.
2) Amplificateur
vidéo à deux étages
Pour cette raison,
on utilise le plus souvent un étage préamplificateur qui fonctionne
généralement en émetteur suiveur et n’apporte donc aucune amplification en
tension au signal.
Son rôle est
uniquement celui d’adaptateur d’impédance. Il présente une résistance de sortie
extrêmement faible parfaitement adaptée à la commande du transistor final pour
obtenir une fréquence de coupure élevée.
Il permet en même
temps d’utiliser des valeurs élevées de R
mieux adaptées au bon fonctionnement du détecteur et du dernier étage FI.
Un exemple
d’amplificateur à deux étages est représenté (figure 31)
.
Le transistor TR1 branché
en collecteur commun possède une amplification en courant assez forte. Ainsi le
courant de commande fourni par la détection pourra être de 30 à 100 fois plus
faible que dans un montage à un transistor.
De plus, le courant
de polarisation de base de TR1 étant beaucoup plus faible que pour un
transistor final, la résistance R que nous avions été obligés d’ajouter dans le
montage de la (
figure 29) n’est plus nécessaire car la chute de tension dans la résistance
R
devient très faible.
Ainsi si R
est égale à 3 k
et IB à 50
A,
la chute de tension est de 150 mV.
Pour un transistor
final où le courant de base est couramment d’environ 1 mA et avec une
résistance R
de 1 k
la chute de tension V
est de 1 volt.
Dans la (figure 31) est représenté un potentiomètre P, d’une valeur
de quelques kilo ohms, qui règle l’amplitude du signal appliqué au cathoscope,
donc le contraste.
Ce réglage de
contraste qui se trouve dans la platine FI pour les téléviseurs à tubes est
pratiquement toujours situé au niveau de l’étage amplificateur vidéo dans les
téléviseurs à transistors. Ceci est du à la différence du niveau détecté après
la diode de détection qui est de l’ordre de 5 à 6 volts pour les téléviseurs à
tubes alors qu’il n’est que d’environ 1 volt dans les téléviseurs à
transistors.
Le réglage de
contraste doit pouvoir faire varier l’amplitude de la vidéo dans le rapport de
1 à 3 environ.
Un réglage de
contraste au niveau de la FI pour les téléviseurs à transistors conduirait à
avoir une tension détectée pouvant être égale à 0,3 volt : ceci est
inadmissible car on se trouverait dans le coude de la caractéristique pour la
diode de détection, ce qui provoquerait de très fortes distorsions du signal.
On préfère donc placer ce réglage après la détection dans l’amplificateur
vidéo.
Dans la (figure 31) , on remarque que lorsque le curseur du
potentiomètre P est relié directement au collecteur de TR2, le contraste est
maximum puisque tout le signal présent sur ce collecteur est appliqué au tube
cathodique.
A l’inverse, quand
le curseur se trouve à droite (point C’), le contraste est minimum.
Si le pont diviseur
constitué par R4 et R5 est calculé de façon à ce que la tension du point C’
soit exactement égale à celle du collecteur de TR2 (quand on reçoit une image
entièrement noire), le niveau du noir est maintenu lorsqu’on fait varier le
contraste. De cette manière, en réglant P, on rend l’image plus ou moins
contrastée, avec les blancs plus ou moins lumineux tandis que les noirs restent
les mêmes sans avoir à retoucher la commande de lumière.
Le réglage de
contraste peut également être inséré dans le circuit de base de TR2 comme le
montre la (figure 32) .
Pour obtenir le
niveau du noir indépendant du réglage du contraste, il convient à présent que
le point B soit au même potentiel que le point E lorsque l’écran est
entièrement noir.
Pour éviter que le
réglage du contraste fasse varier la fréquence de coupure de TR2, il faut que P
ait une valeur relativement faible(quelques centaines d’ohms) ainsi que
R5(inférieure à 100)
.
Une autre manière de
régler le contraste est celle illustrée dans la (figure 33)
où le potentiomètre P est inséré dans le circuit de l’émetteur.
