Recherche automatique de stations – Affichages numériques

 

I – Recherche automatique de stations

 

Ces circuits de recherche d’accord sont basés sur des principes très différents de ceux classiques, utilisés pour obtenir la tension de commande des diodes varicap. Celles-ci permettent l’accord de l’oscillateur local et des circuits d’entrée des tuners.

 

En fait, au lieu d’utiliser un montage potentiomètrique, la tension d’accord est obtenue au moyen d’un circuit logique complexe. D’une part, il reçoit l’information numérique relative au canal sur lequel on désire effectuer l’accord et, d’autre part, vérifie la valeur exacte de la fréquence de l’oscillateur local en la comparant avec la fréquence fixe de référence.

 

Le schéma synoptique de principe du système est donné à la (figure 1) .

 

Au moyen d’un clavier de commande, qui peut être celui du téléviseur ou de la télécommande, on pointe vers une case de mémoire ROM (mémoire dans laquelle on ne peut effectuer que la lecture) contenant par exemple le numéro du canal désiré.

 

La mémoire fournit l’information numérique, constitué par un mot d’un certain nombre de bits qui grâce au convertisseur digital / analogique (D / A) est converti en une tension continue, utilisée pour polariser les diodes varicap du tuner.

 

A ce stade, il convient de s’assurer que l’oscillateur local du tuner fonctionne exactement sur la fréquence correspondant au canal désiré.

 

Pour cela, la fréquence de l’oscillateur est comparée à celle d’un oscillateur à quartz dans un comparateur de phase.

 

Si l’oscillateur local ne génère pas exactement la fréquence voulue, le comparateur délivre une tension d’erreur qui, envoyée au convertisseur D / A, corrige de manière appropriée la tension d’accord.

 

Pour que le système fonctionne, il faut que l’oscillateur local du tuner soit du type VCO (Voltage Controlled Oscillator : c'est-à-dire oscillateur commandé par une tension continue). Ceci est le cas lorsque l’accord des différents circuits résonnants est obtenu au moyen de diodes à capacité variable (varicap).

 

Puisqu’il n’est pas possible de couvrir toute la gamme de fréquences utilisées par la télévision avec un seul circuit résonnant, la mémoire ROM fournit également un signal de commutation de bande (bande I, III ou IV et V) pour la commande des diodes de commutation du tuner.

 

Enfin, il convient que l’utilisateur ait une indication visuelle du canal sur lequel le téléviseur est réglé.

 

A cet effet, l’information fournie par la mémoire ROM est envoyée à un circuit de commande de l’indicateur de canal, qui peut être un dispositif afficheur à segments ou bien le cathoscope du téléviseur.

 

Nous allons examiner deux types fondamentaux de circuits dont dérivent pratiquement tous les autres, il convient de donner des précisions sur le fonctionnement des circuits bouclés, qui permettent de stabiliser la fréquence de l’oscillateur en la comparant à la fréquence fixe d’un quartz.

 

A)   Circuit PLL

 

Le sigle PLL est l’abréviation de Phase Locked Loop (boucle à verrouillage de phase). Il désigne un circuit bouclé qui permet de régler la fréquence d’un oscillateur de type VCO. Il compare la phase du signal fourni avec celle d’un signal de référence. Le schéma synoptique est illustré dans la (figure 2) .

 

La boucle est constituée par la liaison qui sort de l’oscillateur, passe à travers le comparateur de phase, l’amplificateur filtre passe bas et se referme sur l’oscillateur lui-même.

 

Le comparateur de phase est constitué par un circuit OU EXCLUSIF suivi d’un filtre passe bas comme le montre la (figure 3 a) .

 

Le circuit logique OU EXCLUSIF délivre à sa sortie le niveau logique 1 quand les signaux d’entrée sont à des niveaux logiques différents (l’un à 0, l’autre à 1) et le niveau logique 0, quand les deux signaux d’entrée sont égaux (0 ou 1).

 

Tenant compte des propriétés du circuit OU EXCLUSIF, on peut facilement déduire quel sera le signal de sortie, quand les entrées sont constituées de deux ondes rectangulaires déphasées d’un certain angle.

 

Dans la (figure 3 b) est représenté le cas où les tensions rectangulaires d’entrée fo et fq sont déphasées de  = 90°. Le signal de sortie Vu, prend alors la forme indiquée dans cette figure. Il est constitué d’une série d’impulsions rectangulaires, dont la valeur moyenne Vp, obtenue en sortie du filtre intégrateur passe bas, correspondant à 50% de la tension représentant le niveau logique 1.

 

Si maintenant le signal fo arrive plus tôt, exemple  = 45° (ce qui signifie que l’oscillateur VCO accélère, c'est-à-dire que sa fréquence tend à augmenter), les impulsions de sortie Vu (figure 3 c) deviennent plus étroites.

 

Dans ce cas, la tension moyenne Vp, obtenue en sortie du filtre, correspond à 25% de la tension représentant le niveau logique 1.

 

La tension continue Vp peut alors commander la fréquence de l’oscillateur. Elle est utilisée comme tension de polarisation de la diode d’accord de celui-ci.

 

Comme nous venons de le voir, Vp diminue quand la fréquence augmente. Une diminution de la tension appliquée sur la varicap provoque une augmentation de la capacité de celle-ci, d’où une diminution de la fréquence de l’oscillateur qui revient à la valeur correcte.

 

Evidemment, le contraire se produit si la fréquence de l’oscillateur tend à diminuer.

 

En faisant varier la phase, la tension Vp peut donc prendre toutes les valeurs comprises entre zéro et le niveau logique 1, qui généralement correspond à 5 volts.

 

Etant donné que la tension de polarisation Vp des diodes d’accord peut varier de 0,5 à 30 volts, il convient d’introduire dans la boucle un amplificateur de tension continue, alimenté avec une tension très stable.

 

Le circuit de la (figure 2) permet de synchroniser la fréquence de l’oscillateur avec celle du quartz. Mais comme celle-ci est fixe, il ne se prête pas au cas particulier de l’accord d’un téléviseur. L’oscillateur local et tous les autres circuits accordés du tuner doivent couvrir la gamme complète utilisée pour les émissions télévisées.

 

A cet effet, le circuit de la (figure 2) doit être modifié, comme indiqué dans la (figure 4) , par adjonction de deux diviseurs de fréquences qui divisent dans les rapports entiers N et Nq les fréquences de l’oscillateur VCO et celle du quartz.

 

Ce procédé permet de faire fonctionner le comparateur de phase à une fréquence beaucoup plus basse que celle du quartz. Ainsi la fréquence fo de l’oscillateur est différente de la fréquence fq du quartz.

 

Maintenant le circuit corrige la fréquence de l’oscillateur jusqu’à rendre non pas fo égale à fq, mais fo / N égale à fq / Nq, donc la relation entre les deux fréquences sera :

                                       fo  =      (1)

 

Il est ainsi possible d’obtenir une valeur quelconque de fo avec une fq fixe, en choisissant de manière appropriée les rapports N et Nq des deux diviseurs.

 

Ce rapport doit être un nombre entier et en conséquence on ne peut pas faire varier l’accord de manière continue, mais uniquement par paliers successifs.

 

Généralement, seul N est rendu variable, tandis que Nq est maintenu fixe. Il convient de préciser que la fréquence fo citée jusqu’à présent n’est pas directement la fréquence de l’oscillateur local. Celle-ci peut atteindre des valeurs de l’ordre de 800 MHz et, pour éviter le transport de fréquences aussi élevées, à l’intérieur du tuner et, à proximité de l’oscillateur, on effectue une division de cette fréquence par No (dans notre exemple No = 64). La relation (1) devient :

 

                                      fo = N x     (2)

 

La (figure 4bis) représente l’organigramme du système PLL. Le comparateur de phase est généralement prévu pour travailler à une fréquence de quelques kilohertz. En partant d’un quartz de quatre MHz (valeur courante), nous pouvons déterminer Nq. Si nous imposons 2 kHz comme fréquence de travail du comparateur, nous obtenons :

 

                                   Nq =  = 2000 kHz

 

Puisque les diviseurs sont obtenus par la mise en cascade de bascules qui divisent par deux, un tel système ne peut fournir qu’un facteur de division correspondant à un nombre entier et, de plus, égal à une puissance de deux.

 

Ce n’est pas le cas du nombre 2000, mais la valeur la plus proche se trouve être : 2048 =  . En conséquence, le diviseur Nq est constitué de onze bascules en cascade.

 

Le diviseur No est obtenu par le même procédé, la valeur choisie arbitrairement, de 64 soit  nous conduit à une cascade de six bascules pour ce diviseur. Désormais, nous avons défini No, Nq et fq. En reportant leurs valeurs dans la relation (2), celle-ci devient :

 

fo = N x  = N x  = N x 0,125 MHz   (3)

 

Si N prend la valeur 1, fo = 0,125 MHz. Ceci représente la fréquence minimum de l’oscillateur local. Dans le cas où N a une toute autre valeur, si on ajoute 1 à cette valeur, l’écart de fréquence correspond à ces deux valeurs de N est : 0,125 MHz.

 

-  = 50              fo1 = 6,25 MHz

                                                                        

-  = 50 + 1      fo2 = 6,375 MHz

 

Nous reparlerons par la suite de cette valeur de quand nous aborderons l’explication de l’accord fin sur une émission.

 

Il faut, à présent déterminer avec plus de précision les limites de N, car de celles-ci dépend la plage de fréquence à capter. Pour cela, il faut connaître les fréquences de la bande télévision UHF à recevoir, soit  pour le canal 21 :

 

-         476,25 MHz : fréquence porteuse vision

-         476,75 MHz : fréquence porteuse son

 

et pour le canal 69 :

 

-         855,25 MHz : fréquence porteuse vision

-         860,75 MHz : fréquence porteuse

 

D’autre part, il faut connaître les valeurs des fréquences intermédiaires à obtenir par battement entre la fréquence incidente et celle de l’oscillateur local soit :

 

-         FI vision : 38 MHz

-         FI son     : 32,5 MHz

 

Dans le standard décrit, on obtient la FI en soustrayant de l’oscillateur local la fréquence de la porteuse, ou fréquence incidente (montage supradyne). Ainsi, avec un seul oscillateur local, on réalise, par battement avec les porteuses vision et son, les deux FI : fo = fs + FIs = fv + FIv

 

-         fo           =      fréquence de l’oscillateur local

-         fs            =      fréquence porteuse son

-         FIs         =      fréquence intermédiaire son

-         fv           =      fréquence porteuse vision

-         FIv        =      fréquence intermédiaire vision

 

On peut désormais déterminer les limites de fonctionnement de l’oscillateur local. Fréquence minimum de l’oscillateur local (pour le canal 21) :

 

-         471,25 MHz + 38 MHz    = 509,25 MHz

-         476,75 MHz + 32,5 MHz = 509,25 MHz

 

Fréquence maximum (pour le canal 69) :

 

-         855,25 MHz + 38 MHz    = 893,25 MHz

-         860,75 MHz + 32,5 MHz = 893,25 MHz

 

En reportant ces valeurs dans la relation (3), nous tirons les limites de N qui permettront d’obtenir les fréquences de l’oscillateur local.

 

Pour le canal 21 : 509,25 MHz = N x 0,125 MHz, N =  = 4 074

 

Pour le canal 69 : 893,25 MHz  = N x 0,125 MHz, N =   = 7 146

 

D’où : 4 074  <  N  <  7 146

 

Il reste maintenant à déterminer la variation minimum de N pour passer d’un canal au suivant. Toujours dans le standard pris en exemple, l’espacement entre canaux est de 8 MHz soit une variation identique de fréquence de l’oscillateur local. De la relation (3), on tire :

 

                                   =  =  = 64

 

Les valeurs limites de N sont définies ainsi que l’échelon minimum que peuvent prendre ces valeurs pour changer de canal. Nous décrivons par la suite comment on réalise N. Dans la pratique, on rencontre aussi pour la valeur de No : 256.

 

B)   Diviseurs par N

 

Pour réaliser un circuit en mesure d’effectuer la division de la fréquence de l’oscillateur par le nombre entier N, on doit recourir à des compteurs constitués de bascules bistables, qui disposent d’entrées spéciales permettant de programmer le nombre N désiré.

 

Un exemple de ce type de compteur est représenté par le circuit intégré SN 74 191 dont le schéma synoptique est illustré à la (figure 5) . Il s’agit d’un compteur équipé de quatre bascules JK montées en diviseur par seize.

 

Pour diviser le signal arrivant à l’entrée CLOCK par un nombre différent de seize, il suffit d’appliquer aux entrées D, C, B, A, un nombre binaire de quatre bits représentant le nombre N.

 

Si par exemple, on veut diviser par N = 5, on aura D = 0, C = 1, B = 0 et A = 1, on obtient ainsi le nombre binaire 0101 qui correspond bien au nombre décimal 5.

