La
télévision N & B :
Dans la télévision en noir
et blanc, il faut transmettre deux informations, un signal images appelé signal
VIDEO et un signal SON.
Dans la télévision en
couleurs, le signal vidéo peut être décomposé en deux signaux différents :
le signal de luminance pour reproduire l’image en noir et blanc, el le signal
de chrominance pour colorer cette image(dans la partie à la couleur).
I - Analyse
de l’image :
Analyse d’une image
fixe :
Une image, comme une
photographie, ou comme celle qui se forme sur la rétine de notre œil , est
composée d’une multitude de points lumineux. Chaque point de l’image est de
dimension si réduites qu’il en résulte une sensation complexe, comme si les
points voisins venaient à être confondus : ceci est dû à la limitation du
pouvoir séparateur de l’œil.
Le pouvoir séparateur de
l’œil est la propriété qu’il possède de distinguer deux points rapprochés. Ce
pouvoir est malgré tout limité. Ainsi lorsque l’on observe de très prés une
reproduction photographique sur un journal, on remarque une série de points qui
constitue la trame de la photo.
Vue à une certaine distance,
elle finit par paraître uniforme dans ses teintes et ses demi teintes :
l’œil ne distingue plus les points séparés lorsque l’image est assez éloignée
ou lorsque les points sont suffisamment
rapprochés.
Plus le nombre de points qui
constituent la trame de l’image est élevés, plus l’image est fine. Tout comme
l’image photographique qui est constituée par une accumulation de minuscules
grains d’argent, plus ou moins noircis par l’action de la lumière, mais
tellement petits et denses qu’ils deviennent parfaitement invisibles à l’œil de
l’observateur placé à quelques centimètres de la photographie, l’image de
télévision est décomposée en un grand nombre de points élémentaires.
A l’émission, des systèmes
électroniques font l’analyse de cette image, en explorant successivement et non
simultanément, tous les points de cette image. Plus il y en aura, plus la
définition de l’image sera bonne.
Tous ces points, transmis
dans un certain ordre, au moyen d’une onde porteuse à haute fréquence, doivent
être reproduits à la réception, dans le même ordre, pour que l’image soit
fidèle. Cette opération inverse est la synthèse de l’image.
Le système d’analyse de
l’image est le suivant : on projette au moyen d’un système optique L,
l’image de la scène à téléviser S sur une surface photosensible P qui peut être
une mosaïque formée d’une grande quantité de cellules photo électriques
microscopiques et indépendantes (figure 1).
Chacune de ces cellules
prend une charge proportionnelle à l’éclairement qu’elle reçoit du point
correspondant de l’image. Un canon à électrons C émet un faisceau électronique
très fin F qui explore successivement toutes ces cellules et recueille les
charges électriques de chacune d’elles. Après amplification, on obtient un
courant dont intensité reproduit fidèlement la brillance de chaque élément.
Il a été convenu d’analyser
l’image au moyen du faisceau électronique, ligne par ligne, exactement comme le
fait l’œil qui parcourt une page de texte : il commence en haut à gauche,
balaie une première ligne de gauche à droite, revient rapidement à gauche
légèrement en dessous de cette première ligne puis balaie la deuxième ligne et
ainsi de suite.
En télévision, l’analyse
d’une image se fait exactement de cette manière et cette opération s’appelle le
BALAYAGE : l’image est lue à la manière d’un livre (figure2).
Pour dévier le faisceau électronique
de gauche à droite, il faut lui appliquer un champ électrique ou magnétique
dont les variations en niveau peuvent se représenter par une dent de scie
(figure3a).
En A, le faisceau est à
gauche de l’image. Il parcourt la première ligne linéairement et arrive en B à droite de l’image. Le retour
à gauche se fait très rapidement suivant BC . La deuxième ligne est ensuite
balayée de C à D et ainsi de suite…..
A ce déplacement horizontal,
il faut superposer un déplacement vertical pour que le faisceau passe chaque
fois à la ligne suivante. La solution adoptée est encore un déplacement
linéaire suivant une dent de scie (figure3b).
En A le faisceau est au
départ, en haut à gauche de l’image, au fur et à mesure que le faisceau se
déplace de gauche à droite, il se déplace également légèrement vers le bas. Les
lignes se présentent donc légèrement inclinées par rapport à l’image. Pendant
le retour de droite à gauche, il continue de se déplacer vers le bas ce qui lui
permet ainsi d’attaquer la ligne suivante.