Dans ce dernier cas,
on agit sur la valeur de la résistance d’émetteur de TR2 donc, sur le gain de
cet étage.
Pour que le niveau
du noir soit maintenu en faisant varier le contraste, il faut que le
potentiomètre P n’ait aucune influence sur le courant de repos de TR2. Ceci est
obtenu par le pont diviseur constitué par R3 et R4 dont le point milieu peut
être réglé quand l’écran est tout noir, au même potentiel que la masse pour
amener ses deux bornes au même potentiel.
Dans tous les
schémas étudiés, la compensation utilisée est de type parallèle. Il est bien
évident que l’on peut utiliser les autres types de compensation.
Au niveau de l’étage
adaptateur d’impédance est parfois prélevée la tension nécessaire au contrôle automatique
de gain (CAG) qui rectifie le gain de la platine FI en fonction de l’amplitude
des signaux reçus.
D’autre part, on
prélève également soit sur l’émetteur du premier transistor, soit sur le
collecteur du transistor vidéo final, le signal vidéo complet afin d’en
extraire les tops de synchronisation.
Cette opération
s’effectue à l’aide de circuits écrêteurs qui éliminent la partie luminance
(c'est-à-dire la vidéo proprement dite). Ces tops de synchronisation sont
ensuite triés et envoyés sur les bases de temps correspondantes (horizontales
et verticales).
Dans tous les
montages précédents, la liaison entre étages est directe sans condensateur de
liaison, la composante continue du signal est donc sauvegardée. Dans le cas
contraire, on est amené à utiliser un circuit de restitution de la composante
continue.
Cette restitution se
fait de la même manière que dans les montages à tubes, c'est-à-dire à l’aide
d’une diode (figure 34) .
Tension d’alimentation et puissance dissipée sur le collecteur
Nous avons vu que
pour commander le cathoscope, il fallait disposer d’un signal vidéo d’amplitude
de l’ordre d’une centaine de volts de crête à crête. Pour obtenir de telles
amplitudes, il est nécessaire d’alimenter l’étage final vidéo avec des tensions
de l’ordre de 150 volts. Il faut noter que , pour obtenir la bande de
fréquences nécessaire, la résistance de charge R
de l’étage final doit avoir une valeur maximale de quelques kilo ohms.
Si l’on suppose une charge
de 4 kilo ohms et que l’on désire atteindre à ses bornes une tension vidéo
crête à crête de 100 volts, le courant de collecteur du transistor doit être de
100 : 4 = 25 mA. Par précaution, on choisit un transistor pouvant fournir
un courant maximum supérieur de l’ordre de 30 à 35 mA.
Le transistor vidéo
final doit donc être de forte puissance ( P = 100 V x 25
mA =
2,5 W) et supporter des tensions élevées (150 volts). Sa fréquence de
coupure doit être élevée.
Ces transistors
vidéo sont donc exclusivement au silicium comme les BF 177 (pour cathoscopes 28
cm à 44 cm) et les BF 178 (cathoscopes
49 cm à 61 cm). Ils sont du type à boîtier cylindrique d’environ 1 cm de
diamètre et nécessitent d’être munis d’ailettes de refroidissement.
Pour diminuer les
capacités parasites des liaisons entre le transistor et la cathode du
cathoscope et donc améliorer la bande passante de l’amplificateur, le
transistor est parfois monté directement sur le circuit imprimé du support de
tube cathodique. Le transistor préamplificateur(quand il existe) est par contre
de type courant alimenté en basse tension et se trouve d’habitude le plus prés
possible de la détection.
Pour diminuer la
puissance consommée par l’étage vidéo final, la tendance actuelle est de
remplacer la résistance de charge par une charge active. Cette charge active
est constituée d’un transistor PNP T1 fonctionnant en générateur de courant IC
constant (figure 35) puisque son potentiel de base est
fixé par le pont de résistances R1 et R2.
Si l’on appelle R la
charge de l’amplificateur vidéo, on démontre que l’amplification en tension A
de l’étage est approximativement égale au rapport
( R
étant la résistance d’émetteur du transistor vidéo).