 

Dans le cas présent, le diviseur doit travailler en décompteur (compte à rebours). Après cinq impulsions à l’entrée, les bascules se trouveront dans la position zéro et on aura une impulsion fin de comptage à la sortie.

 

Pour rendre le fonctionnement périodique, il convient que le compteur se remettre automatiquement sur la position N chaque fois qu’il atteint la position zéro.

 

A cet effet, la sortie impulsion fin de comptage est reliée extérieurement à une entrée chargement des données. En appliquant une impulsion négative à cette entrée (le petit cercle sur cette entrée signifie que c’est le niveau 0 qui est actif), le nombre N présent sur les entrées D, C, B, A, est automatiquement chargé dans le compteur.

 

Le circuit intégré dispose également d’une commande de comptage ou décomptage. Avec le niveau logique 1, il décompte (sens 15 vers 0), avec le niveau 0, il compte (sens 0 vers 15).

 

Avec le comptage, on peut également obtenir la division par un nombre différent de seize. En appliquant le nombre cinq aux entrées D, C, B, A, il compte de 5 à 15, donc il effectue une division par 15 – 5 = 10.

 

En conclusion, le circuit intégré SN 74 191 divise par N quand il compte à rebours (décomptage) et par 15 – N, quand il compte en avant (comptage).

 

Pour mieux comprendre comment fonctionne ce circuit, le schéma est donné à la (figure 6) . Il s’agit d’un schéma simplifié illustrant le fonctionnement en mode décomptage synchrone.

 

Cette condition de fonctionnement est obtenue lorsque les entrées CLOCK des bascules B, C, D, sont reliées aux sorties  des bascules précédentes.

 

Pour que les bascules commutent quand le signal est appliqué à l’entrée CLOCK, les entrées J et K doivent être portées au niveau logique 1. Ceci est réalisé par le circuit NOT (g) dont l’entrée constitue la commande validation. En mettant cette entrée à la masse (niveau logique 0), toutes les entrées J et K sont donc à l’état 1.

 

Les portes NAND à 2 entrées (d, c, b, a et d’, c’, b’, a’) servent à charger le nombre N présent aux entrées D, C, B, A. Chacune des portes à une entrée reliée à la sortie du circuit NOT (h) dont l’entrée reçoit l’information de chargement des données délivrées par la porte AND à quatre entrées (e) et la porte NAND à deux entrées (f).

 

Lorsque l’entrée du circuit NOT (h) est portée au niveau logique 1, toutes les portes NAND (d, c, b, a, d’, c’, b’, a’) ont une entrée à l’état logique 0.

 

Les sorties sont donc toutes à l’état 1. Dans ces conditions, les entrées C(CLEAR) et P (PRESET) des quatre bascules JK se trouvent à l’état 1, permettant à chacune des bascules de commuter lorsque le signal appliqué à leur entrée respective (CLOCK) passe de l’état 1 à l’état 0.

 

Par contre, lorsque la porte NOT (h) reçoit un 0 logique, toutes les portes NAND ont une entrée à l’état 1. Comme il s’agit de portes NAND, la sortie prend l’état inverse de celui de la seconde entrée.

 

Ainsi pour A = 1, on a la sortie de (a) au niveau 0 et puisque cette sortie est appliquée à la seconde entrée de (a’), la sortie (a’) prend l’état logique 1.

 

En conséquence, les entrées P et C de la bascule A se trouvent respectivement aux niveaux 0 et 1 et la bascule A est remise dans la position Qa = 1 et a = 0. La même situation s’observe pour la bascule C (si l’entrée C = 1), alors que les bascules B et D sont dans l’état inverse Qb et Qd = 0, b et d = 1 (si B et D = 0).

 

Le compteur est donc dans la position N = 5, comme représenté à la (figure 7) , où après l’impulsion de chargement appliquée à l’instant t0 on a a = 0, b = 1, c = 0 et d = 1.

 

A cet instant, l’entrée chargement des données passe au niveau 1 et les bascules peuvent commuter et commencer le décomptage jusqu’à 0.

 

Dans la (figure 7) , sont représentées, en fonction du temps, les formes d’ondes présentes aux différentes entrées du compteur. Après l’instant t0, le premier front négatif du signal d’entrée (CLOCK) modifie l’état de la bascule A, dont la sortie passe de 0 à 1 : le compteur prend alors la position correspondant au nombre quatre.

 

Après le second front négatif, a bascule de 1 à 0 et fait ainsi basculer B, b passe de 1 à 0, fait à son tour basculer C, dont la sortie c passe de 0 à 1 et donc ne fait pas basculer D. Le compteur se trouve alors dans la position correspondant au nombre trois.

 

Les basculements continuent de cette façon jusqu’à l’arrivée du 5ème front négatif. Le compteur passe alors de la position correspondant au nombre 1 à celle correspondant au nombre 0 pour lequel toutes les entrées  se trouvent au niveau logique 1.

 

A cet instant, on obtient une impulsion à la sortie du compteur. Il suffit d’appliquer les sorties  à une porte AND à quatre entrées (e) pour avoir à la sortie de celle-ci le niveau logique 1 lorsque et seulement si les entrées atteignent le niveau logique 1 (figure 7 sortie e) .

 

Pour que le comptage continue, il est maintenant nécessaire de rétablir le compteur en mode automatique. Ceci est fait au moyen d’une porte NAND (f) aux deux entrées de laquelle sont appliqués respectivement le signal d’entrée et la sortie de la porte (e).

 

De cette façon après le 5ème front, une entrée de la porte (f) et plus précisément celle reliée à la sortie de la porte (e) se trouve au niveau 1 et des qu’arrive le front positif P du signal CLOCK à l’instant t1 (figure 7) l’autre entrée est portée à l’état 1 donc la sortie est portée au niveau 0.

 

Il suffit alors de relier la sortie de la porte (f) avec l’entrée chargement des données pour remettre le compteur au nombre N. Des que ceci se produit, les sorties   ne se trouvent plus toutes au niveau 1, en conséquence la sortie de la porte (e)  retourne au niveau 0 et celle de la porte (f) au niveau 1, portant également à ce niveau l’entrée chargement des données. Le compteur peut alors reprendre son comptage à rebours de N vers 0.

 

A la sortie du compteur, utilisé comme diviseur, on a une impulsion toutes les N impulsions d’entrée, par conséquent la fréquence fs de sortie est égale à la fréquence fe d’entrée divisée par N.

 

Les valeurs de N qui interviennent dans les circuits d’accord atteignent, pour les canaux les plus hauts de la gamme UHF, des valeurs comprises entre 7 000 et 8 000.

 

Cela signifie que pour exprimer ces chiffres en code binaire, treize bits sont nécessaires (avec treize bits il est possible de représenter tous les nombres compris entre 1 et  = 8 192), il convient donc d’utiliser un compteur constitué par treize bascules. Le fonctionnement d’un tel compteur et la programmation du nombre N restent cependant identiques.

 

C)  Accord entièrement digital

 

Un exemple d’accord entièrement digital est illustré dans le schéma synoptique de la (figure 8) . Dans ce cas, il suffit de frapper sur le clavier de commande le numéro du canal pour que le téléviseur soit accordé sur celui-ci (ce clavier peut être placé sur le téléviseur ou sur la télécommande).

 

Comme il peut être nécessaire de pratiquer des petites retouches à l’accord, il est prévu une commande de réglage fin d’accord, qui permet de faire varier en plus ou en moins la fréquence de l’oscillateur par sauts ( ).

 

Cette valeur de  dépend des valeurs choisis pour No, Nq et fq comme on le voit dans le schéma de la (figure 8) , nous y retrouvons les valeurs utilisées dans l’exemple précédent soit  = 0,125 MHz qui correspond au saut minimum de fréquence de l’oscillateur, quand on fait varier le nombre N d’une unité.

 

Désirant à présent obtenir un accord fin qui permet d’explorer toute l’amplitude du canal de 8 MHz par sauts de 0,125 MHz, il convient de disposer de 8 / 0,125 = 64 sauts, c'est-à-dire que le nombre N doit pouvoir varier de 64 unités, ou mieux doit pouvoir être augmenté de 32 unités et diminué d’autant, si l’on désire obtenir une variation symétrique en plus ou en moins de la valeur nominale.

 

Pour éviter en pratique de devoir faire une addition ou une soustraction, on peut également obtenir une variation en plus ou en moins faisant en sorte que, en condition d’accord nominal, le circuit de l’accord fin fournisse le nombre N’’ = 32, dans ces conditions, le nombre N est obtenu toujours comme la somme de N’ donné par la mémoire ROM et de N’’, c'est-à-dire N = N’ + N’’. Naturellement, la mémoire ROM devra à présent fournir non pas N directement mais : N – 32.

 

En faisant varier N’’ de 32 à 63, on augmente N de 31 unités égales à une augmentation de la fréquence de l’oscillateur de 31 x 0,125 MHz tandis qu’en diminuant de 32 à 0, on réduit N de 32 unités, la fréquence diminue alors de 32 x 0,125 MHz = 4 MHz.

 

Puisqu’en code binaire le nombre 63 est donné par 1 1 1 1 1 1, le circuit d’accord fin doit fournir un nombre de 6 bits, il comprend 6 bascules qui, en condition de repos, c'est-à-dire quand on met en marche le téléviseur, doivent fournir le nombre 32, c'est-à-dire 1 0 0 0 0 0 .

 

Pour faire varier l’accord, il suffit alors d’agir sur la touche +  ou -  pour faire varier des sauts en avant ou en arrière et faire varier N’’ d’une unité chaque fois que la touche est enfoncée.

 

Les 6 bits qui forment N’’ sont envoyés au sommateur (figure 8) et sont ajoutés au nombre N’ fourni par la mémoire ROM. On obtient le nombre N, utilisé pour réajuster le diviseur programmable comme on l’a vu précédemment.

 

Le nombre N doit être formé par 13 bits et N’ aussi. La mémoire ROM doit donc fournir des mots de 13 bits, plus un autre de 3 bits pour sélectionner la bande dans laquelle se trouve le canal.

 

Ce mot de 3 bits est envoyé directement au tuner pour le positionnement sur la bande voulue, utilisant par exemple la convention suivante :

 

-         001 VHF bande I

-         010 VHF bande III

-         100 UHF bande IV et V

 

Dans le cas de l’exemple de la (figure 8) , la mémoire ROM contient 100 mots de 13 bits, ce qui signifie que l’utilisateur peut choisir parmi 100 canaux, en interrogeant la mémoire avec le nombre compris entre 0 et 99. En général, les nombres suivants sont utilisés :

 

-         2 à 12 pour les canaux VHF européens

-         13 à 20 pour les canaux italiens (A à H)

-         21 à 69 pour les canaux UHF

-         Les nombres restants sont affectés aux canaux spéciaux existants dans certains pays équipés de la distribution par câble.

 

Le numéro du canal est exprimé en code B C D, donc avec quatre bits pour le chiffre des dizaines et quatre bits pour celui des unités.

 

Le nombre N’ fourni par la mémoire ROM est donné par la fréquence fo de l’oscillateur (égal à la fréquence fv de la porteuse vision, augmentée de la valeur FI de la fréquence intermédiaire) divisée par  et diminuée de 32.

 

De ce nombre, il convient de ne prendre que la partie entière en tenant compte que  = 0,125 MHz et 1 / 0,125 = 8, la formule qui donne N’ est :

 

                                   N’ =

 

Dans cette formule, les fréquences fv et FI doivent être exprimées en MHz. Par exemple, pour accorder le téléviseur sur le canal 30, on appuie sur les touches 3 et 0 du clavier, ce dernier fournit à la mémoire ROM les deux chiffres en code B C D, c'est-à-dire 0 0 1 1 et 0 0 0 0

 

Puisque, pour le canal 30, on a fv = 543,25 MHz, la mémoire ROM délivrera :

 

N’ =  =  = 4 618

 

Le circuit d’accord fin fournit s’il n’a pas été actionné, N’’ = 32. Ces deux nombres exprimés en code binaire sont envoyés au sommateur qui effectue :

 

N’       4 618                      1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 1 0

N’’           32                                           1 0 0 0 0 0

N        4 650                       1 0 0 1 0 0 0 1 0 1 0 1 0

 

Avec N = 4 650, la fréquence de l’oscillateur sera maintenue à :

 

fo = N x  = 4 650 x 0,125 = 581,25 MHz

 

En agissant sur la commande de l’accord fin, N’’ peut varier de 0 à 63, ce qui fait varier N entre 4 618 et 4 681 et fo entre 577,25 MHz et 585,130 MHz par bonds de 0,125 MHz.

 

Le canal 30, étant dans la bande UHF, la mémoire ROM fournit également la combinaison binaire 100 pour commuter le tuner sur la bande IV / V.

 

D)  Accord de type digital / analogique

 

Un autre exemple d’accord n’étant pas effectué entièrement par un système digital est représenté dans le schéma synoptique de la (figure 9) .