En l’absence de balayage
verticale, on voit que le faisceau se déplacerait horizontalement toujours sur
la même ligne.
Quand le faisceau arrive en
Z , il est arrivé en bas à droite de l’image qui a donc été entièrement
analysée. Il faut donc alors le remonter très rapidement en haut à gauche pour
faire l’analyse de l’image suivante(partie Z A’ ) et ainsi de suite.
On remarque que la période
de cette dent de scie du balayage vertical est bien supérieure à la période de
la dent de scie pour le balayage horizontal et de plus proportionnelle au
nombre de lignes.
La trame de l’image est donc
constituée par un certain nombre de lignes : elle sera d’autant plus fine
que ce nombre de ligne sera plus élevé. On a donc intérêt à augmenter la
fréquence de répétition des dents de scie horizontales, pour augmenter la
qualité de l’image.
Transmission du
mouvement :
Nous avons supposé, jusqu’à
présent, que l’image analysée était fixe. Passer de cet immobilisme au
mouvement est chose simple : pour que l’œil garde une sensation de
continuité, grâce à la persistance rétinienne qui est de l’ordre de 1/10ème
de seconde, il suffit, comme au cinéma, que les images se succèdent très
rapidement.
En Europe, on adopte une
cadence supérieure (25 images par seconde), ce qui correspond à la moitié de la
fréquence du secteur : cela évite certains effets stroboscopiques
parasites qui pourraient se produire entre la fréquence des images et la
fréquence du secteur. Aux Etats-Unis où la fréquence secteur est de 60 Hz, on
transmet 30 images par secondes.
Pendant la projection d’une
image de cinéma, toute l’image, donc tout l’écran, est éclairée. Cet
éclairement ne cesse que pendant le temps très court que dure le passage d’une
image à l’autre.
En télévision, l’image est
reproduite à la réception sur l’écran d’un tube cathodique. Un faisceau
électronique balaie cet écran de la même façon qu’à l’émission, et provoque la
brillance d’une matière phosphorescente qui recouvre le dit écran. Le point
d’impact du faisceau produit une tache lumineuse appelée SPOT.
La matière phosphorescente
est suffisamment rémanente pour prolonger la brillance après le passage du
faisceau, mais elle doit s’éteindre avant le passage suivant. En fait, la brillance
diminue assez rapidement et fait apparaître un papillonnement de l’image assez
désagréable. Ceci explique que l’on ait besoin d’un nombre d’images assez grand
par seconde.
Pour éliminer totalement ce
défaut, on fait appel au balayage entrelacé.
Le faisceau balaie d’abord
toutes les lignes impaires(1, 2, 3….) puis toutes les lignes paies(2, 4, 6…)
comme le montre (la figure 4).
Le temps total d’exploration
complète d’une image reste le même, 1/25ème de seconde, mais la
fréquence de balayage a doublée puisqu’il y a alors 50 demi images par seconde.
Le scintillement disparaît totalement.
Nombre de lignes :
Plus les détails d’une image
sont fins, plus les surfaces élémentaires qui la composent doivent être serrées
et par conséquent, plus le nombre de lignes doit être grand. L’indice du
perfectionnement des systèmes de télévision est donc le nombre de lignes dans
lequel on décompose l’image. Cette caractéristique est d’une telle importance
qu’elle suffit à définir la qualité d’un système de télévision : Standard.
En 1928, ce nombre était de
30 lignes, il passa à 120 en 1934, puis à 441 en 1938 grâce aux systèmes
électroniques car, auparavant, l’image était analysée par des moyens
mécaniques. A partir de 1950, le nombre de ces lignes passa à 625 et même plus.
Actuellement, les images
sont explorées avec un nombre de lignes qui varie d’un pays à l’autre. Il est
compris entre 800 et 1200 lignes pour les émissions à haute définition et entre
400 et 700 lignes pour les émissions à moyenne définition.
En France, deux définitions
sont actuellement utilisées : 819 lignes pour la 1er chaîne
noir et blanc et 625 lignes pour les 2éme et 3éme chaînes.
Le nombre de lignes est
toujours impair en raison de la nécessité d’avoir une demi ligne supplémentaire
pour le balayage entrelacé.