En outre, on s’est
aperçu qu’en commandant cette charge active par le signal qui attaque la base
du transistor vidéo (figure 36) , la nouvelle
amplification A
de cet étage était égale à
+
.
Ce type de montage à
charge active commandée possède donc, pour une bande passante analogue, une
amplification en tension A
supérieure de la quantité
à l’amplification dans le cas d’une charge
active non commandée.
Ceci permet en
augmentant la valeur équivalente de la charge active, donc en diminuant le
courant Ic, de conserver le même produit gain bande passante que dans un étage
à charge résistive.
L’avantage de ces
nouveaux montages à charge active est de diminuer le courant circulant dans le
transistor vidéo final donc de permettre l’utilisation de transistors beaucoup
moins puissants et donc moins onéreux. De plus, la dissipation de chaleur (=
consommation inutile d’énergie) dans les résistances est nettement moins
importante.
Ce type de montage
est surtout utilisé dans les téléviseurs couleurs qui comprennent en fait trois
amplificateurs vidéo, un pour la voie rouge, un pour la voie bleu et un pour la
voie verte : les économies d’énergie sont multipliées par trois.
Protection du transistor final vidéo
Pendant le
fonctionnement normal du tube cathodique, il arrive souvent que de petites
décharges se produisent entre les différentes électrodes en raison des tensions
élevées auxquelles sont soumises la première anode et les électrodes
d’accélération.
Ces décharges
inoffensives pour le cathoscope peuvent être très dangereuses pour le
transistor vidéo. En fait, pendant la décharge, il peut y avoir sur la cathode
du tube une impulsion de tension très brève mais pouvant atteindre plusieurs
milliers de volts.
Il est évident que le
collecteur du transistor relié à cette cathode serait soumis à cette impulsion
qui le détruirait immédiatement.
Pour pallier cet
inconvénient, on insère dans le circuit des éclateurs qui empêchent le
collecteur d’être soumis à des tensions trop élevées.
Ces éclateurs
peuvent être du type à pointes, c'est-à-dire constitués de deux conducteurs se
terminant en pointe et maintenus écartés de quelques dixièmes de millimètres
par un support isolant : il y a décharge entre les pointes pour des
tensions comprises entre 1 et 2 kilovolts (figure 37 a)
.
Un autre type
d’éclateur très utilisé dans les téléviseurs est réalisé directement sur le
circuit imprimé du support de tube cathodique. Sur la partie cuivrée de ce circuit
est gravée une structure en peigne divisée en deux parties par une entaille
très fine (environ ½ millimètre) dans le circuit (figure 37
b) .
Dans la (figure 38) est représenté le schéma d’implantation de
l’éclateur placé sur le cathode du tube.
Il est à noter que
le côté doit être relié à l’enveloppe extérieure avec une liaison très courte
pour éviter que le courant de décharge de durée très brève (inférieure à la
microseconde) mais très intense introduise des surtensions dans d’autres
parties du circuit.
Quand se produit la
décharge, la tension aux bornes de l’éclateur atteint environ un kilovolt et il
est évident qu’une telle tension est encore trop élevée pour être supportée par
le transistor.
Pour parfaire cette
protection, une résistance d’environ un kilo ohm est introduite entre le
collecteur du transistor et la cathode du tube. Cette résistance forme, avec la
capacité parasite de sortie C de l’étage amplificateur, un filtre passe bas qui
empêche l’impulsion de décharge de durée très brève d’atteindre le transistor
vidéo.
En effet, la valeur
élevée de la résistance limite le courant de charge de la capacité C qui n’a
donc pas le temps de se charger à une tension très élevée pendant le court instant
que dure la décharge dans l’éclateur.
Pratiquement toutes
les électrodes du tube cathodique sont ainsi découplées à la masse à travers
des éclateurs qui n’ont pas été représentés sur la (figure
38) dans un but de simplification.
V – Réception du son
En France, le son
est émis en modulation d’amplitude, ce qui oblige pratiquement à le prélever
après le premier ou parfois le second transformateur FI commun au son et à
l’image, et à prévoir ainsi deux chaînes FI distinctes et très sélectives de
façon à bien séparer son et image avant la détection.