 

Dans ce cas, la partie digitale du circuit sert uniquement à effectuer un accord approximatif portant la fréquence de l’oscillateur à la valeur voulue (par exemple à moins de 1 MHz de celle-ci). A ce point intervient la partie analogique du circuit qui consiste en un CAF (contrôle automatique de fréquence) classique, inséré à la sortie de l’amplificateur à fréquence intermédiaire et en mesure d’intervenir sur la fréquence de l’oscillateur jusqu’à ce que la valeur de la FI vidéo prenne exactement la valeur de 38 MHz.

 

Ce système présente quelques avantages comparativement au précédent : en fait, il est en mesure d’exécuter correctement l’accord sans avoir à recourir à une commande de l’accord fin actionné par l’utilisateur, de plus, si pendant le fonctionnement du téléviseur il se manifeste des dérives de l’accord des circuits de fréquence intermédiaire (comme cela se produit avec l’échauffement des composants céramiques des filtres FI) celles-ci sont automatiquement compensées en corrigeant la fréquence de l’oscillateur.

 

La correction de la dérive n’était par contre pas possible avec le circuit précédent purement logique, sinon en intervenant manuellement sur l’accord fin. A noter cependant que, généralement, la dérive thermique des filtres céramiques de bonne qualité peut être au maximum de l’ordre de 50 kHz et donc bien tolérée même si elle n’est pas compensée, car elle provoque une altération tolérable de l’image reçue.

 

Dans l’exemple de la (figure 9) , l’accord digital approximatif n’est pas obtenu avec un circuit à verrouillage de phase (PLL), mais est basé sur un principe différent. En fait, les deux fréquences, divisées de manière appropriée par les nombres fixes No = 256 (obtenu avec huit bascules) et Nq = 8 192 (obtenu avec treize bascules) ne sont pas comparés directement entre elles.

 

Comme on le voit dans le schéma (figure 9) , la fréquence du quartz sert à générer une impulsion de durée Tp parfaitement constante et égale à 2 048 (correspondant à la période de la fréquence de 488,2125 Hz obtenue en divisant par 8 192 la fréquence de 4 MHz du quartz) utilisée pour commander une porte placée avant le compteur.

 

De cette façon, le compteur enregistre le nombre d’oscillations qui lui parviennent dans l’intervalle Tp donné par la formule :

 

                                              N =  x Tp

 

Puisque dans le cas considéré No = 256 et Tp = 2 048 , si l’on présume que la fréquence de l’oscillateur fo est arrondie au MHz, à la fin du comptage, le compteur devrait indiquer le nombre entier donné par :

 

N = (fo) x 8 = (fv + FI) x 8, la fréquence est exprimée en MHz.

 

Si l’on choisit le mode décomptage et en programmant au départ la valeur N (en pratique, il s’agit du même circuit vu précédemment), on obtiendra les résultats suivants :

 

a)    Indication nulle du compteur (reste R = 0) si le nombre d’oscillations comptées coïncide avec le nombre N programmé

 

Dans ce cas, la fréquence produite par l’oscillateur diffère de moins de 1 MHz de la valeur voulue, donc le compteur émet une impulsion sur la liaison de sortie centrale marquée R = 0. Cette impulsion commute le générateur de la tension de polarisation des diodes d’accord sur le circuit CAF.

 

La tension d’accord est ainsi formée de la tension fournie par le générateur plus celle fournie par le CAF, qui régule la fréquence de l’oscillateur à la valeur exacte d’accord.

 

b)    Indication positive du compteur (reste R > 0) quand le nombre d’oscillations comptées n’atteint pas la valeur N pré-établie

 

Dans ce cas, le compteur fournit une impulsion sur la liaison de sortie indiquée R > 0 qui agissant sur le générateur, fait augmenter la tension de polarisation Vp et en conséquence augmente la fréquence de l’oscillateur, qui était évidemment inférieure à la valeur voulue. Le procédé se répète jusqu’à ce que la situation (a) se vérifie, c'est-à-dire que la sortie du compteur devienne nulle.

 

c)     Indication négative du compteur (reste R < 0) quand le nombre des oscillations comptées est supérieur à la valeur N

 

Dans ce cas, le compteur émet une impulsion sur la liaison inférieure indiquée R < 0, dont l’action est de faire diminuer la tension Vp et en conséquence, fait diminuer la fréquence de l’oscillateur. Ce procédé se répète jusqu’à ce qu’on atteigne la condition (a).

 

Le nombre N est encore fourni par une mémoire ROM, interrogée en tapant, sur le clavier de commande, le numéro du canal désiré. Comme on le voit dans la (figure 9) , la mémoire ROM utilisée contient 80 mots de 10 bits (donc possibilité de choix de 80 canaux).

 

Le fait qu’à présent 10 bits soient suffisants au lieu de 13, est du à l’approximation au mégahertz de la fréquence de l’oscillateur pour laquelle N est donné par la formule : N = N’ x 8.

 

Si avec N’, on indique la partie entière (c'est-à-dire arrondie à 1 MHz) du nombre qui représente la fréquence de l’oscillateur exprimée en MHz, il suffit alors que la mémoire ROM donne N’ (avec seulement 10 bits, car N’ ne dépasse jamais 1 024  = ), car la multiplication par 8 dans le système binaire s’effectue en décalant le nombre de trois rangs vers les puissances de poids plus élevés et en affectant un 0 aux poids les plus faibles.

 

En fait, comme dans le système décimal, ajouter un zéro signifie multiplier par 10, dans le système binaire ajouter un zéro signifie multiplier par 2 donc ajouter 3 zéro signifie multiplier par 2 x 2 x 2 = 8.

 

Dans le cas du canal 30, fo = 582,15 MHz, on a N’ = 582 et N = N’ x 8 = 582 x 8 = 4 656 qui, en code binaire sont représentés respectivement par 1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 et 1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 .

 

Comme on le voit, ils ne différent que par les trois derniers bits, il suffit que la mémoire ROM donne les dix premiers bits. En observant la (figure 9) , on note que la mémoire ROM ne fournit aucune indication sur la bande dans laquelle se trouve le canal requis.

 

Ceci est du au fait que l’on peut obtenir une commutation automatique de la bande, basculant sur la bande supérieure (c'est-à-dire de la I à la III ou de la III à la IV / V) quand la tension Vp tend à dépasser le maximum de la valeur prévue, c'est-à-dire 30 volts, ou bien basculant sur la bande inférieure (de la IV / V à la III ou de la III à la I) quand Vp tend à devenir inférieur à la valeur minimum prévue, c'est-à-dire 0,5 V.

 

Si par exemple le tuner se trouve sur la bande III et que l’on désire le canal 30 qui est dans la bande IV / V, le compteur continuera à faire augmenter Vp. Mais, même quand celle-ci aura atteint sa valeur maximum, la fréquence de l’oscillateur n’aura pas atteint la valeur voulue pour laquelle la sortie du compteur est à zéro, ce qui tend à porter Vp à une valeur supérieure à 30 volts. A ce moment, on commute sur la bande IV / V et la tension Vp redescend jusqu’à obtenir le reste = 0 à la sortie du compteur.

 

Ce circuit qui effectue cette commutation automatique est commandé directement par la tension Vp et est généralement inclus dans le tuner, donc il n’est pas représenté dans la (figure 9) .

 

II Recherche automatique et mémorisation des programmes

 

Pour faciliter encore plus les opérations de l’utilisateur, des circuits intégrés appropriés ont été conçus. Ils effectuent la recherche automatique de tous les émetteurs présents dans la région et mettent en mémoire les données relatives à ces émetteurs pour les retrouver par la suite.

 

Le procédé de recherche automatique peut être varié, suivant le type d’accord adapté, c'est-à-dire s’il est digital ou non. Ces deux cas seront examinés séparément.

 

A)   Recherche automatique avec accord digital

 

Le schéma synoptique de la (figure 10) est relatif au dispositif de recherche automatique et mémorisation des programmes pour téléviseurs avec accord digital des deux types examinés.

 

Dans ce cas, le principe sur lequel est fondé le fonctionnement est d’accorder le téléviseur de manière automatique, successivement sur tous les canaux prévus contenus dans la mémoire ROM, en s’arrêtant chaque fois qu’est présent un émetteur fournissant un signal suffisant pour avoir une bonne réception.

 

Puisque cette recherche nécessite un certains temps et est faite en analysant successivement tous les canaux, elle se prête mal à être utilisée quand on veut simplement passer d’un programme à l’autre.

 

Donc, il est prévu une mémoire RAM, contenant seize registres. Les canaux relatifs aux émetteurs trouvés pendant la recherche automatique pourront ainsi être rappelés rapidement en appuyant sur l’une des seize touches du clavier. Cette opération n’exclut pas la possibilité d’obtenir un canal au moyen de son numéro.

 

Pour mettre en route ce système, il suffit d’appuyer sur la touche appropriée du clavier de commande, lançant ainsi le programme contenu dans le circuit de recherche automatique (figure 10) .

 

La recherche s’effectue en partant du canal le plus bas et en montant progressivement jusqu’à ce que le système reçoive une fréquence correspondant à une émission télévisée.

 

Ce signal est normalement amplifié par le circuit FI, détecté et envoyé à un circuit de reconnaissance.

 

Ce dernier reçoit, en outre, une information fournie par le régulateur automatique de sensibilité (RAS). Si la tension reçue est suffisante pour une réception correcte, le circuit de reconnaissance procède à l’analyse du signal qui lui est envoyé par les circuits de détection, pour s’assurer qu’il s’agit bien effectivement d’un signal de télévision et non d’une porteuse étrangère.

 

La reconnaissance est faite sur la base de la présence des signaux de synchronisation de ligne ou de trame qui se manifestent toutes les 64  ou toutes les 20 ms. S’ils sont présents, le circuit de reconnaissance envoie un signal d’arrêt au circuit de recherche qui stoppe l’exploration des canaux.

 

Au moyen d’une autre touche, il est alors possible de mémoriser, dans un des registres de la mémoire RAM, les données correspondant au canal reçu, y compris celles relatives à l’accord fin, le cas échéant. La recherche automatique peut être à nouveau démarrée.

 

On peut donc ainsi mémoriser seize canaux différents, qui peuvent être rappelés très facilement en appuyant sur les numéros sous lesquels ils ont été mémorisés. Il est à noter que pour maintenir les données dans la mémoire RAM, celle-ci doit être alimentée même quand le téléviseur est éteint. A cet effet, le circuit de mémoire est alimenté, soit par une petite alimentation autonome reliée directement au secteur, soit par une batterie longue durée.

 

B)   Recherche automatique avec accord électronique

                                                   

Dans le cas de téléviseurs à accord électronique non numérique, la recherche automatique et la mémorisation des programmes peuvent être faîtes comme indiqué dans le schéma synoptique de la (figure 11) . La principale différence réside dans le fait qu’à présent il n’y a pas de mémoire ROM contenant les données relatives aux canaux.

 

Pour effectuer l’exploration de chaque bande, il convient de disposer d’une tension à rampe (c'est-à-dire une simple dent de scie) variable d’environ 0,8 à 30 volts pour la polarisation des diodes d’accord. Elle est obtenue avec des circuits digitaux de la manière suivante :

 

Deux compteurs A et B, chacun de douze bits (figure 11) formé de douze bascules, dont les sorties Q sont reliées aux deux entrées d’un circuit qui compare les deux nombres A et B délivrés par les compteurs et qui fournit à sa sortie le niveau logique 0 quand A est supérieur à B ou le niveau 1 quand A est plus petit que B.

 

Supposons que l’on veuille faire avancer manuellement le compteur B en agissant sur la touche appropriée, de manière à ce que le nombre qu’il indique soit par exemple égal à 512.

 

Si au compteur A on envoie les impulsions obtenues par un oscillateur à quartz (par exemple à 4 MHz), il comptera ainsi sans interruption le nombre A présent à sa sortie Q de zéro jusqu’à 4 095 (correspondant aux douze sorties Q toutes au niveau logique 1) et à la 4 096éme impulsion reviendra à zéro recommençant le cycle.

 

La sortie du comparateur est donc au niveau 1 jusqu’à ce que le compteur A atteigne le nombre 512, valeur programmée sur le compteur B, puis passera au niveau 0 et y restera jusqu’à la 4 096éme impulsion, comme représenté dans la (figure 12 a) .

 

Les impulsions de sortie du comparateur ont donc la durée de 512 impulsions de clock et se répètent à intervalles de 4 096 impulsions de clock, leur valeur moyenne, par rapport à la valeur maximum correspondante à la valeur logique sera m = 512 / 4 096 = 0,125.

 

En terme de temps, la fréquence de clock étant de 4 MHz, égale à une période de 0,25, la durée de l’impulsion de sortie est de 512 x 0,25 = 1 024.

 

Si le compteur B est positionné sur la valeur 3 072 en reprenant les mêmes raisonnements, on arrive à la conclusion que les impulsions de sortie du comparateur ont la durée de 3 072 impulsions de clock, c'est-à-dire de 768   : donc la valeur moyenne sera m = 3 072 / 4 096 = 0,75 (figure 12 b) .