La Grande-Bretagne utilise
pour sa 1er chaîne, une définition de 405 lignes.
Le Japon, lui utilise le 525
lignes ainsi que les Etats-Unis.
Bande passante :
Nous avons vu que les luminosités
des éléments d’une image explorés successivement se traduisaient par un courant
dont l’intensité était proportionnelle à la brillance de ces éléments.
Ce courant, en passant dans
une résistance donne donc une tension qui varie entre deux extrêmes : une
tension maximum correspondante à l’analyse d’une zone blanche et une tension
minimum correspondante à l’analyse d’une zone de couleur noire. Entre ces deux
niveaux se situeront évidemment toutes les gammes de gris possibles .
Ainsi (la figure 5)
représente une image à analyser et le signal électrique correspondant à
l’analyse de la ligne A - G de la photographie.
Du point A au point B ainsi
que de F à G, l’image est très sombre, le signal électrique est minimum,
correspondant pratiquement au niveau du noir.
Les intervalles B – C et E – F correspondent au ciel qui est assez
clair, le signal est assez fort.
De C à D, la façade de la
tour est violemment éclairée par le soleil et le signal électrique est maximum
sauf pendant le bref instant correspondant au gris de la fenêtre.
De D à E, la façade de la
tour est dans l’ombre et donc le signal électrique diminue avec une pointe très
basse pour le passage sur la fenêtre qui est très sombre.
Avec cet exemple, on peut
apercevoir l’allure de la courbe que l’on obtient pour le signal électrique
lors de l’analyse d’une image et que l’on appelle SIGNAL VIDEO.
On s’aperçoit que la
fréquence de ce signal est constamment variable
et peut aller d’une fréquence nulle si l’image analysée est une surface
de brillance uniforme(qui se traduit par une tension continue), à une fréquence
maximum que nous allons déterminer.
La fréquence maximal sera
atteinte quand nous explorerons successivement des plages de brillance
différente, par exemple des éléments blanc, noir, blanc, noir… tout au long de
l’image, dans le sens horizontale comme dans le sens vertical.
Nous avons vu que la finesse
de l’image était déterminée par le nombre de lignes. Il serait inutile d’avoir,
dans le sens horizontal, une définition meilleure que dans le sens vertical.
Aussi, divisera t’on le sens
horizontal en autant de raies alternativement blanches et noires qu’il y a de
lignes, si l’image est carrée. On aura alors une image constituée d’un damier
de petits carrés noir et blanc : (figure 6) .
Chacun de ces petits carrés
constitue un point de l’image. Un point noir donne lieu à une tension très
faible, et un point blanc à une tension maximum. La tension aura donc la forme
d’un signal rectangulaire, et la période de ce signal comprendra une alternance
maximum et une alternance minimum, comme le montre (la
figure 7) sur laquelle est représenté le signal correspondant à l’analyse
d’une portion de lignes.
Le nombre de périodes sera
égal à la moitié du nombre de points de l’image. Pour une définition de 819
lignes (1er chaîne Française) le nombre de points que cela représente, si l’image est carrée.
819 lignes x 819 points
horizontaux = 670761 points
Mais on emploie en général
des images (et des écrans) plus larges que hautes dans le rapport =
Le nombre de points
horizontaux est donc alors de :
819 x = 1092
et le nombre de points d’une
image de :
819 x 819 x = 894348 points par image.
On transmet 25 images par
seconde, cela représente :
894348 x 25 =
22 358 700 points par seconde ;
Nous avons vu,
(figure 7) , que la fréquence correspondait à la moitié
du nombre de points soit :
= 11 179 350 périodes par seconde.
Cela fait une fréquence
supérieure à 11 MHz.
Remarquons qu’elle est
proportionnelle au carré du nombre de lignes : porter la définition à 1000
lignes conduirait à une fréquence de 17 MHz.
C’est cette bande passante
très large, en télévision, qui a nécessité le choix des ondes métriques et décimétriques pour l’onde porteuse et qui
a conduit à abandonner en France le 819 lignes pour adopter le 625 lignes des
2éme et 3éme chaînes, et de la première chaîne de couleurs.
Avec ce standard 625 lignes,
la fréquence maximale à transmettre est de :
Nombre de points par image
625 x 625 x = 520 833,3
d’où 520 833,3 x 25 =
13 020 833 points par seconde.