Par contre, lorsque
le son est émis en modulation de fréquence comme dans le système CCIR à 625
lignes, bien que cette même solution soit toujours valable, on préfère ne
prélever le son qu’après le dernier transformateur FI de la chaîne vidéo qui
sera alors commune aux deux porteuses. Ceci est évidemment plus économique et
rendu possible du fait de la sélectivité de chaque système de démodulation.
Le système utilisant
l’amplification commune par la même chaîne des deux porteuses son et image est
appelé système INTERCARRIER. Il nécessite la modulation en amplitude de la
porteuse vidéo, et la modulation en fréquence de la porteuse son. Ce système a
fait l’objet de l’étude (voir à numéro 9).
La (figure
39) donne le schéma synoptique de la chaîne son d’un récepteur fonctionnant
aux standards français où le son est émis en modulation d’amplitude comme la
vidéo.
Le signal son haute fréquence
provenant de l’émetteur son est amplifié en même temps que le signal vidéo,
puis il passe dans l’étage changeur de fréquence où il est mélangé avec le
signal HF généré par l’oscillateur local. Il ressort donc de cet étage avec une
fréquence intermédiaire différente de la FI image puisqu’il s’agit du même
oscillateur local que pour le signal vidéo et qu’au départ des deux émetteurs
son et image, les deux signaux sont décalés en fréquence.
Prenons l’exemple du
canal 62 utilisé par l’émetteur de DIJON NUITS ST GEORGES pour la deuxième
chaîne.
Les fréquences des
porteuses son et image sont respectivement de 805,75 et 799,25 MHz. Pour le
canal 62, la fréquence de l’oscillateur local est de 766,55 MHz. Ceci nous
donne bien une FI image à :
FI image = Fréquence
porteuse image – fréquence oscillateur local
= 799,25
- 766,55 = 32,7
MHz
Alors que la FI son
sera à
:
FI son =
Fréquence porteuse son - fréquence oscillateur local
= 805,75
- 766,55 = 39,2 MHz
On retrouve entre
les deux FI l’écart de 6,5 MHz qui existe entre les deux porteuses dans le
standard français 625 lignes.
Cette valeur de 39,2
MHz pour la FI son est généralement employée dans tous les récepteurs français
ne captant que les émissions françaises.
Pour le standard 819
lignes français où l’écart entre porteuses est de 11,15 MHz, la FI son reste à
39,2 MHz et la FI image est alors à 28,05 MHz comme nous l’avons vu
précédemment.
Cette différence de
fréquence entre les deux FI son et image permet de séparer les deux signaux
afin de les traiter séparément.
Cette séparation des
signaux son et image se fait au niveau de la platine FI image, généralement à
l’entrée ou à la sortie du premier amplificateur FI image.
Après ce trajet
commun au son et à l’image, il est nécessaire d’extraire le signal son pour
l’envoyer sur l’amplificateur FI son et d’autre part de supprimer au maximum
toute trace de son dans l’amplificateur FI vision.
A – Prélèvement
du signal son
Ce prélèvement
s’effectue à l’aide de circuits accordés sur 39,2 MHz.
La
(figure 40) donne un exemple de la façon dont peut s’effectuer la
séparation des chaînes son et image en sortie de l’étage mélangeur.
Le circuit formé par
L2 et C2 est un circuit bouchon qui, comme vous le savez, à la particularité
d’avoir une impédance maximale à la fréquence de résonance qui est ici de 39,2
MHz.
A cette fréquence
qui est celle de la FI son, on recueille donc le maximum de signal alors que
les autres fréquences sont éliminées.
Par contre, le
circuit bouchon formé par L1 et C1 est accordé sur la fréquence FI image et
recueille le signal FI vision.
Bien que cette
séparation soit assez rigoureuse, il subsiste quand même des résidus de son
dans l’amplificateur FI vision qu’il convient d’éliminer.
Pour ce faire, on a
recours à des filtres accordés ou réjecteurs.