 

Les impulsions de sortie du comparateur sont envoyées à un filtre passe bas suivi d’un amplificateur (figure 11) , qui fait correspondre le niveau logique 1 à la tension maximum d’accord (30 volts).

 

Dans le premier cas (m = 0,125), la tension d’accord sera de : Vp = 0,125 x 30 = 3,75 volts alors que dans le second (m = 0,75), nous obtiendrons une tension Vp égale à 0,75 x 30 = 22,5 volts.

 

Nous voyons que, en faisant avancer le compteur B, la tension Vp croît par paliers successifs. Comme le compteur B peut compter de 0 à 4 095, la tension Vp augmente de 30 / 4 095 = 0,73 mV chaque fois que le compteur augmente d’une unité.

 

Pour obtenir l’exploration automatique de toute une bande, il suffit de faire avancer régulièrement le compteur B en lui envoyant des impulsions sur son entrée.

 

Par exemple, on peut utiliser les impulsions de clock divisées par un circuit approprié.

 

Ainsi en divisant la fréquence du quartz par 2 048, on obtient des impulsions à une cadence égale à : 4 MHz / 2 048 = 1,953125 kHz pour laquelle le nombre B est incrémenté d’une unité chaque 512  (correspondant à la période des impulsions à 1,953125 kHz). Toute la bande est alors explorée en 512 x 4 096 = 2 097 152 , c'est-à-dire environ 2,1 s.

 

La durée de l’exploration dépend donc du nombre choisi comme diviseur, plus il est élevé plus l’exploration est lente.

 

Il est à noter que la tension d’accord en pratique croît de manière uniforme et non par paliers, car le filtre à la sortie du comparateur ne permet pas de brusques sauts de la tension Vp.

 

L’exploration de la bande se fait, de l’extrémité inférieure vers l’extrémité supérieure, on peut également faire l’exploration en sens inverse. Ceci est possible, en faisant décompter le compteur B, dont la valeur de sortie descendra jusqu’à zéro puis recommencera de 4 095.

 

A ce point, il convient que l’exploration de la bande s’arrête quand elle rencontre un émetteur.

 

Le principe de fonctionnement du système d’arrêt est encore semblable à celui vu précédemment pour l’accord digital / analogique, et ne diffère que par quelques détails.

 

Comme dans le cas précédent, l’impulsion d’arrêt (stop) est donnée par un circuit de reconnaissance du signal, commandé par la tension RAS, pour assurer une amplitude suffisante du signal reçu et, par la tension du circuit CAF, pour assurer l’accord correct. Le contrôle de la présence des impulsions de synchronisation de lignes (ou de trames) est de plus toujours indispensable pour être certain qu’il s’agit d’un signal de télévision.

 

Pour voir comment fonctionne le système d’arrêt et d’accord fin du téléviseur, il convient de se reporter à la (figure 13) . Dans cette figure est représentée la courbe de réponse du discriminateur qui fournit la tension CAF.

 

Supposons que la fréquence de l’oscillateur du tuner soit augmentée progressivement et qu’elle soit voisine de la valeur correcte de l’accord d’une émission (par exemple s’approche de la valeur fo = 581,25 MHz relative au canal 30, donc la porteuse vision a la valeur fv = 543,25 MHz). Au fur et à mesure que fo augmente, la valeur de la fréquence intermédiaire FI augmente aussi et s’approche de la valeur nominale de 38 MHz.

 

Quand la valeur de la fréquence intermédiaire dépasse 33 MHz environ, le discriminateur commence à fournir une tension positive, qui croît rapidement (figure 13) jusqu’à atteindre un maximum puis redescend plus lentement pour atteindre la valeur zéro quand la porteuse vision se trouve à la valeur de 38 MHz (point zéro).

 

Quand la tension diminue et traverse le seuil de basculement (point H figure 13) , l’impulsion d’arrêt est générée. Dans le cas de validation de la part du circuit de reconnaissance, l’impulsion d’arrêt fait basculer le commutateur I (figure 11) interrompant le comptage de B ainsi que l’augmentation de la tension Vp, ce qui arrête l’exploration.

 

Si le procédé de recherche automatique s’arrête à cet instant, le téléviseur n’est pas parfaitement accordé sur l’émetteur : l’intervention du circuit CAF est encore nécessaire pour parfaire l’accord.

 

Cette action ultérieure du CAF s’effectue toujours au moyen du compteur B, commandé à travers le convertisseur analogique / digital (A / D). Celui-ci, convertit la tension continue qui lui est envoyée par le discriminateur en impulsions, dont la cadence est proportionnelle à la valeur de la tension.

 

De cette façon, des que l’impulsion d’arrêt apparaît (point H), la tension du discriminateur a la valeur d’environ 1 volt et la fréquence des impulsions produites par le convertisseur A / D est d’environ 10 Hz.

 

Le compteur B continue alors de progresser, mais très lentement, la fréquence des impulsions étant très basse, la tension Vp continue à augmenter, la fréquence de l’oscillateur continue de s’approcher lentement de la valeur exacte d’accord et la fréquence intermédiaire de la porteuse vision se rapproche de 38 MHz.

 

La tension  continue de diminuer, ainsi que la fréquence des impulsions, l’accord varie de plus en plus lentement. Quand on atteint le point 0 (accord correct), la tension du discriminateur s’annule, le convertisseur ne fournit plus d’impulsion, le compteur s’arrête sur une valeur B fixe et la tension d’accord est maintenue à la valeur correcte.

 

Si la porteuse vision dépasse la valeur correcte de 38 MHz (figure 13) ,la tension recommence à croître mais à présent avec une polarité négative, le convertisseur A / D se remet à émettre des impulsions, qui cependant, font compter B à rebours, ce qui fait diminuer la tension ramenant la fréquence FI à sa valeur correcte.

 

Le circuit CAF fonctionne ainsi de manière à ramener à l’état initial l’accord chaque fois qu’il tend à s’écarter de la position correcte, soit en raison de la dérive thermique du récepteur, soit en raison de la dérive de fréquence de l’émetteur.

 

Si la recherche se fait par exploration de la gamme partant de l’extrémité supérieure, la fréquence intermédiaire se rapprochera de la valeur correcte depuis des valeurs plus élevées. Comme on le voit dans la (figure 13) ,la tension CAF commence à se manifester quand la FI devient inférieure à environ 43 MHz et l’impulsion d’arrêt est émise quand on atteint le point K. Puis le processus continue comme nous l’avons vu, avec l’intervention du convertisseur A / D.

 

Ayant atteint ainsi automatiquement l’accord exact sur un émetteur, l’utilisateur n’a plus qu’à appuyer sur une des seize touches du clavier pour mémoriser dans le registre le nombre indiqué par le compteur B relatif à cet émetteur.

 

En plus du nombre B, la mémoire enregistre deux bits, relatifs à la bande choisie et, quatre bits relatifs au numéro du programme. En fait, le numéro de la touche enfoncée (numéro du canal) pour l’adresse du registre de la mémoire est émis par le clavier sous forme binaire à quatre bits ( = 16).

 

Avec ce type de circuit, l’accord peut être fait uniquement à travers la recherche automatique qui, à volonté, peut convenir pour avancer dans un sens ou dans l’autre, mémorisant successivement les données relatives aux divers émetteurs trouvés. Par la suite, il suffira d’intervenir avec le clavier pour rappeler immédiatement le programme voulu.

 

III – Visualisation du numéro du canal ou du programme

 

Les différents systèmes d’accord étudiés précédemment, n’entraînant pas de déplacements d’organes mécaniques ou d’index, il n’y a pas de repérage du canal ou du programme sur le téléviseur.

 

Il est donc nécessaire d’ajouter un système de visualisation, afin de mémoriser le numéro du canal ou du programme. Il existe deux systèmes de visualisation :

 

-         Un système économique utilisant des afficheurs numériques à sept segments.

-         L’écriture directe de l’information sur l’écran du téléviseur.

 

Il est possible d’utiliser cette visualisation pour l’affichage de l’heure. Une horloge digitale à quartz, incluse dans les circuits du téléviseur, fournit alors l’information lorsqu’on appuie sur un bouton approprié du clavier ou de la télécommande.

 

A)   Visualisation par afficheurs à sept segments

 

Dans le cas d’un accord digital, le numéro du canal et le numéro du programme correspondant, sont disponibles en mémoire RAM. Le numéro du canal est codé en B D C (dizaines codées sur 4 bits et unités codées sur 4 bits). Le numéro de programme est codé en binaire sur 4 bits.

 

Lorsque l’on rappelle un programme (action d’appuyer sur la touche), les deux chiffres composant le numéro de ce programme sont extraits de la mémoire RAM et affichés sur sept segments (figure 14 a) .

 

Lorsque le programme correspondant à ce canal n’est pas enregistré en mémoire, seul le numéro du canal sera affiché, évidemment.

 

Dans le cas d’accord électronique, la mémoire ROM contenant le numéro des canaux n’étant pas présente, il ne sera visualisé que le numéro du programme mémorisé dans la mémoire RAM (figure 14 b) .

 

L’indication, obtenue avec les afficheurs à sept segments, est en général permanente, c'est-à-dire toujours visible pendant la marche du téléviseur.

 

B)   Visualisation sur l’écran

 

Pour rendre visible sur l’écran du téléviseur une information numérique, il convient d’envoyer un signal adéquat sur la cathode du tube cathodique. Ce signal est produit par un circuit appelé générateur de caractères. Seule, la technique des circuits intégrés, a permis de produire de tels circuits, à des coûts et à des dimensions acceptables.

 

Le rôle de ce circuit est de générer deux signaux distincts à envoyer aux amplificateurs vidéo, comme représentés schématiquement dans la (figure 15 a) . 

 

Le premier signal sert à ouvrir sur l’écran une petite fenêtre dans l’image que l’on reçoit (figure 15 b) et est constitué par une impulsion d’annulation de l’image. Le deuxième est un signal généré sur la base des données envoyées à l’entrée du générateur de caractères et sert à faire apparaître dans la petite fenêtre le nombre désiré.

 

Comme il s’agit d’un tube couleurs, il est évident qu’il y a plusieurs possibilités. En appliquant de manière différente aux trois canons les signaux, on obtient des chiffres colorés, dans l’une des trois couleurs fondamentales ou complémentaires, sur fond noir ou coloré.

 

Le générateur de caractères doit évidemment fonctionner en parfait synchronisme avec le balayage vertical et horizontal, d’où la nécessité également des impulsions de ligne et trame. Des commandes appropriées permettent de retarder, par rapport aux impulsions de lignes et de trames, les signaux générés, donnant ainsi la possibilité de positionner la petite fenêtre dans n’importe quelle partie de l’écran.

 

Généralement, pour des raisons de simplifications, les couleurs des chiffres et du fond, ainsi que la position sur l’écran, sont fixées par le constructeur. Ces réglages ne sont pas accessibles à l’usager.

 

Pour comprendre le principe de fonctionnement du générateur de caractères, il convient avant tout de définir quelle technique utiliser pour composer les divers chiffres.

 

Le plus simple est de disposer d’une surface rectangulaire subdivisée en de nombreuses surfaces élémentaires, chacune d’elles pouvant être rendue lumineuse ou non, cette technique est largement utilisée dans le domaine de la publicité et du sport pour obtenir des écritures lumineuses modifiables à volonté.

 

De bons résultats s’obtiennent en utilisant une surface formée de cinq segments horizontaux et de sept éléments verticaux comme représenté dans la (figure 16 a) : surface de cinq fois sept éléments.

 

En supposant que chacun des 35 éléments disponibles soit constitué par une lampe, il est facile d’imaginer comment, allumant ou non les différentes lampes, on peut former les différents chiffres et lettres, ou même d’autres signes. La (figure 16 a) illustre la formation du chiffre trois.

 

Comme nous devons réaliser ces surfaces élémentaires, non avec des lampes, mais avec des éléments de l’image télévisée, il est évident que les dimensions des éléments de surface, doivent être choisis compatibles avec la structure de cette image particulière.

 

En conséquence, la hauteur d’un élément devra, non seulement correspondre à un nombre entier de lignes horizontales, mais encore, avoir un nombre pair de lignes, compte tenu de la structure entrelacée des lignes de l’image.

 

Les éléments seront tracés par moitié dans une demi image (c'est-à-dire 1ère, 3ème et 5ème ligne) et les autres dans la demi image suivante (2ème, 4ème et 6ème ligne), comme indiqué (figure 16 a) .

 

Pour avoir une amplitude appropriée, les chiffres sont choisis formés verticalement de six lignes (trois par demi image). Pour une hauteur totale de neuf éléments, la fenêtre est alors d’environ 37 mm, pour un écran de 66 cm.

 

Un élément horizontal doit avoir pratiquement la même dimension qu’un élément vertical, afin que chaque surface élémentaire soit pratiquement carrée.