Fréquence maximale = = 6 510 416 périodes par seconde.
La bande passante n’est plus
alors que d’environ 6,5 MHz.
Faisons une remarque :
11MHz(819 lignes) ou 6,5 MHz(625lignes) représentent la fréquence maximale que
nous transmettons. L’amplificateur du récepteur sera donc prévu pour cette
bande passante. Or, un signal rectangulaire comme celui-ci de
(la figure 8a) , qui nous est nécessaire pour reproduire
l’image, se décompose en un grand nombre de tensions sinusoïdales composantes,
dont la fondamentale est à la fréquence du signal rectangulaire(soit 11MHz), et
les autres, appelés HARMONIQUES à une fréquence 3, 5, 5… fois supérieure.
Cette décomposition est
DECOMPOSITION en séries de FOURIER. Dans ces conditions, il est évident que
notre amplificateur ne pourra amplifier que la tension fondamentale, les
harmoniques ayant des fréquences trop élevées.
Le signal amplifié sera donc
sinusoïde et non un signal rectangulaire (figure 8b) :
cela équivaut à un passage beaucoup moins net du noir au blanc, qui s’effectue
par tous les gris intermédiaires. On pourra néanmoins distinguer et séparer un
point blanc d’un point noir voisin (figure 8c) .
Dans la télévision en
couleurs, pour ne pas augmenter cette bande passante déjà très large, on
s’arrange, en superposant sans qu’ils ne se gênent mutuellement, les deux
signaux de luminance(image noir et blanc) et de chrominance(couleur).
Tubes analyseurs
d’image :
a)
Tube image ORTHICON
Le tube ORTHICON est une
forme évoluée du SUPER ICONOSCOPE, issu lui-même de l’ ICONOSCOPE qui fut le premier
dispositif d’analyse électronique. Ce type de tube est très employé dans les
prises de vue télévisées.
Il se présente sous la forme
d’un cylindre en verre, contenant une cathode K, un filament F, une grille G,
pour le contrôle du faisceau électronique et trois anodes A, A
et
A
: (figure 9) .
A l’extérieur du tube se
trouvent les bobines de focalisation et de déflection qui servent à concentrer
ou à dévier le faisceau électronique.
Ces bobines de déviations
seront soumises aux courants en dents de scie que nous avons vu précédemment,
pour les déplacements horizontaux et verticaux
du faisceau analyseur.
Immédiatement derrière la
paroi frontale du tube, se trouve une couche photosensible E très mince, semi
transparente. Ce dépôt est constitué d’argent sensibilisé à la lumière par une
pellicule de césium qui a la propriété d’émettre des électrons lorsqu’elle est
frappée par des rayons lumineux.
Grâce à un système optique,
on projette l’image lumineuse fixe ou animée à transmettre, sur cette couche
photosensible. De chaque point, des électrons sont expulsés en nombre d’autant
plus grand, que le point se trouve plus éclairé.
Ces électrons sont attirés
par une cible L formée d’une lame de verre très mince, traitée de façon qu’elle
émette de nombreux électrons secondaires, sous l’effet d’un bombardement
électronique.
Cette cible L est au
potentiel 0V de la cathode, alors que la couche E est au potentiel – 600V par
rapport à la cathode. Les électrons émis par la couche E, maintenus en bon
ordre par le champ de la bobine de concentration, sont attirés par la cible.
Grâce à leur grande vitesse,
due à cette différence de potentiel élevée(600V), ils traversent aisément le
collecteur C qui n’est autre qu’une grille à mailles lâches, et tombent sur la
cible. Ils s’arrachent ainsi, sur la face droite de la cible, des électrons
secondaires qui sont captés par le collecteur porté à un potentiel de 1V par
rapport à la cible. En sorte que sur cette face droite, sont distribuées des
charges positives, en quantité proportionnelle à l’illumination de chaque
surface élémentaire correspondante de la couche photosensible. En d’autres
termes, on recueille sur L une image électronique correspondant à l’image
lumineuse E.
Les électrons émis par la
cathode, sont modérément accélérés par la première anode A1 portée à + 220V.
Ils sont légèrement freinés par la seconde anode A2 portée à 180V, et
suffisamment ralentis par une électrode annulaire A3 portée au potentiel de la
cathode(0V), pour arriver sur la cible avec une vitesse nulle. On évite ainsi
toute émission secondaire sur la face gauche de la cible.