B – Réjection du
son dans la platine FI son
Ces réjecteurs
utilisent deux procédés principaux : soit ils dérivent à la masse le
signal son indésirable (circuit résonant série), soit ils sont placés en série
dans la chaîne FI vision et empêchent de passer les fréquences correspondant à
la FI son(circuits bouchons).
La (figure
41) donne un exemple type de circuit résonant série (L, C) accordé sur 39,2
MHz dont l’impédance est minimale à la résonance et qui dérive à la masse toute
trace de signal son.
L’inductance des
selfs comprises dans tous ces réjecteurs et circuits accordés est souvent
ajustable à l’aide de noyaux plongeurs de façon à pouvoir être ajustée plus
rigoureusement sur la fréquence de 39,2 MHz.
C – Amplificateur
FI son
Après avoir été
prélevé comme nous l’avons vu, le signal son est ensuite amplifié dans
l’amplificateur FI son constitué de un, deux ou parfois trois étages successifs
selon qu’il a déjà été ou non amplifié dans les étages FI vidéo.
Cet amplificateur FI
son est analogue à celui d’un récepteur superhétérodyne classique, la
principale différence étant la valeur de la fréquence FI beaucoup plus élevée
en télévision.
De plus, la bande passante
de cet amplificateur doit être relativement large (350 à 500 kHz) par rapport à
la bande de fréquences du son à retransmettre (environ 15 kHz), ceci afin de
compenser les éventuelles dérives en fréquence de l’oscillateur local de la
tête HF. Avec une bande passante étroite, la moindre dérive provoquerait à
chaque fois une disparition du son fort désagréable pour le téléspectateur.
La (figure
42) donne le schéma d’un FI son à tubes constitué de deux pentodes
amplificatrices.
Le couplage entre
les deux étages est du type inductif. A noter la résistance d’amortissement de
10 k
en parallèle sur le secondaire du premier transformateur FI qui a pour but
d’élargir la bande passante.
Une tension de CAG
prélevée au niveau de la détection son par une résistance de 1 M
et un condensateur de 0,1
F
qui constituent un circuit intégrateur fournissant une tension dont l’amplitude
est fonction du niveau du signal reçu.
Cette tension est
appliquée à travers des résistances de 100 k
aux grilles des pentodes de façon à en contrôler le gain.
La (figure
43) donne le schéma d’un amplificateur FI son à transistors de conception
assez classique.
Il est composé de
trois étages successifs formé de transistors montés en émetteur commun et
reliés entre eux par transformateurs accordés.
Une tension de CAG
est appliquée simultanément sur les bases des trois transistors de façon à
contrôler le gain des trois étages par changement de la polarisation de base.
Actuellement ces
transistors sont parfois remplacés par un circuit intégré unique qui comporte
l’amplificateur FI, les commandes de CAG son et parfois le circuit de
détection.
La (figure
44) donne le schéma d’une platine FI à circuit intégré TBA 400.
L’entrée de cette
platine FI son se fait sur un circuit accordé de type bouchon (L1, C2), il est
suivi d’un transformateur accordé L4 qui permet l’attaque en basse impédance
(330 du circuit intégré TBA 440 (cosses 2 et 3) .
La sortie se fait en
haute impédance entre les cosses 7 et 8 sur le circuit accordé parallèle L5 ,
C14. La fréquence intermédiaire son amplifié est prélevée par couplage
magnétique sur L5(secondaire) et L6 en parallèle sur C15. La détection est
effectuée par la cellule composée de la diode D15, la résistance R5 et le
condensateur C16.
Le signal BF est
dirigé vers l’amplificateur BF à travers la résistance R16 et utilisé également
comme tension de CAG après filtrage dans R11 et C11, tension qui est ensuite
appliquée à la cosse 6 du circuit intégré.
A remarquer la
présence d’une self de choc L en série dans l’alimentation qui évite des
retours de signal FI dans cette dernière.
La (figure
45) représente le schéma interne du circuit intégré TBA 440.
Le signal FI est
appliqué aux bases des transistors T3, T5 montés en différentiel. Les sorties
collecteurs attaquent les transistors T2 et T6 montés également en différentiel
adaptateur d’impédance.