 

Puisque dans le sens horizontal, la longueur d’un segment de droite est définie par le temps utilisé pour le parcourir pendant le balayage, il convient d’exprimer l’élément élémentaire horizontal en terme de temps.

 

Sachant que la largeur de l’écran coïncide à peu prés au temps de l’aller de la déflexion horizontale, égale à 52, il s’en suit qu’un élément horizontal doit valoir environ 0,45.

 

La structure des chiffres étant définie, nous pouvons étudier la forme des ondes produites par le générateur de caractères, en tenant compte du fait qu’elles doivent se répéter égales à chaque demi image, chaque rang élémentaire horizontal sera formé de trois lignes successives, tandis que sa durée sera de 0,45 .

 

De plus, pour toutes les 9 x 3 = 27 lignes utilisées dans chaque demi image pour former le chiffre et le fond, devra être générée l’impulsion d’annulation de l’image d’une durée de 3,2 comme indiqué (figure 16 d) . Nous constatons que six lignes sont utilisées pour représenter deux espaces : l’une de trois lignes au dessus du caractère, l’autre dessous.

 

L’information relative à l’état de chacune des surfaces élémentaires (allumée ou éteinte) peut être fournie par une mémoire ROM à matrice de 5 x 7 éléments (c'est-à-dire formée de 35 flip-flops, un pour chaque surface élémentaire).

 

Pour chaque rang, il sera donné un mot de cinq bits, le niveau logique 1 sera affecté à l’élément allumé et, le niveau logique 0 sera affecté à l’élément éteint.

 

La table de vérité de la mémoire ROM est indiquée (figure 16 b) ,toujours dans le cas du chiffre trois. On obtient pour le rang1 successivement les bits à 1 pour chaque temps élémentaire (temps de parcours pour le segment élémentaire, soit 0,45) et ainsi de suite, chaque rang étant défini par un mot de 5 bits.

 

La lecture de la mémoire ROM doit donc donner 27 lignes (27 mots de 5 bits à chaque demi image), la fréquence du balayage ligne étant 15,625 kHz.

 

Pour cela, la commutation d’un rang au suivant est faite toutes les trois lignes, les impulsions de commutation devront donc être déduites de celles de lignes au moyen d’un diviseur par trois.

 

Les bits sont disponibles à la sortie de la mémoire ROM simultanément (sortie parallèle). Pour pouvoir utiliser ces bits convenablement, il convient de les lire les uns après les autres, c'est-à-dire les mettre en série. Dans ce but, un registre à décalage (entrée parallèle, sortie série) est utilisé.

 

Nous pouvons voir immédiatement (la durée de l’élément de base étant de 0,45) que la fréquence de l’horloge de ce registre devra être : 1 / 0,45 x  Hz soit 2,2 MHz.

 

Ainsi par exemple, si on lit la ligne quatre à la sortie de la mémoire ROM sera présent 0 0 1 1 0 (figure 16 b) . La sortie séquentielle du registre fournira une forme d’onde de niveau zéro pendant les deux premiers temps d’horloge et de niveau un pendant le 3ème et le 4ème intervalle puis à nouveau zéro pendant le dernier intervalle (figure 16 c ligne 4) . Cette forme d’onde sera répétée pendant trois lignes successives de balayage, puis on passera à la lecture du rang suivant.

 

Pour pouvoir écrire n’importe quel chiffre de 0 à 9, il sera nécessaire de disposer de dix mémoires ROM différentes et, de choisir tour à tour celle relative au chiffre désiré.

 

Si l’on souhaite écrire un nombre à plusieurs chiffres, il suffira de lire successivement le rang un du premier chiffre suivi du rang un du deuxième chiffre dans la mémoire ROM correspondante et ainsi de suite, puis de lire les rangs deux jusqu’au rang sept.

 

Le générateur de caractères comprend une mémoire ROM contenant également des informations relatives à l’espacement des nombres ou à des caractères spéciaux. Par exemple, il est possible d’indiquer le programme 12, canal 30 en faisant apparaître : 12.30 ou 12-30, ou indiquer l’heure en faisant apparaître 14 :50 etc.….

 

Le générateur de caractères comprend également des circuits nécessaires pour déclencher la lecture de la mémoire ROM au bon moment et à sélectionner le caractère à reproduire.

 

Le schéma synoptique complet d’un générateur de caractères montre à la (figure 17) tous les circuits correspondants. Constitués de centaines d’éléments logiques, tels que portes bascules, etc., les générateurs de caractères se présentent, en général, sous la forme d’un circuit intégré unique.

 

De très nombreux modèles de générateurs, aux caractéristiques différentes, sont disponibles dans le commerce. Nous ne nous réfèreront pas à un circuit particulier, mais préférerons indiquer uniquement les fonctions principales communes à tous. Le fonctionnement du circuit représenté (figure 17) est le suivant :

 

Lorsque l’on appuie sur la touche T, on envoie un niveau 1 à l’entrée de la porte  pour la durée définie par le temporisateur, durée qui correspond à un temps d’affichage suffisant de l’information sur l’écran, c'est-à-dire quelques secondes.

 

Ceci a pour effet d’envoyer les impulsions de trames présentes sur l’autre entrée de la porte ET  sur le compteur vertical.

 

On valide alors pendant la durée de l’impulsion verticale, le comptage des impulsions horizontales, présentes en permanence à l’entrée du compteur vertical.

 

Le compteur vertical compte pendant la durée de l’impulsion de trames un certain nombres de lignes (c'est-à-dire d’impulsions lignes).

 

Ceci a pour effet de déterminer la distance (h) entre le haut de la fenêtre et le bord supérieur de l’image (figure 15 b) .

 

Puis, pour un temps correspondant à 27 lignes, la sortie du compteur vertical reste à 1, ce qui autorise l’impulsion horizontale à attaquer à travers le compteur horizontal 27 fois. Ces 27 lignes définissent la hauteur (b) de la fenêtre.

 

A chaque impulsion de ligne, le compteur horizontal compte les oscillations produites par l’oscillateur 2,2 MHz et, après un certain nombre fixé à l’avance, qui détermine la distance (d) de la fenêtre au bord gauche de l’image (figure 15 b) ,sa sortie est portée à 1 pour un temps correspondant à la largeur (a) de la fenêtre.

 

Pendant le temps où le compteur horizontal voit sa sortie à 1, la porte P laisse passer les oscillations de 2,2 MHz à travers un diviseur par 7. La période d’un signal de 2,2 MHz étant de 0,45, la période du signal en sortie du diviseur sera de 3,2 , ce qui permet de déclencher le générateur produisant les impulsions d’horloge.

 

Le signal d’horloge à une période de 3,2, soit le temps nécessaire au balayage d’un caractère. Par ailleurs, le diviseur par 7 attaque un diviseur par 5, dans notre exemple, 5 caractères peuvent être affichés dans la fenêtre.

 

Avec ce signal de période 3,2 x 5 = 16 on attaque le générateur d’impulsions d’annulation de l’image. La largeur de l’impulsion d’annulation sera également de 16 , soit la largeur de la fenêtre.

 

Disposant de deux signaux d’horloge, nous allons maintenant voir la génération du signal nécessaire à la représentation 12 :30 (programme 12, canal 30).

 

Les données relatives aux quatre chiffres sont présentes aux quatre entrées du multiplexeur sous forme B C D (figure 17) où D représente les dizaines et U les unités.

 

Le numéro du programme, à l’origine binaire, est converti en code B C D par un convertisseur binaire / B C D. A la cinquième entrée du multiplexeur on présente les données relatives au signe de séparation.

 

Le multiplexeur est commandé par les impulsions d’horloge à intervalle de 3,2 , Donc à cette cadence seront successivement présents à sa sortie les chiffres 1 (0 0 0 1), 2 (0 0 1 0), 3 (0 0 1 1), 0 (0 0 0 0) etc.. La valeur (1 1 1 1) n’est pas utilisée en B C D mais peut représenter le signe de séparation.

 

Le décodeur, qui suit le multiplexeur, interprète les données appliquées à son entrée et permet l’adressage de la mémoire ROM, afin de lire les matrices correspondantes aux caractères recherchés. A l’entrée du registre à décalage est alors appliquée, successivement et toutes les 3,2, une combinaison de cinq bits fournie par les matrices et correspondant à la rangée sur laquelle se trouve positionné le lecteur de rang.

 

Les impulsions espacées de 3,2 qui valident en entrée le multiplexeur sont simultanément appliquées à l’entrée E de chargement du registre à décalage.

 

Les combinaisons de cinq bits issues de la mémoire ROM sont appliquées en parallèle à l’entrée du registre à décalage. Sous l’effet de l’impulsion d’horloge H de 0,45  de période, les cinq bits sont restitués en série à la sortie S de ce même registre toutes les 0,45 .

 

Le signal de caractères sera donc le même que le signal en S, mais sera envoyé aux amplificateurs RVB pendant la durée de l’impulsion d’annulation.

 

Le lecteur de rang (figure 17) est commandé par les impulsions obtenues à partir de celles de lignes après division par trois. C'est-à-dire que l’on obtient un changement de position du compteur de rang toutes les trois lignes de balayage, celui-ci passant alors au rang suivant et ainsi de suite jusqu’au septième rang.

 

Passé l’intervalle de temps défini par la temporisation, la porte  n’est plus validée et la visualisation cesse.

 

Il est à noter que la porte  sert de séparateur. De cette façon, d’éventuels parasites ne peuvent atteindre les amplificateurs RVB en dehors de la fenêtre et, ne peuvent pas perturber l’image.

 

Il est évident que ce même circuit peut être utilisé pour faire apparaître l’heure sur l’écran lorsqu’une horloge numérique est prévue, il suffira d’envoyer au multiplexeur les quatre chiffres relatifs à l’heure et aux minutes à la place de ceux relatifs au programme et au canal.

 

IV – Le téléviseur utilisé comme terminal de lecture de données

 

Le principe consistant à faire apparaître sur l’écran du téléviseur les nombres correspondants au canal ou à l’heure, peut être étendu et généralisé de manière à faire apparaître des caractères quelconques : lettres, chiffres, signes, dessins, sur ce même écran.

 

On dispose alors d’un écran permettant de visualiser l’information reçue par l’appareil, sous forme d’un signal codé.

 

Cette idée fut développée à la fin de 1966 par la BBC (British Broad-casting Corporation), c'est-à-dire la Radio Télévision Britannique, afin d’offrir à ses utilisateurs un self-service information.

 

Un des problèmes les plus difficile à résoudre fut celui du générateur de caractères. Il a même ralenti la construction du système de la BBC. Ce problème a été si ardu qu’il n’a été commercialement surmonté qu’après 1970 avec l’arrivée des mémoires ROM et de la micro intégration.

 

On peut se demander pourquoi on n’a pas utilisé directement une caméra vidéo pour transmettre des tableaux d’informations, comme on le fait pour les résultats d’un match de football que l’on a préalablement écrits sur un carton.

 

Cette méthode a cependant divers inconvénients parmi lesquels les deux plus importants sont les suivants :

 

-         L’utilisateur doit être présent pendant le temps de transmission de l’émission, il n’a donc pas la possibilité d’interroger lui-même son téléviseur pour avoir l’information qu’il désire.

-         La transmission des tableaux d’informations peut se faire en interrompant les programmes télévisés normaux ou en affectant un canal particulier à cet usage.

 

Ces deux inconvénients peuvent être évités si les données relatives aux informations sont fournies en code pendant le programme télévisé, de telle sorte qu’elles perturbent le moins possible l’image. L’information étant stockée dans une mémoire, celle-ci sera disponible à n’importe quel moment suivant le désir de l’utilisateur.

 

Naturellement, pour faire cela, le téléviseur doit être muni d’un circuit spécial, approprié, qui permet le décodage, la mémorisation des informations reçues et la reproduction des caractères sur l’écran.

 

Ce système, qui a pris le nom de Télétexte, fonctionne suivant le schéma synoptique de la (figure 18) .

 

Dans le centre d’informations, les nouvelles sont introduites dans la mémoire d’un calculateur en frappant sur un clavier tout à fait semblable à celui d’une machine à écrire, ou en provenance d’un téléscripteur situé dans une autre localité.

 

Le calculateur trie les données pour les ressortir sous forme de pages de 24 lignes de 40 caractères chacune. Ces pages sont envoyées périodiquement au codeur Télétexte, lequel les insère dans le signal vidéo de la télévision en les glissant dans les lignes éteintes pendant les retours de trame de manière à ne pas perturber les images transmises.

 

Les pages, au maximum une centaine, sont numérotées : la première d’entre elles où l’index fournit la liste des informations contenues dans les autres. Elles sont transmises en 24 secondes environ, après quoi, on reprend à la première page.