Ce faisceau qui explore la
cible point par point, contient une quantité constante d’électrons puisque
n’étant réglée que par le potentiel de grille. Ces électrons arrivant sur la
cible neutralisent les potentiels positifs qui s’y trouvent, c'est-à-dire les
points où il manque d’électrons. Les électrons qui restent s’en retournent
accélérés, cette fois ci, par les tensions croissantes des anodes.
Le faisceau de retour,
contient à chaque instant un nombre d’électrons proportionnel au nombre de
charges positives neutralisés sur la cible.
Le faisceau ne retourne pas
à la cathode, mais à une première cible d’un multiplicateur d’électrons :
(figure 10) , placé prés de la cathode, grâce à son
potentiel d’entrée supérieur à celui de la première anode.
Le principe du
multiplicateur est le suivant : un électron tombant sur la première cible,
fait jaillir par exemple 5 électrons secondaires. Ces 5 électrons sont attirés
par le potentiel plus élevé d’une seconde cible .
Ils vont arracher 5 x 5 = 25
électrons secondaires, qui à leur tour, iront bombarder une troisième cible, et
ainsi de suite jusqu’à la dernière(5 en général) portée à un potentiel de
1500V.
Le résultat est un gain
considérable car on a multiplié le nombre des électrons.
C’est le gros avantage du
tube ORTHICON qui possède aussi une sensibilité extrême. Une prise de vue qui
nécessitera moins d’éclairage du sujet qu’avec un tube ICONOSCOPE qui n’a pas
de multiplicateur d’électrons.
b) Tubes analyseurs à cible photoconductrice :
VIDICON- PLUMBICON
Dans ces tubes, on utilise
une cible photoconductrice qui a donc la propriété d’avoir une conductivité
variable selon l’intensité lumineuse à laquelle elle est soumise. Le tube
VIDICON utilise cette propriété :
(figure 11) .
La cible est constituée
d’une plaque si fine qu’elle est transparente et recouverte sur sa face interne
d’un matériau photosensible tel que le sulfure d’antimoine, le sélénium, le
sélénium de cadmium…
Le faisceau
électronique,comme pour le tube ORTHICON, part de la cathode, traverse le
wehnelt et arrive sur la cible à faible vitesse car il est freiné par la grille
de freinage qui se trouve à proximité de la cible : ceci évite qu’il y ait
un phénomène d’émission secondaire d’électrons.
Grâce à un système optique,
l’image à analyser est projetée sur la couche photoconductrice de la cible.
On obtient une image
électrique dont chaque point possède une conductivité qui est fonction de la
lumière qui le frappe.
Le faisceau électronique,
commandé par le système de balayage, explore successivement chaque point de
cette image électrique. En fonction de la conductivité de ces points, on
obtient un nombre d’électrons plus ou moins important qui traverse la couche
photosensible pour atteindre la couche conductrice transparente sur laquelle on
extrait de ce fait, un signal électrique dont l’amplitude est représentative, à
chaque instant, de l’éclairement du point
analysé sur l’image.
La PLAQUE SIGNAL est
polarisée par une tension positive = V appliquée à travers une résistance R. Le
signal vidéo prélevé sur cette plaque signal est ensuite appliqué à un
préamplificateur à travers un condensateur C.
Ces tubes VIDICON sont très
sensibles et leur dimension sont réduites, par contre ils sont l’inconvénient
de provoquer un assez fort traînage(rémanence). Le tube PLUMBICON élimine cet
inconvénient.
Synchronisation :
Il est nécessaire de
reproduire à la réception, l’image analysée à l’émission, au moyen du tube
cathodique, pour cela il suffit :
que les
variations d’intensité du faisceau électronique qui bombarde l’écran du tube cathodique
soient la reproduction fidèle des variations des variations d’intensité
recueillies à la sortie du tube caméra.
Que le
déplacement de ce faisceau se fasse identiquement, à la fois dans l’espace et
dans le temps, au déplacement du faisceau du tube analyseur .
On réalise la première
condition en utilisant la transmission radio électrique. A l’émission, le
signal vidéo module une onde porteuse, à la réception, cette onde porteuse est
détectée, le signal vidéo restitué est amplifié
et envoyé sur l’électrode du tube cathodique, qui agit sur l’intensité du
faisceau électronique.