La paire de
transistors T3, T5 est commandée en gain par le transistor T4 qui reçoit
l’information de CAG via T1.
Les quatre
transistors T9, T10, T8 et T11 sont montés rigoureusement comme les quatre
précédents : une paire en amplificateur différentiel et une paire en
adaptateur d’impédance. T7 reçoit l’information de CAG et commande T9 et T10.
Les deux transistors
T12 et T13 sont les transistors de sortie du circuit intégré.
La diode zéner D3
stabilise la tension qui est ensuite distribuée à tous les étages.
Le principal intérêt
de ce circuit intégré réside dans sa grande linéarité et son important niveau
admissible à l’entrée : 240 mV eff.
Le facteur de bruit
reste faible < 8 dB pour une variation de gain de 30 dB.
Le gain maximum est
de 75 dB et la plage de commande du gain de 60 dB.
D – Détection son
La détection son se
fait sur le même principe que la détection vidéo ou que la détection dans un
récepteur radiophonique courant. On retrouve le montage à diodes de la
détection série décrite précédemment. Seuls les valeurs des éléments R et C
changent légèrement pour s’adapter à la valeur de la fréquence intermédiaire.
E – Amplificateur
son basse fréquence
La puissance
délivrée par ces amplificateurs varie entre environ 1 watt à 4 ou 5 watts. Leur
bande passante est généralement assez large afin de profiter de la bonne
qualité de la transmission.
A l’origine,
réalisés à tubes, ces amplificateurs BF le furent encore longtemps après
l’apparition des transistors du fait de leur prix faible de revient.
La (figure
46) donne un exemple type d’amplificateur très simple constitué d’un seul
tube ECL 82.
Le signal BF
provenant de la détection passe par le potentiomètre de volume P1 et est
appliqué sur la grille de la triode qui constitue un préamplificateur. Le
signal ressort sur l’anode avant d’être appliqué à la pentode qui constitue
l’amplificateur de puissance fonctionnant en classe A. le signal amplifié passe
par un transformateur adaptateur d’impédance avant d’arriver au haut parleur.
On trouve également
des amplificateurs à transistors du genre de celui représenté (figure
47) .
Le signal BF est
tout d’abord amplifié par le transistor T1 qui constitue un montage
préamplificateur fonctionnant en classe A. le signal amplifié prélevé sur le collecteur
de T1 est appliqué d’une part sur la base de T4 et d’autre part sur la base de
T3 après passage dans l’étage déphaseur constitué par le transistor T2 monté en
émetteur commun.
Les deux transistors
T3 et T4 sont montés en amplificateur push-pull à transistors complémentaires
PNP / NPN fonctionnant en classe B. La sortie se fait sur les émetteurs et est
reliée au haut parleur à travers un condensateur chimique de forte valeur.
Ces amplificateurs à
transistors sont maintenant remplacés par des amplificateurs à circuits
intégrés très simplifiés du type de celui décrit (figure 48).
Le signal BF
provenant de la détection est prélevé sur le curseur du potentiomètre P et appliqué
par le condensateur C1 à l’entrée 6 du circuit intégré.
Le signal BF
amplifié sort à la borne 13 et est appliqué à travers C6 au haut parleur.
Les circuits de
compensation et de réaction sont constitués par C7 et R3 et par R4 et C3. Ces
circuits permettent d’obtenir une bonne réponse en fréquence et de réduire les
distorsions.
Le schéma interne du
circuit intégré TCA 160 B est donné (figure 49) .
L’entrée du circuit
intégré attaque un amplificateur différentiel constitué des transistors TR1 et
TR2.
Le signal amplifié
est injecté entre base et émetteur du transistor TR3 qui est suivi d’un montage
Darlington (TR4 et TR5). L’étage de puissance est constitué des transistors
TR10 et TR11 montés en push-pull et pilotés par les transistors adaptateurs
d’impédance TR8 et TR7 et le transistor déphaseur TR6. Le transistor TR9 reçoit
sur sa base une tension de contre réaction et améliore aussi la linéarité en
élargissant la bande passante.