 

De cette façon, les informations atteignent périodiquement l’usager, tandis qu’il reçoit le programme normal. Lorsque l’intéressé décide de visualiser les informations à la place du programme normal, il n’a qu’à choisir la page en tapant son numéro sur le clavier de commande. La page choisie apparaît sur l’écran et reste affichée jusqu’à ce qu’une nouvelle page soit demandée ou que l’annulation de cette page relance le programme normal.

 

La (figure 19) montre un exemple de l’index et celui d’une page, en noir et blanc, relative aux prévisions météorologiques telles qu’elles sont transmises par la BBC dont le système Télétexte prend le nom de : CEE FAX. Le même système émis par l’IBA (Indépendant Broad-Casting Authority), une chaîne privée britannique, s’appelle : ORACLE.

 

Le système français appelé ANTIOPE est fondé sur le même principe, mais en diffère par quelques particularités techniques. Dans ce cas, le télétexte offre à l’usager une centaine de pages de nouvelles et d’informations diverses pour chaque programme de télévision diffusé.

 

La limitation du nombre de pages est due au fait que celles-ci devant être transmises cycliquement, il peut arriver que l’utilisateur demande une page quand elle vient d’être transmise, et donc, il devra attendre un cycle complet avant que cette page ne revienne.

 

Evidemment, pour des raisons pratiques, cette attente ne doit pas être trop longue, d’où la nécessité de limiter le nombre de pages. Cela n’est pas très grave car les pages d’informations sont continuellement remises à jour.

 

Un autre système est actuellement expérimenté par le ministère britannique des postes (British Post Office) ainsi que dans d’autres pays par des organismes compétents ou des sociétés téléphoniques et, prend le nom de : VIEW DATA.

 

Dans ce système, les données ne sont pas émises avec les programmes télévisés mais envoyées séparément au moyen d’une liaison téléphonique directe avec le calculateur (schéma synoptique figure 20) .

 

Dans ce cas, l’utilisateur peut, grâce à une unité de couplage appropriée, accéder au calculateur dans la mémoire duquel sont stockées les informations. Il utilise pour cela le clavier de commande de son téléviseur, après avoir établi la liaison téléphonique avec le système VIEW DATA.

 

Ce système ne présente plus de limitation de pages, qui par ailleurs sont du même type que celles utilisées par Télétexte. Ceci permet à l’utilisateur d’accéder à des banques de données telles que : annuaire téléphonique, horaires des trains, recettes de cuisines, etc..

 

A)   Le Télétexte anglais (CEEFAX ORACLE)

 

a)    Génération des caractères

 

Une page de Télétexte anglais comporte 24 lignes de 40 caractères et contient donc au total 960 caractères. Cette page doit être représentée en entier sur l’écran du téléviseur, en tenant compte du fait que, si les amplitudes du balayage horizontal et vertical sont un peu amples, les bords de l’image peuvent se perdre.

 

Pour éviter que les contours de la page (première et dernière ligne, ainsi que le premier et dernier caractère de la ligne) ne soient perdus, la longueur d’une ligne a été limitée à 40 (la durée utile d’une ligne est de 52) et la hauteur de la page à 240 + 240 = 480 lignes de balayage.

 

Le format de la page sur l’écran, prend l’aspect de la (figure 21) . Pour un écran de 66 cm il a une hauteur d’environ 30,5 cm et une longueur d’environ 38,75 cm.

 

En conséquence, chaque caractère devra être contenu dans un rectangle dont la base correspond à 1 de temps de balayage et, dont la hauteur correspond à 10 lignes de balayage pour chaque demi image.

 

En divisant la largeur du rectangle en six parties, on obtient pour chaque caractère, des matrices de six éléments horizontaux et de dix éléments verticaux définis par les dix lignes de balayage, comme représentés dans la (figure 22) .

 

Etant donné que le sixième élément horizontal et la 10ème ligne devront être laissés toujours vides pour obtenir l’emplacement entre les caractères et entre les lignes d’écritures, les éléments disponibles pour les caractères seront au nombre de 5 x 9.

 

Parmi les neufs lignes suivantes, les cinq du centre sont utilisées pour les lettres minuscules ne présentant pas de dépassement ou queue (exemple a, e, c, n, m, etc.), les sept premières lignes pour les lettres à dépassement de la partie supérieure (comme b, d, f, h, etc.) et les dernières sept lignes pour les lettres avec dépassement inférieur (comme g, p, q, y, etc.) selon l’exemple représenté (figure 22) ,les lettres majuscules et les chiffres occupent les sept premières lignes.

 

Les autres signes de ponctuation et les symboles arithmétiques complètent l’alphabet qui est le code télégraphique international n° 5 constitué de 96 caractères alphanumériques (code ASCII).

 

Pour représenter les 96 caractères en code binaire, on utilise sept bits. Sachant qu’avec sept bits, on obtient valeurs binaires différentes, on peut représenter 128 caractères, 32 codes supplémentaires sont donc disponibles par rapport à nos 96 caractères.

 

Ces 32 combinaisons sont utilisées pour coder des instructions permettant de définir la couleur des caractères, le fond et la composition des pages. Elles correspondent toujours sur l’écran à un espace et servent donc également d’instructions d’espacement.

 

Comme nous l’avons vu pour la visualisation des chiffres représentant canaux et programmes sur l’écran, les différents caractères alphanumériques devront être reproduits sur l’écran en modulant la cathode du tube image au moyen du signal issu d’un générateur de caractères.

 

Nous avons besoin pour générer nos 96 caractères d’une mémoire ROM comprenant 96 fois 5 x 9 = 45 bascules, vu le nombre d’éléments constituant un caractère (figure 22) .

 

A titre d’exemple, dans la (figure 23) ,sont dessinés les différents caractères alphanumériques fournis par le circuit intégré SN 74 S 262 AN fabriqué par SIEMENS ainsi que les codes adresses à sept bits de ces caractères.

 

Les trois premiers bits (de b1 à b3) marqués à gauche de la (figure 24) identifient les huit lignes du tableau.

 

Les quatre autres bits (de b4 à b7) sont par contre écrits en haut de la figure et identifient les seize colonnes. Ainsi à la combinaison 1 0 0 1 0 0 1  correspond la lettre I, tandis qu’à 1 0 0 1 0 1 1 correspond i.

 

Les cases des quatre premières colonnes correspondant aux adresses 0 0 0 0 0 0 0 à 1 1 1 1 1 0 0 sont vides car elles correspondent à des instructions de commandes diverses et, sont donc reproduites, sur l’écran, comme des espaces vides.

 

Pour compléter le système, il a été introduit également une série de caractères dits graphiques, qui servent à dessiner les figures de différents types comme par exemple la carte d’Angleterre telle que représentée (figure 19 b) ou pour la réalisation de lettres de grandes dimensions tel le mot CEEFAX de la (figure 19 a) .

 

Les caractères graphiques sont obtenus en divisant en six parties le rectangle réservé à un caractère, comme indiqué (figure 24) .

 

Dans ce cas, il sera nécessaire de remplir le 6ème élément horizontal et la 10ème ligne si l’on veut pouvoir rendre adjacents les différents caractères, afin de constituer des surfaces larges et colorées en continu. Les six éléments peuvent être également détachés l’un de l’autre pour obtenir d’autres possibilités de composition. Ces caractères sont donc obtenus avec des matrices de 10 fois 6 éléments.

 

Les caractères graphiques sont au total 128 (64 contigus et 64 séparés) tels que représentés (figure 24 a et 24 b) . Le nombre total des caractères du système Télétexte passe ainsi de 160 à 288 si l’on prend en compte les 128 caractères graphiques.

 

Ces caractères graphiques sont représentés à la (figure 25) avec les bits d’adresses correspondants, permettant de les identifier. Les bits b1, b2, b3, b4 servent à identifier les seize lignes du tableau et les bits b5, b6, b7 servent à identifier les colonnes.

 

Comme on peut le constater, les colonnes sont divisées en deux parties. La 1ère concerne les caractères alphanumériques et la 2ème les caractères graphiques. Dans les 4ème et 5ème colonnes, les deux parties sont identiques, ce qui signifie que les lettres majuscules qui y sont contenues sont reproduites de manière identique, que le mode choisi soit alphanumérique ou graphique.

 

On utilise les instructions de la 1ère colonne, 14ème ligne, pour passer en mode graphique, de la 1ère colonne, 15ème ligne, pour revenir en mode alphanumérique.

 

L’instruction de la colonne 0, 8ème ligne, permet de faire clignoter les caractères. L’instruction de la 9ème ligne permet de les rendre à nouveau permanents. L’instruction de la 12ème ligne permet de choisir des caractères de hauteur normale (10 lignes de balayage). L’instruction de la 13ème ligne permet de choisir des caractères de hauteur double.

 

Dans ce dernier cas, le nombre de lignes n’est plus que de douze dans une page. Ceci permet de faire des titres visibles de plus loin sur le téléviseur. Pour les autres instructions, lire leur signification dans le tableau de la (figure 25) . La (figure 26) représente le schéma synoptique du générateur de caractères pour Télétexte.

 

Le TROM (Télétext Read Only Memory) contient les 96 matrices relatives aux caractères alphanumériques. Il dispose de deux entrées, l’une pour adressage sept bits des matrices intéressées, l’autre pour adressage quatre bits pour la lecture de chaque ligne formant le caractère.

 

Chaque caractère alphanumérique étant constitué de cinq surfaces élémentaires pour chaque rang, cinq bits seront disponibles sur la sortie parallèle du TROM. Ces cinq bits seront mis en série par passage dans un registre à décalage et constitueront ainsi le signal de caractère. Pour les caractères graphiques, il est nécessaire d’adresser un second TROM contenant les 24 matrices utiles.

 

Pour former le signal relatif a une ligne de la page, il conviendra d’appliquer à l’entrée du TROM successivement les sept bits des adresses correspondantes à chacun des 40 caractères successifs de cette même ligne.

 

Comme la largeur de chaque caractère exprimée en temps de balayage est de 1, la fréquence d’horloge, permettant l’écriture parallèle de l’ensemble de cinq bits disponibles à la sortie du TROM dans le registre à décalage, est de 1 MHz.

 

Les impulsions de lecture, appliquées à l’entrée L du registre, auront une fréquence de 6 MHz. Chaque caractère alphanumérique étant formé des cinq bits, est introduit dans le registre à décalage (c'est-à-dire le caractère proprement dit) plus un espace permettant de le séparer du caractère suivant.

 

Avec une fréquence de 6 MHz, on a six impulsions de lecture pendant la période de 1 relative à la durée d’un caractère, de cette façon, les cinq premières décalent les cinq bits qui constituent une ligne du caractère, alors que la sixième impulsion trouve le registre déchargé et, fournit toujours un sixième bit à 0. Ce dernier constitue l’intervalle représenté (figure 22) .

 

A l’entrée à quatre bits du TROM, est par contre appliqué le nombre 1 à 10 indiquant quelle est la ligne constituant le caractère qui doit être lu. Le caractère étant formé par dix lignes de balayage (par demi image), le passage d’une ligne à l’autre coïncide avec le passage d’une ligne de balayage à l’autre, donc se produit à la fréquence de balayage horizontal.

 

A cet effet, il suffit alors de relier les quatre entrées du TROM aux quatre sorties Q d’un compteur par dix, sur l’entrée duquel seront appliquées les impulsions de lignes des circuits de déflexion du téléviseur.

 

De cette façon, après la première impulsion (sortie 0 0 0 1 du compteur) sera lue la première ligne relative aux 40 matrices correspondant aux caractères de la première ligne de la page, après la deuxième impulsion (sortie 0 0 1 0 du compteur) est lue le deuxième ligne relative aux mêmes matrices et ainsi de suite jusqu’à la neuvième ligne de balayage, avec laquelle est épuisée la lecture des matrices. A la dixième ligne, les matrices fournissent tous les bits au niveau 0 car cette ligne constitue l’intervalle entre deux lignes de la page.

 

Le compteur par dix recommence à cet instant son cycle de comptage, de telle sorte que, la lecture du TROM reprend à la première ligne de la deuxième rangée de caractères de la page. Les vingt quatre lignes de caractères de la page sont lues ainsi de suite de la même manière. Tant que l’utilisateur ne demande pas une nouvelle page, le système recommence la lecture de la première ligne puis de toute la page afin de maintenir l’image sur l’écran.

 

Ayant vu le procédé de reproduction d’une page, on peut passer à l’étude des données relatives aux différentes pages transmises et, en particulier, voir comment les circuits spéciaux à Télétexte, contenus dans le téléviseur, peuvent extraire le signal utile du signal vidéo et le mettre en mémoire pour pouvoir commander le générateur de caractères.

 

b)    Transmission des données

 

Nous savons que les données relatives au message Télétexte sont transmises pendant les retours de trame afin de ne pas perturber l’image télévisée.

 

On utilise pour cela deux des différentes lignes éteintes pendant le retour de trame et plus précisément la 17ème et la 18ème de la 1ère demi image et les lignes 330 et 331 de la 2ème demi image.