Pour satisfaire la deuxième
condition, le récepteur produit deux séries de dents de scie identiques à
celles qui servent à déplacer le faisceau du tube analyseur
( figure 3a et 3b) . Il suffira alors de synchroniser le
départ de ces dents de scie pour qu’il est lieu au même instant, à l’émission
et à la réception.
L’émetteur doit fournir des
signaux de synchronisation que l’on a réussi à inclure dans le signal vidéo en
évitant ainsi d’élargir la bande passante.
Sur (la
figure 12a) est représenté deux
lignes consécutives dont le niveau vidéo
varie du noir au blanc, et au dessus, la dent de scie nécessaire pour dévier le
faisceau alternativement de gauche à droite, puis de droite à gauche de
l’écran.
La partie A – B de la dent
de scie correspond au balayage de la première ligne.
La partie B – C de la dent
de scie correspond au retour du faisceau, temps pendant lequel on ne transmet
aucune information. C’est là que l’on a logé les tops de synchronisation
lignes, ainsi appelés car ils ont la forme de très courtes impulsions rectangulaires
(figure 12b) .
A la réception, il sera
nécessaire de séparer ces signaux de ceux de la modulation, pour les envoyer
seuls sur le générateur de dent de scie correspondant, afin de le synchroniser.
Pour cela, on a adopté des
niveaux différents de modulation.
Dans le standard français
819 lignes, sur une profondeur totale de modulation de 100%, les signaux de
synchronisation occupent l’espace de 0 à 25%, tandis que le signal information
s’étend de 25 à 100% (figure 12b) . On aura donc un
niveau de blanc à 100%, un niveau de noir à 25% et un niveau 0 qui sera le
niveau de tops de synchronisation et que l’on appellera INFRA NOIR.
Le standard français 625 lignes est semblable au standard 819 lignes sauf en ce qui concerne les tops de synchronisation qui occupent 30% de la profondeur de modulation ( figure 13) .
Les tops de synchronisation
lignes sont précédés d’un petit palier, appelé PALIER AVANT, destiné à
favoriser le passage éventuel du 100% de blanc au niveau du noir qui ne peut se
faire instantanément.
Ces tops sont suivis
également d’un PALIER ARRIERE plus long que le palier avant et dans lequel(pour
la couleur) on fait passer des informations pour la transmission des couleurs.
La (figure
14) donne le détail de ces paliers
avec les durées correspondantes pour les deux standards français.
pour le standard français
819 lignes, le temps de balayage d’une ligne y compris le temps de retour du
spot est de :
t = =
=
49ms
Le retour du spot
s’effectuant en 8ms
(figure 14a) , la durée de balayage d’une ligne est de
41ms.
En standard français 625
lignes, le temps de balayage d’une ligne est de :
T = =
=
64ms.
Le retour du spot
s’effectuant en 12ms
(figure 14b) , le balayage d’une ligne se fait donc en
52ms.
On procède de la même façon
pour la synchronisation images. Le top d’ images(ou top trame) est intercalé
dans le retour du spot entre deux images successives. Il est au même niveau que
les tops de lignes, mais sa durée est bien plus longue, ce qui permettra à la
réception de le séparer des tops de lignes. Suivant les pays, on trouve
diverses formes de tops d’images.
En raison de l’entre laçage,
la durée de balayage d’une demi image, y
compris le temps de retour du spot est de 1/50ème seconde, soit
20ms . Or, le retour du spot dure environ 2ms, il faut donc transmettre du
noir pendant ce temps là.
On sacrifie ainsi une
quarantaine de lignes ( figure 15) , quelques unes se
situant avant le top de synchronisation images, la majorité se trouvant après.
En 819 lignes, la durée du
top images est de 20 microsecondes donc inférieure à la durée d’une ligne(49ms) alors que dans le standard 625 lignes français, on voit qu’il s’étend
sur plusieurs lignes. En effet, en 625 lignes français, la durée d’un top image
est de 160ms. De plus, on
utilise des impulsions de synchronisation lignes à une fréquence double de la
fréquence ligne, avant et après le top images. Ceci a pour but de conserver au
top de synchronisation d’images, la même allure et le même instant de départ
pour les trames paires et les trames impaires.
Ces impulsions sont appelées
impulsions de PREEGALISATION (avant le top trame) et de POSTEGALISATION (après
le top trame).