 

Comme représenté (figure 27) ,les lignes éteintes pendant le retour de trame, pouvant être utilisées pour la transmission des signaux Télétexte, sont au nombre de seize par demi image : ligne 7 à 22 et 320 à 335 pour avoir un nombre de ligne égal dans chaque demi image.

 

Actuellement, les lignes 19, 20 et 332, 333 sont internationalement utilisées pour des signaux spéciaux d’essai (ITS : Signal Test d’Insertion) qui servent à la vérification constante du fonctionnement correct des ponts radio télévisés, de liaisons normales ou internationales, et donc ne peuvent être utilisés par Télétexte. Parmi les autres lignes restantes, deux seulement sont utilisées.

 

D’autres lignes pourraient être utilisées à l’avenir, mais on conserve actuellement un nombre limité de lignes du fait que les lignes restantes sont en partie réservées à la transmission de signaux de commande (par exemple, pour mettre en marche ou arrêter des émetteurs non surveillés) et que, l’usage de toutes ces lignes pourraient entraîner des inconvénients de réception sur les anciens téléviseurs encore en service.

 

Dans ces téléviseurs, où l’extinction du retour de trace n’était pas très efficace, les lignes modulées par le signal Télétexte deviendraient visibles sur l’écran pendant le retour de trame perturbant ainsi l’image reçue, ce qui n’est pas admissible.

 

Les quatre lignes, actuellement utilisées (deux pour Télétexte et deux pour les signaux ITS) étant parmi les dernières des lignes éteintes, sont situées juste avant le début de l’image et donc normalement hors de l’écran lorsque l’amplitude de déflexion verticale est normale.

 

De ce fait, même si leur extinction n’est pas suffisante, elles ne sont pas visibles. Les autres lignes encore non utilisées tombent, par contre, dans l’image.

 

En se limitant à deux lignes utiles dans chaque demi image, chacune d’elles portant l’information relative à une ligne entière de chaque page de 24 lignes, on aura besoin de 24 / 2 = 12 demi image, c'est-à-dire 12 x 20 = 240 ms. La durée d’une demi image est en effet de 20 ms, la fréquence d’apparition de celle-ci étant de 50 Hz. En conséquence pour transmettre les cent pages qui forment le journal, on a besoin de 240 ms x 100 = 24 secondes.

 

Le signal Télétexte est constitué d’une succession de bits. Les niveaux logiques de ces bits 0 ou 1 correspondent pour le 0 au niveau du noir (0% de blanc) et pour le 1 au niveau relatif à 66% de blanc (figure 28) .

 

La correspondance du niveau logique 1 à 66% du niveau du blanc n’a pas été choisie par hasard, les Anglais ont choisi 66% du blanc afin de minimiser les conséquences d’une mauvaise extinction du retour de trame lorsque d’autres lignes situées sur l’image seront utilisées. Les bits 1 pourraient produire des traits visibles sur l’image télévisée.

 

Comme indiqué sur la (figure 28) , les 64 de durée d’une ligne télévisée ne sont pas utilisables. On utilise seulement 52 c'est-à-dire un peu moins que l’intervalle prévu pour transmettre le signal de l’image télévisée. Les 12restantes sont utilisées pour l’insertion de l’impulsion de ligne et des salves de huit oscillations à la fréquence de la sous porteuse (4,43 MHz) qui constituent la synchro couleur.

 

Comme nous souhaitons transmettre en une ligne télévisée l’information relative à une ligne Télétexte de 40 caractères, il convient de transmettre successivement 40 combinaisons des sept bits servant à adresser le TROM.

 

En réalité, il est nécessaire de transmettre quelques informations de service afin d’indiquer le numéro de la ligne que l’on est en train de transmettre ainsi que des signaux nécessaires à la synchronisation des circuits logiques du décodeur Télétexte.

 

Dans le système anglais sont donc transmis avec chaque ligne télévisée 45 combinaisons au lieu de 40. Ces combinaisons comportent huit bits au lieu de sept et s’appellent en informatique octets. On peut donc dire que chaque ligne contient 45 octets soit au total 45 x 8 = 360 bits.

 

Comme nous avons dit plus haut que nous utilisons 52  du balayage de la ligne pour transmettre nos informations Télétexte, chaque bit durera donc :

 

 = 0,144 x  = 0,144, cette période correspond à une fréquence de récurrence de :

 

 =  x  = 6,94 MHz

 

Pour des raisons pratiques (synchronisation plus facile), on a choisi de faire correspondre cette fréquence à une valeur multiple entière de la fréquence ligne soit 444 fois 15,625 kHz donc 6,9375 MHz.

 

Nous pouvons donc dire que la fréquence de transmission de l’information est de 6,937 Mbits / s (Mégabits par seconde). Ceci ne signifie pas que le signal Télétexte ait une fréquence de 6,937 MHz. En effet, la fréquence maximum pour le signal est atteinte pour une succession de bits 1 et 0 (figure 29 e) soit une période de 0,288 ou 3,46879 MHz (6,937 / 2).

 

Ceci permet de transmettre en toute sécurité le signal Télétexte par le canal vidéo. La fréquence maximum autorisée pour le signal vidéo étant de 5 MHz.

 

Pour améliorer encore la transmission, on évite d’avoir à transmettre des fronts raides (nécessitant une large bande passante) mais on réduit chaque bit à la forme d’une cloche (figure 29 e) au moyen d’un filtre approprié.

 

Le signal Télétexte a alors une fréquence de 3,5 MHz environ et peut donc être parfaitement transmis comme un signal télévisé.

 

Le contenu d’une ligne du signal Télétexte est schématisé (figure 29 a) . Chaque rectangle représente un octet numéroté de 1 à 45. Par commodité sur le dessin ont été reportés les premiers et les derniers octets de la ligne. Les cinq premiers octets ont été rajoutés afin de donner des informations de service.

 

Les deux premiers octets sont constitués de bits alternativement 1 et 0 (figure 29 d) formant un signal théorique à onde rectangulaire (figure 29 e) à une fréquence de 3,46875 MHz, le signal réel a une allure pratiquement sinusoïdale et à la même fréquence.

 

On a ainsi huit oscillations servant de signal de synchronisation de l’horloge dont la fréquence de 6,9375 MHz est obtenue comme harmonique deux de la fréquence fondamentale reçue.

 

Le 3ème octet est formé des bits 1 1 1 0 0 1 0 0 (figure 29 d) , il est présent dans toutes les lignes et sert à faire démarrer les circuits de mémorisation des octets qui suivent.

 

Pour cette raison, il est appelé octet de déclenchement. Le 4ème et le 5ème octet constituent un ensemble de 16 bits dont 8 servent à l’information et 8 sont utilisés comme bits de protection. De cette façon, on évite des erreurs qui peuvent surgir au cours de la transmission du signal et pourraient avoir de graves conséquences à la réception.

 

Les trois premiers bits (b2, b4, b6) constituent le code binaire du numéro du journal tandis que les cinq suivants (b8, b10, b12, b14, b16) représentent le numéro de la ligne dans la page (0 à 24).

 

Il est important de noter que dans l’état actuel, seules deux lignes par demi images sont utilisées par Télétexte. Le numéro du journal serait donc superflu car on ne peut transmettre qu’un seul journal de 100 pages. A l’avenir, les seize lignes telles qu’indiquées (figure 27) pourront être utilisées. Il sera alors possible de transmettre huit journaux de cent pages chacun.

 

Les 40 octets suivant (du 6ème au 45ème) correspondent aux 40 caractères de la ligne (figure 29 b) . Dans chacun de ces octets, sept bits sont utilisés pour adresser la mémoire TROM.

 

Le bit supplémentaire (b8) est un bit dont la valeur peut être 0 ou 1 de telle sorte que le nombre total de bits dont le niveau est à 1 soit pour un octet donné toujours impair. Pour cette raison, on l’appelle bit de parité.

 

Par exemple, dans le cas de la lettre S, les sept premiers bits seraient ceux du code S (figure 25) soit la combinaison 1 0 1 0 0 1 1 qui contient un nombre pair de bits égaux à 1. Le bit de parité sera donc égal à 1, le total des bits à 1 dans l’octet devenant impair. On travaille en parité impaire et l’octet devenant 1 1 0 1 0 0 1 0

 

Dans le cas de la lettre R, le code est 1 0 1 0 0 1 0, combinaison dans laquelle il y a un nombre impair de bits à 1. Le bit de parité sera alors 0, l’octet complet devenant 0 1 0 1 0 0 1 0. Cette astuce simple, du bit de parité, permet un rapide contrôle de chaque octet.

 

En effet, si l’octet considéré présente un nombre pair de bits à 1 cela signifie que l’information est erronée, un bit ayant altéré pendant la transmission. On refuse alors cet octet, ce qui évite de reproduire un caractère faux sur l’écran. Au cycle suivant, et à condition que l’erreur ne soit plus présente, l’octet est accepté et sur l’écran apparaît le caractère correct.

 

Toutes les lignes d’une page sont formées comme indiqué dans la (figure 29) , à l’exception de la première ligne numérotée 0. Celle-ci n’est pas utilisée pour transmettre des messages mais elle contient seulement le numéro de la page indispensable pour la distinguer des autres, la date, l’heure ainsi que d’autres données relatives au transmetteur.

 

Il faut noter enfin que le numéro de la ligne est contenu dans le 4ème et le 5ème octet ce qui permet de transmettre les différentes lignes d’une page dans le désordre. Le décodeur pensera, lors de la réception, à les remettre dans l’ordre suivant le numéro indiqué.

 

c)     Réception et utilisation des données

 

Pour pouvoir reproduire sur l’écran du téléviseur une des pages transmise avec le système Télétexte à la place de l’image classique, il est évident que ce même téléviseur doit comporter des circuits spéciaux qui constitueront le décodeur Télétexte (figure 18) .

 

Le décodeur ne doit pas seulement recevoir et extraire du signal vidéo les données relatives à la page souhaitée par l’utilisateur, mais il doit pouvoir mémoriser ces données afin que la page soit visualisée sur l’écran autant de temps que l’utilisateur le souhaitera. A cet effet, une mémoire permet de conserver les combinaisons de sept bits nécessaires aux 960 caractères qui composent une page.

 

L’emploi d’une telle mémoire est indispensable car chaque page n’est transmise que toutes les 24 secondes, c'est-à-dire environ trois fois par minute, alors que pour être reproduite convenablement sur l’écran, elle doit être répétée 50 fois par seconde.

 

De plus, il est à noter que les données sont transmises pendant les retours trame. L’écriture dans la mémoire devra donc se faire également dans ces intervalles de temps. L’image est, par contre, reproduite pendant le balayage. Les opérations d’écriture et de lecture, s’effectuant à des moments différents, ne pourront donc pas se gêner. Ceci permet de remettre à jour le contenu de la mémoire pendant la reproduction de la page elle-même, c'est-à-dire au fur et à mesure de la lecture. Le schéma synoptique simplifié d’un décodeur Télétexte est représenté (figure 30) .

 

Ces quatre sous ensembles sont :

 

-         Réception, remise en forme des données, écriture en mémoire.

-         Mémoire RAM.

-         Horloge et lecture mémoire.

-         Générateur de caractères.

 

Son fonctionnement peut être décrit comme suit :

 

Pendant la réception d’un programme télévisé, le signal vidéo présent à la sortie de la détection est envoyé au bloc sélection ligne Télétexte dont le rôle est de laisser passer seulement les lignes contenant le signal Télétexte.

 

Ce bloc reconnaît les lignes Télétexte en comptant les lignes sur la base des impulsions de synchronisation du signal vidéo et, devient transparent pour elles (lignes 17, 18 et 330, 331 (figure 27) ou à l’avenir toutes celles réservées à ce service).

 

Le bloc suivant régénère les signaux dont la forme arrondie (figure 29) est remise en forme rectangulaire. Cette opération est faite au moyen de bascules. Ce circuit aiguille les deux premiers octets vers l’horloge caractères les séparant ainsi des suivants qui représentent la ligne Télétexte

 

Le bloc de sélection de page commande, au moyen des adresses correspondantes reçues du clavier du téléviseur, la visualisation de la bonne page.

 

Actuellement, l’adresse du journal n’est pas nécessaire car un seul journal de cent pages est actuellement transmis, mais à l’avenir, on prévoit huit journaux qu’il sera nécessaire d’identifier. Ainsi, lorsque l’on demandera au clavier le journal un, les lignes 7, 8 et 320, 321 seront validées, en demandant le journal deux, se seront les lignes 9, 10 et 322, 323, qui seront validées et ainsi de suite.

 

Lorsque l’on sélectionne les données relatives à la page choisie, celles-ci sont envoyées à la mémoire RAM dans l’ordre où elles ont été reçues. Pour écrire dans la mémoire, il est nécessaire que les impulsions d’écriture soient synchronisées avec la fréquence de 6,9375 MHz.

 

Les impulsions d’écriture appliquées à la borne E de la mémoire RAM sont fournies par le block horloge caractères qui régénère ce signal à partir des impulsions de synchronisation fournies par les deux premiers octets de chaque ligne (figure 29) .