Pour pouvoir synchroniser
efficacement le générateur de dent de scie de la base de temps lignes du
récepteur, il est nécessaire que sa fréquence propre d’oscillation soit
légèrement inférieure à celle des tops
de synchronisation lignes.
Si ces tops sont supprimés
pendant le temps de retour images du spot, au bout de quarante lignes
supprimées, il y a de grandes chances pour que la synchronisation ne puisse se
faire, à cause d’un trop grand décalage.
C’est pourquoi on maintient
les tops de synchronisation de lignes pendant le retour du spot. Ce dernier
remonte l’écran en zigzaguant, ce qui n’est pas gênant puisque de toute façon
il est invisible, étant au niveau du noir.
Transmission
du son :
En France, le son est
retransmis par le principe de la modulation d’amplitude.
Bien qu’il existe des
procédés permettant de transmettre le son sur la même porteuse que l’image, on
préfère utiliser un émetteur distinct destiné uniquement à la transmission de
la bande sonore.
Cet émetteur fonctionne sur une
fréquence aussi voisine que possible de celle de l’émetteur images, en évitant
toutefois la superposition de leurs bandes latérales de modulation.
Dans le standard 819lignes
français, l’écart entre la porteuse son et la porteuse image est de 11,15 MHz
(figure 16) .
Comme la fréquence maximum
de modulation images a été fixée à 10,4 MHz, il reste une séparation de plus de
0,7MHz entre les fréquences extrêmes du son et de l’image.
En réalité, la séparation
est plus faible car les extrémités de la bande vidéo ne sont pas abruptes, mais
en pente plus ou moins arrondie.
L’avantage d’avoir rapproché
au maximum ces deux porteuses, est de permettre de recevoir l’émission au moyen
d’une seule antenne et d’un seul récepteur à bande suffisamment large.
D’autre part, la bande de
modulation nécessaire pour le son est ridiculement étroite devant celle du
signal vidéo. Il va être alors possible, au contraire de la radio diffusion, de
passer la totalité des fréquences audibles soit jusqu’à 15 000Hz.
Dans le standard 625 lignes
français, l’écart entre les deux porteuses est de 6,5MHz (figure
17) , alors que l’écart entre les porteuses images de deux canaux voisins
est de 8MHz.
Comme nous le
verrons par la suite, la porteuse son est parfois à une fréquence inférieure à
celle de la porteuse image. La disposition est alors celle de la
(figure 18) .
On constate
sur les figures 16 à 18 que la bande vidéo n’est pas symétrique par rapport à
la porteuse image. Elle est volontairement tronquée du côté opposé au son, une
telle transmission prend alors de nom de TRANSMISSION A BANDE LATERALE
ATTENUEE.
Elle est fréquente en
modulation d’amplitude, car elle ne nuit en rien à la fidélité de la
modulation ; par contre, elle présente le gros avantage de réduire la
bande de fréquence de presque la moitié. Il est alors possible d’intercaler,
dans la partie supprimée de cette bande latérale, la bande latérale d’un autre
émetteur, ce qui permet de loger un plus grand nombre d’émetteurs dans la gamme
de fréquence allouée.
Actuellement
dans les standards français, on transmet le son en modulation d’amplitude comme
le signal vidéo. Certains standards étrangers, par contre, utilisent la
modulation de fréquence dont les avantages sont connus : moindre bruit de
fond, insensibilité aux parasites, meilleure qualité du son retransmis. Ce type
de modulation a pour inconvénient de compliquer quelque peu les circuits de
réception.
Standards français
et étrangers :
La modulation d’amplitude de
la vidéo peut se faire de deux manières, selon qu’en pleine modulation(100%),on
transmet soit les niveaux blanc du signal vidéo(modulation positive) soit les
tops de synchronisation(modulation négative). Ces deux types de modulation sont
représentés(figure 19) .
En modulation positive
(figure 19a) , on voit que le fond des tops de
synchronisation(ou infra noir) correspond à une absence de modulation, que le
noir de l’image correspond à 25 ou 30% de modulation selon les standards et que
le blanc de l’image s’obtient pour 100% de modulation, tous les gris
intermédiaires s’échelonnant entre ces deux dernières valeurs.
En modulation négative
(figure 19b) , le fond des tops de synchronisation
correspond à la modulation à 100%, le noir de l’image à 70 ou 75% de modulation
selon les standards et le blanc à 0% de modulation.
Les standards français ont
adopté la MODULATION POSITIVE dont le défaut est l’apparition sur l’écran de
points blancs très visibles lorsqu’il y a des parasites, au lieu des points
noirs nettement plus discrets lorsqu’on utilise la modulation négative.
Par contre, dans ce dernier
type de modulation, les parasites risquent de désynchroniser l’image s’ils sont
trop importants, car le récepteur les confond alors, avec des tops de
synchronisation.
Nous savons maintenant que,
selon le cas, la transmission du son se fait soit en modulation d’amplitude,
soit en modulation de fréquence, qu’il existe deux types de modulation pour le
signal vidéo, que le nombre de lignes d’une image peut prendre diverses
valeurs, que l’écart entre les porteuses son et image peut être de 6,5MHz,
11,5MHz…, que la fréquence trames est de 50 ou 60 images seconde.
Ces nombreux paramètres font
qu’il existe de nombreux standards différents comme le montre le tableau de
(la figure 20) .
Dans ce tableau, les deux
standards E et L encadrés en traits gras, correspondent respectivement à la
première chaîne 819 lignes et aux première, deuxième et troisième chaînes 625
lignes françaises.
Les standards C, E, F et H
ont tendance à être abandonnés au profit des standards B, G ou L.
Le standard M utilisé en
Amérique où le secteur a une fréquence de 60 Hz, possède une fréquence trames
de 60 demi images par seconde au lieu de 50 pour les autres standards.
Bandes et
canaux :
Un canal de télévision est
la bande de fréquences nécessaire pour retransmettre les deux porteuses son et
image ainsi que leurs bandes latérales.
L’ensemble de ces canaux
sont regroupés en bandes de fréquence qui s’établissent ainsi :
Bande I :
de 41 à 87,5 MHz
Bande
III : de 163 à 230 MHz
Bande IV : de 470 à 606
MHz
Bande V : de 606 à 880 MHz
Les bandes I et III font
parties des VHF.
Les bandes IV et V font
parties des UHF.
La bande II allant de 87,5 à
108 MHz est destinée aux émissions radiophoniques en modulation de fréquence.
C’est bandes se subdivisent
en canaux dont les caractéristiques sont reproduites dans les tableaux(figure 21) et
(figure 22) .
Ainsi les émetteurs français
en 819lignes sont répartis en 11 canaux dans les bandes I et III, comme le
montre le tableau de la (figure 21) .
dans ce tableau, les canaux
1 et 3 de la bande I n’existe pas en France et la bande III est divisée en deux
parties appelées bande III+ et bande III- .
La bande III+ correspond aux
canaux pairs(F6-F8-F8A-F10-F12) dans lesquels la porteuse images est à une
fréquence supérieure à celle de la porteuse son alors que la bande III-
correspond aux canaux impairs(F5-F7-F9-F11) où la porteuse images est à une
fréquence inférieure à celle de la porteuse son.
Cette disposition tête bêche
des canaux pairs et impairs de la bande III a permis de couvrir tout le
territoire français malgré la grande largeur de canal(13,15MHz) nécessitée par
le standard 819 lignes français et ceci tout en conservant une bonne qualité de
retransmission sans trop d’interférences.
Le standard E 819 lignes
étant entrain de disparaître en France, puisque remplacé progressivement par la
première chaîne couleurs 625 lignes (standard L), les bandes I et III vont se
trouver petit à petit inemployées. Une redistribution en de nouveaux canaux
moins larges permettra de les réutiliser, pour la diffusion de la quatrième
chaîne française (Canal+).
Pour les 49 canaux UHF des
bandes IV et V, la répartition s’effectue comme le montre le tableau de la (figure 22) .
Le canal 38 est inutilisé en
télévision car il est réservé à la radioastronomie.
Dans ces canaux UHF, la
porteuse images a toujours une fréquence inférieur à celle de la porteuse son.
La retransmission des
émissions par satellites ,qui se développe de plus en plus, se fait à des
fréquences encore plus élevées que celle de la bande V, elles sont de l’ordre
de 12 Gigahertz, soit 12 000 Mégahertz. Dans ce cas, les images sont
retransmises en modulation de fréquence et non plus en modulation d’amplitude.