 

Afin de remettre les lignes dans l’ordre dans la mémoire RAM, il est nécessaire de connaître l’adresse contenue dans les cinq derniers bits des octets 4 et 5. A partir de ces adresses, les différentes lignes sont mémorisées dans l’ordre croissant même si elles sont transmises dans le désordre.

 

Ces opérations de mémorisation durent douze demi images successives et, se répètent toutes les 24 secondes, temps nécessaire à la transmission des cent pages d’un journal. La page est donc remise à jour toutes les 24 secondes. Les adresses des caractères ainsi obtenues sont envoyées au générateur de caractères qui alimente les canons du cathoscope.

 

A cet effet, l’oscillateur à quartz fournit les impulsions de 6 MHz, nécessaires à la restitution des bits d’un rang de surface élémentaire, enregistrés dans le TROM.

 

Elle sont envoyées à la borne lecture du générateur de caractères pour la lecture du registre à décalage (figure 26) . Grâce à un diviseur par six, on obtient un MHz pour la lecture de la mémoire RAM et l’écriture dans le registre à décalage. Cette fréquence est celle des caractères sur l’écran. Ces impulsions sont envoyées respectivement aux bornes L de la mémoire RAM et E du TROM. Il est par ailleurs nécessaire que chaque ligne soit lue dans la mémoire RAM à la fréquence de un MHZ.

 

L’adresse (six bits) de la colonne à laquelle appartient le caractère est fournie par la mémoire RAM sur les sorties Q à d’un compteur de 1 à 40 à l’entrée d’horloge duquel sont appliquées les impulsions de 1 MHZ. De cette façon, les sorties Q représentent un code binaire. Ce code binaire revient tous les 40 caractères et ainsi de suite.

 

L’adresse relative à la ligne (cinq bits) à laquelle appartiennent les caractères, est fournie par les sorties Q-Q du compteur de 1 à 24 aux entrées duquel parviennent les impulsions de fréquence 1,5625 KHz (soit 1/10 de la fréquence du balayage horizontal).

 

En fait, les sorties Q qui représentent le numéro de la ligne doivent basculer toutes les dix lignes de balayage, ce qui correspond à la hauteur d’un caractère (figure 22) .

 

La fréquence de 15,625 KHz est obtenue grâce à un diviseur par 64 qui fournit la fréquence de ligne à partir du 1 MHZ.

 

En l’absence du signal vidéo et des synchro associées, les circuits de déflexion ne sont pas synchronisés. Il convient donc de générer localement ces signaux à partir du six MHz de l’oscillateur à quartz.

 

Actuellement, tous les circuits indiqués dans la (figure 30) sont fabriqués avec un minimum quatre circuits intégrés réalisant les fonctions principales et de trois à quatre autres circuits chargés d’accomplir les taches secondaires non indiquées figure 30 pour des raisons de simplification.

 

B)   Le Télétexte français : Antiope

 

Le système Télétexte français est fondé sur le même principe de fonctionnement que le Télétexte anglais. Il utilise également des journaux de cent pages de 24 lignes de 40 caractères plus une page de répertoire pour les titres. Cette page est repérée 00 et n’est en général pas reproduite sur l’écran.

 

Les caractères sont définis chacun par une combinaison de sept bits à laquelle est ajoutée un 8ème bit de parité. L’une des différences réside dans le fait que le nombre de caractères alphanumériques a augmenté de façon à inclure les voyelles accentuées. Il y a maintenant 126 caractères, le nombre de caractères graphiques a également augmenté.

 

Il est possible d’utiliser de nombreuses mémoires ROM pour divers alphabets cyrilliques ou arabes ou différents types de lettres latines, chose indispensable pour les langues étrangères.

 

La différence essentielle entre le Télétexte français et le Télétexte anglais n’est cependant pas celle-ci, mais la manière fondamentalement différente avec laquelle est organisée la transmission des données, c'est-à-dire le langage du système.

 

L’idée de transmettre les données pendant les lignes vides du retour de trame reste la même. Les différences sont dans le niveau logique 1 qui coïncide avec le niveau du blanc et dans la structure de la composition du signal Télétexte.

 

Dans le système anglais, on a vu que l’information contenue dans une ligne télévisée correspond exactement aux 40 caractères qui forment  une ligne de la page. Ce n’est pas le cas dans le système français. Il est nécessaire dans le système anglais, pour transmettre une ligne incomplète, de compléter par des blancs jusqu’au 40ème caractère. Ici, il n’y a plus de lien étroit entre la ligne télévisée et la ligne de la page Télétexte. Un caractère est composé de sept bits + un bit de parité, soit un octet.

 

Tous les caractères qui forment une page ne sont pas nécessairement au nombre de 960, mais peuvent être moins nombreux. Ces caractères, y compris les caractères de commande, sont répartis en groupes de 32 octets chacun.

 

A ces 32 octets sont ajoutés huit autres octets de service qui forment le préfixe, l’ensemble de ces 40 octets forme le contenu d’une ligne télévisée comme représenté (figure 31 a) .

 

Comme ces 40 octets doivent être transmis dans un temps de 52, la rapidité de transmission est de 40 x 8 = 320 bits en 52  soit :

 

320 / 52 x  = 6,15 Mbits / s soit 6 203 125 bits / s pour avoir une fréquence multiple de la fréquence ligne : 6,203125 MHz = 397 x 15,625 kHz.

 

Cette fréquence est un peu inférieure à celle adoptée par les anglais et correspond à la transmission de 40 octets pendant le temps de transmission de 45 octets en système anglais.

 

Le préfixe comprend cinq informations différentes qui sont les suivantes (figure 31 a) :

 

-         Les deux premiers octets sont constitués de bits alternativement à 1 et à 0 (figure 31 b) , identiques au système anglais ainsi que le montre la forme d’onde (figure 18 c) .

-         L’octet de déclenchement est le 3ème octet 1 1 1 0 0 1 1 1 (figure 18 b) . Bien que de forme un peu différente de celui du système anglais, il a le même rôle, il indique que les octets suivants sont des caractères Télétexte.

-         Le numéro du journal est constitué de trois octets dans chacun desquels sont utilisés alternativement un bit d’information et un bit de protection. Le numéro du journal est donné par trois chiffres, chacun exprimé en code B C D (quatre bits par chiffre).

-         L’indicateur de continuité est formé du 7ème octet et contient un nombre qui est le numéro d’ordre des paquets d’informations appartenant au même journal. Ce numéro peut aller jusqu’au maximum de 128 ().

-         Le format est défini par le 8ème octet.

 

Le 8ème octet indique combien d’octets utiles sont contenus dans le bloc de données qui suit, indication nécessaire du fait qu’un bloc de données n’est pas étroitement lié à une ligne ou une page.

 

Le bloc de données qui suit le préfixe comprend 32 octets et peut ne pas être suffisant pour contenir tous les caractères d’une ligne de page. Dans ce cas, les caractères qui ne trouvent pas de place dans le bloc considéré sont mis dans le bloc suivant et transmis avec la ligne télévisée suivante.

 

Si, par contre, la ligne de la page n’est pas complète et que les caractères qui y sont contenus ne remplissent pas les 32 octets, les octets inutilisés peuvent servir pour une autre ligne. On utilise alors un caractère spécial qui désigne la ligne à laquelle ces octets appartiennent.

 

Cette souplesse du système français permet de mieux exploiter l’espace d’une ligne télévisée. Ces 32 octets disponibles sont tous utilisés pour transmettre des caractères significatifs. Il n’est plus nécessaire de les compléter par des informations représentant des espaces.

 

C)  Le système VIEW DATA

 

Le système VIEW DATA permet d’utiliser le téléviseur comme un véritable terminal d’ordinateur. L’abonné peut dialoguer avec celui-ci au moyen de son téléviseur et d’une ligne téléphonique.

 

Le principe de fonctionnement est le même que celui du Télétexte (anglais ou français) de façon à être compatible avec eux.

 

La différence essentielle réside dans la transmission des données qui est faite par fils (ligne téléphonique). L’utilisateur peut interroger l’ordinateur qui lui renvoie les données.

 

L’acheminement des informations sur la ligne téléphonique ne peut évidemment plus être faite avec la même vitesse de transmission que celle du système télévisé.

 

Les lignes faites essentiellement pour des signaux acoustiques ne peuvent accepter des impulsions très brèves à fréquences élevées. Pour cette raison, il a été établi que la transmission de l’utilisateur vers le calculateur s’effectuerait à 75 bits / s. En sens inverse, la vitesse sera plus élevée soit 1 200 bits / s.

 

Nous pouvons constater que la vitesse est exprimée en bits / s ou encore en bauds. La première appellation est surtout utilisée par les informaticiens alors que la seconde est utilisée par les téléphonistes.

 

Les caractères à transmettre sont les mêmes que ceux du Télétexte, c'est-à-dire des combinaisons de sept bits : b1 à b7. Dans ce cas de VIEW DATA, chaque caractère est complété par un bit supplémentaire de parité (b8). Il existe également un bit de début qui est toujours à 0 (b0) et un bit de fin (b9) toujours à 1 comme indiqué (figure 32 a) .

 

Le chiffre sept qui, selon le tableau de la (figure 25) ,est caractérisé par la combinaison 0 1 1 0 1 1 1 devient avec le bit de parité 0 0 1 1  0 1 1 1 (parité impaire) puis 1 0 0 1 1 0 1 1 1 0 avec ses bits de débuts et de fin (start et stop dans la littérature anglo-saxonne). Lorsque sur la ligne le calculateur met en attente l’utilisateur, le niveau 1 est maintenu constamment sur la ligne. La forme d’onde relative au chiffre sept si celui-ci est précédé et suivi du signal d’attente est celle de la (figure 32 c) .

 

Pour transmettre cette information sur la ligne téléphonique, il est nécessaire de convertir les signaux numériques en signaux de fréquences compatibles avec les caractéristiques de la ligne (fréquences acoustiques).

 

Par convention, le niveau 1 est représenté par un train d’oscillations à 2 100 Hz et le niveau 0 par un train d’oscillations à 1 300 Hz pour la réception, c'est-à-dire dans le sens calculateur vers téléviseur.

 

Dans le sens inverse, c'est-à-dire utilisateur vers calculateur, les fréquences seront de 450 Hz pour le 1 et 390 Hz pour le 0.

 

Ce double codage permet donc de faire circuler des messages simultanément dans les deux sens, sans risque de confusion sur l’origine de l’information émise, et ceci sur une ligne téléphonique à deux fils.

 

Le signal sur la ligne est donc de forme semblable à celui représenté dans la (figure 32 d) . Il est évident que lorsqu’on transmet une série de mots, le niveau 1 du bit de stop d’un mot précède immédiatement le niveau 0 du bit de start du mot suivant.

 

Le décodeur VIEW DATA peut être représenté par le schéma synoptique de la (figure 33) . Il a en commun avec celui de Télétexte les blocs de mémoire RAM, le générateur de caractères et l’horloge de lecture de la mémoire RAM.

 

Par contre, le bloc de réception et de remise en forme des données différent, car dans le VIEW DATA les bits reçus ont une durée totalement différente (833 au lieu de 0,144) et une forme différente. Il est nécessaire d’extraire les bits de start, de stop et de parité.

 

Il est nécessaire également, de démoduler le signal audio fréquence reçu du calculateur, afin de le retransformer en signal numérique exploitable. La transmission vers le calculateur nécessitera l’opération inverse, c'est-à-dire la restitution d’un signal audio à partir du signal numérique.

 

Ce type d’opération s’appelle modulation démodulation d’où le nom de MODEM donné à ce dispositif.

 

Lorsque l’utilisateur interroge le calculateur en composant les caractères relatifs à la visualisation d’une page ou d’un journal, les numéros relatifs à ce programme sont envoyés en numérique (niveaux 1 et 0) vers le MODEM. Celui-ci les transmet sous forme de fréquences de 450 et 390 Hz. Le signal ainsi obtenu est représenté (figure 32 d) . Ce signal est envoyé à travers un filtre sur la ligne téléphonique (figure 33) .

 

Lorsque le signal arrive de la ligne téléphonique, les groupes de fréquences de 2 100 et 1 300 Hz traversent le filtre et vont vers le MODEM qui les démodule en niveaux 1 et 0. Ceux-ci, après formatage, sont déchiffrés et mis dans la mémoire de 960 caractères.

 

Avec une vitesse de réception de 1 200 bauds, la réception de la page nécessite 4,6 s. Une page contient 960 caractères de 10 bits.

 

Le temps d’élaboration est plus long que dans le cas de Télétexte, où il suffit de 0,24. Il faut tenir compte du fait que dans le VIEW DATA, la réception suit directement la demande. En effet, dans Télétexte, il est parfois nécessaire de recevoir 100 pages avant d’avoir de nouveau la page désirée, soit 24 secondes environ.